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L'organisatrice a également dénoncé les «violences institutionnelles» du système de santé, qui touchent particulièrement les femmes autochtones, racisées, immigrantes ou en situation de handicap.
Dans le cadre d'une campagne alerte lancée par le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ), des manifestantes se sont rassemblées mardi devant le bureau de François Legault, à Montréal, pour dénoncer les «barrières systémiques» du réseau de santé, qui limitent l'accès des femmes à des services adaptés.
Audrey Gosselin Pellerin, organisatrice féministe politique au Réseau, a déclaré lors d'une allocution que les femmes québécoises se butaient toujours à des obstacles institutionnels, et que les services de santé leur étant offerts se situaient dans «l'angle mort» du premier ministre.
S'adressant directement à M. Legault, elle a réclamé un accès rapide à «des services de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l'ensemble du territoire», et ce, pour toutes les femmes.
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L'organisatrice a également dénoncé les «violences institutionnelles» du système de santé, qui touchent particulièrement les femmes «à la croisée des oppressions», c'est-à-dire autochtones, racisées, immigrantes, en situation de handicap ou appartenant à la diversité sexuelle et de genre.
«C'est souvent dans la relation personnelle de la patiente avec les professionnels de la santé. Cela peut être des biais, des préjugés, du jugement par rapport à une situation — par exemple, une interruption volontaire de grossesse. Il y a aussi des cas où la douleur de femmes noires est vraiment banalisée», a-t-elle expliqué en entrevue.
L'action d'éclat visait à faire pression sur François Legault, qui avait annoncé lors de sa dernière campagne électorale une accentuation du virage vers le privé au sein du système de santé publique.
Selon l'organisme de défense collective des droits, il s'agirait d'une privatisation qui engendrerait une réduction de l'accès aux soins pour les personnes plus défavorisées, en plus d'inciter davantage de professionnels de la santé à quitter le public.
Mme Gosselin Pellerin a déclaré que cette privatisation des services était «une attaque aux droits à l'égalité et aux droits à la santé», et que le gouvernement devait plutôt investir massivement dans le réseau public.
«Après des décennies d'attaques néolibérales sur notre système de santé et avec une pandémie qui s'éternise, on sent que le réseau de santé est fissuré de toutes parts ; et ce sont les femmes qui en paient le prix», a-t-elle souligné.
Célia Missigbeto, membre du comité santé et du comité de co-coordination de la Table des groupes de femmes de Montréal, a également rappelé les obstacles auxquels les femmes faisaient face par rapport à l'accès aux services sociaux et de santé.
«Je viens, ce matin, sonner l'alarme : le droit à la santé des femmes est dangereusement compromis, a-t-elle déclaré lors de la manifestation. Les barrières systémiques sont nombreuses : la privatisation et la tarification, la centralisation des services, les délais d'attente interminables ou encore les services inadaptés qui ne tiennent pas compte de la diversité de la démographie de cette société».
En plus de revendiquer un accès gratuit, universel et public des soins de santé, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec souhaite aussi que cette couverture s'étende à l'ensemble des femmes de la province.
«Ça veut dire d'étendre l'universalité des services et de couvrir, une fois pour toutes, les soins de santé pour les femmes immigrantes à statut précaire», a précisé Audrey Gosselin Pellerin.
L'organisatrice a conclu son discours en urgeant les institutions gouvernementales de mettre les bouchées doubles pour éviter que d'autres femmes soient exclues du système de santé.
«La décentralisation promise par le gouvernement doit aussi garantir des espaces démocratiques régionaux à la population, surtout aux femmes, pour qu'on puisse avoir du pouvoir et avoir notre mot à dire dans l'organisation des soins de santé», a-t-elle ajouté.