Début du contenu principal.
Si le télétravail fait partie du quotidien de plusieurs personnes, c'est encore plus vrai dans les grands centres, selon le «Portrait du télétravail au Québec en 2022; un phénomène à géométrie variable».
En 2022, environ 35% de la main-d'œuvre du Québec a fait du télétravail, la majorité en mode hybride. Si le télétravail fait partie du quotidien de plusieurs personnes, c'est encore plus vrai dans les grands centres, selon le Portrait du télétravail au Québec en 2022; un phénomène à géométrie variable.
L'enquête de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiée mardi, démontre que les taux de télétravail sont de l'ordre de 45 % dans les régions de l'Outaouais et de Montréal, et de près de 40% dans la région de la Capitale-Nationale.
«La fréquence supérieure observée en Outaouais s’explique par la présence de travailleurs et de travailleuses de l’administration publique fédérale, qui avaient toujours la possibilité de faire uniquement du travail à domicile en 202210, malgré la fin de la pandémie», explique l'auteur du rapport, Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l'ISQ.
À l'inverse, le taux chute de près de moitié (20% ou moins) pour les régions de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent, du Centre-du-Québec, de l'Abitibi-Témiscamingue, et pour le regroupement de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
«Sans surprise, les régions où on trouve une forte proportion d'industries du domaine des services (régions urbaines) ont des taux de télétravail plus élevés que celles où l'on trouve plutôt des industries de la fabrication ou des ressources naturelles (régions ressources et manufacturières)», précise-t-on dans le résumé du portrait.
Dans l'ensemble du Québec, ce sont les femmes qui ont le plus eu recours au télétravail en 2022, soit près de 40% des travailleuses. Ce taux est de 31% pour les hommes.
D'autres données de l'ISQ démontrent que les groupes qui ont pratiqué le télétravail en plus grande proportion en 2022 sont les personnes de 25 à 54 ans (40%), les personnes possédant une formation universitaire (58%) et les personnes occupant un emploi dans la finance, les assurances, l'immobilier (75%), dans les services professionnels, scientifiques et techniques (73%) et dans l'administration publique (65%).
«Le télétravail est particulièrement répandu chez les gestionnaires et chez les personnes ayant un emploi professionnel, de même que chez celles ayant une rémunération élevée», ajoute l'ISQ.
En 2022, près des deux tiers des personnes touchant 50 $ ou plus l’heure ont fait du télétravail. En comparaison, seulement une personne gagnant moins 20 $ l’heure sur 10 a fait du télétravail. «Évidemment, le niveau d’études et le niveau de compétence de l’emploi occupé expliquent ces résultats, puisqu’ils sont intimement liés à la rémunération», précise l'ISQ.
Si le télétravail a été chiffré à environ 35 % de la main-d'œuvre au Québec en 2022, l'enquête de l'Institut de la statistique du Québec laisse voir que plusieurs autres travailleuses et travailleurs voudraient y avoir recours. En effet, en 2022, parmi les personnes estimant que leur emploi pouvait être exercé en tout ou en partie en télétravail, environ 84 % ont manifesté le souhait de travailler à distance. «Dans les faits, environ 72 % ont fait du télétravail», dit-on.
En 2022, le taux de télétravail observé au Québec (34,6%) était inférieur à celui observé en Ontario (39,1%).
«L'écart entre le Québec et l'Ontario peut s'expliquer en partie par le grand nombre de personnes en emploi dans l'administration fédérale dans la région d'Ottawa et par des différences sur le plan de la composition industrielle», souligne l'ISQ.
Le taux de télétravail demeure toutefois plus élevé au Québec qu'en Alberta (30,8 %) ou qu'ailleurs au Canada (25,9 %), «encore une fois à cause des différences dans la répartition de l'emploi entre les industries.»
Le télétravail — ou le travail à domicile — a pris de l'essor pendant la pandémie de la COVID-19 alors que plusieurs organisations et entreprises ont eu recours à cette méthode de travail afin de continuer leurs activités tout en respectant les consignes de la santé publique et en limitant la propagation du virus.
Dans son étude Portrait du télétravail au Québec en 2022; un phénomène à géométrie variable, l'ISQ précise que selon un article de Morissette, Hardy et Zolkiewski (2023), en janvier et février 2020, un peu moins de 7% de la main-d'œuvre du Québec âgée de 15 à 69 ans faisait la majorité de ses heures de travail à domicile.
À voir aussi : Les jeunes travailleurs affectionnent le mode «hybride»
En 2020, soit au moment où la pandémie a été déclarée, cette proportion est passée à environ 23%, puis à 40% en avril.
«Si la proportion de personnes en télétravail a diminué par la suite à la faveur d’un relâchement des mesures sanitaires, celle-ci est demeurée beaucoup plus élevée qu’avant la pandémie», ajoute l'ISQ.
Entre 2022 et 2023, le taux de télétravail a tout de même diminué chez les femmes, passant de 39,4% à 36,4%.