Début du contenu principal.
On recommande de réduire le nombre de bêtes dès l’automne 2024 sur le territoire de la métropole.
La Ville de Montréal — par l’entremise de Laurence Lavigne Lalonde, responsable des grands parcs, du Mont-Royal et du parc Jean-Drapeau au sein du comité exécutif — a présenté ses mesures permettant de contrer la surpopulation des cerfs de Virginie dans l’est de la métropole, mardi après-midi. Les cerfs seront abattus dès l’automne prochain.
Le plan d'action présenté par l'administration de Valérie Plante est une réponse aux recommandations émises par le comité technique et scientifique. Cela a pour but de «réduire les risques et les effets néfastes liés à la surpopulation de cerfs de Virginie» sur son territoire.
«Le comité technique et scientifique conclut à la nécessité d’une intervention rapide de réduction de la population de cerfs», a fait savoir Jean-Pierre Tremblay, professeur au département de biologie de l’Université Laval.
Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo liée à l'article.
Le comité a notamment recommandé de réduire le nombre de bêtes dès l’automne 2024 sur le territoire de la métropole. Des «tireurs professionnels» s'occuperont de l'opération afin qu'elle se fasse de manière «efficace» et en toute «sécurité».
«La réduction du cheptel n’est pas une décision que la Ville de Montréal prend à la légère. Elle est nécessaire selon les recommandations reçues et se fera dans le plus grand respect des animaux, en limitant leur souffrance au maximum», a expliqué Laurence Lavigne Lalonde.
On dénombre actuellement 165 cerfs dans les parcs de l’Est de l’île. Alors que leur capacité se limite à 25 individus, dit-on par communiqué.
En plus d'abîmer les écosystèmes, la surpopulation fait en sorte que les cerfs ont de la difficulté à se nourrir et ont tendance et développer plus de maladies. Ils participent d'ailleurs à la propagation des tiques susceptibles d'être porteuses de la maladie de Lyme. D'ailleurs, en 2022 et 2023, 86 accidents de la route impliquaient un cerf, a rapporté la Ville de Montréal.
Pour faire face à ces enjeux, le déplacement des individus n'a pas été retenu comme étant une solution.
«Cette option n'a pas été recommandée par le comité scientifique et technique ni par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la faune et des parcs (MECLCCFP), notamment parce que la relocalisation comporte de nombreux risques, particulièrement lorsque les animaux doivent être déplacés sur de longues distances», peut-on lire dans le communiqué.
La Ville de Montréal assure également collaborer avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs depuis une quinzaine d’années afin d’obtenir un accompagnement face à cette problématique et d’évaluer les différentes solutions possibles en fonction d’expériences similaires qui sont documentées dans la littérature scientifique, ainsi que pour l’obtention des permis nécessaires.
Par ailleurs, la Ville de Longueuil a salué et appuyé l’annonce de la Ville de Montréal. «Tout comme Longueuil, Montréal a pris une décision courageuse, basée sur la science, suivant un processus de consultation auprès de différents experts et met de l’avant un plan sérieux pour rétablir l’équilibre écologique dans les parcs touchés», a souligné la mairesse Catherine Fournier.
En décembre dernier, la Ville de Longueuil avait annoncé l'abattage des cerfs du parc Michel-Chartrand à l'automne 2024, à la suite d'une longue saga judiciaire qui durait depuis plusieurs années. La Cour d’appel avait finalement rejeté en octobre 2023 la demande des défenseurs des droits des animaux et avait donné le feu vert à la Ville de Longueuil afin d’abattre jusqu’à 100 cerfs de Virginie à des fins de contrôle de population.
La municipalité longueuilloise avait dénombré au moins 117 bêtes au début de l'hiver dernier. Les cerfs seront tués à l’aide d'une arme à air comprimé lors d’une opération de chasse contrôlée. La Ville explique ce changement via communiqué émis mardi, comme étant «plus efficace que l’arbalète et plus adaptée que l’arme à feu traditionnelle dans un milieu comme le parc Michel-Chartrand, situé à proximité de résidences».
Une opération similaire avait été réalisée du 2 au 8 décembre 2023 par la Société des établissements de plein air du Québec avec le soutien de la Fédération des chasseurs et des pêcheurs du Québec (FédéCP) dans les parcs nationaux du Mont-St-Bruno et des Îles-de-Boucherville. Un total de 399 cerfs de Virginie ont été abattus, ce qui a permis de remettre plus de 14 000 livres de viande aux banques alimentaires de la région.
À VOIR AUSSI | Dénombrement des cerfs de Virginie à Sherbrooke
Avec les informations d'Étienne Fortin-Gauthier et de Ghislain Plourde pour Noovo Info.