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«Ce qui nous est arrivé a changé nos vies de toutes les manières imaginables», a déclaré Mme Helm au juge Pennou.
L'Américaine qui avait été kidnappée avec son mari et amenée clandestinement au Québec en octobre 2020 soutient qu'elle vit dans la peur permanente d'être victime d'un autre crime violent.
Sandra Helm a fait une «déclaration de la victime», jeudi au tribunal, lors d'une audience de détermination de la peine pour Gary Arnold, reconnu coupable en février.
Mme Helm a déclaré au juge Michel Pennou, de la Cour supérieure à Montréal, que ce qui leur était arrivé, à elle et à son mari, avait complètement chamboulé leur vie. M. Helm est décédé en 2021.
Un jury a reconnu Arnold coupable en février de cinq chefs d'accusation, dont enlèvement, extorsion et complot d'enlèvement.
L'homme de 54 ans a été reconnu coupable d'avoir participé au complot visant à enlever Sandra Helm et son mari James, de Moira, dans l'État de New York, à l'automne 2020.
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La Couronne demande une peine de 17 ans de prison, tandis que la défense recommande environ 10 ans. Quatre autres hommes arrêtés avec Arnold ont été condamnés à des peines allant de six à 15 ans.
«Ce qui nous est arrivé a changé nos vies de toutes les manières imaginables», a déclaré Mme Helm au juge Pennou, jeudi. «Au moment des faits, j'avais peur d'être tuée. Mon mari et moi pensions que nous ne reviendrions jamais à la maison pour revoir notre famille.»
Les deux sexagénaires ont été enlevés de chez eux par un groupe d'hommes en septembre 2020, introduits clandestinement au Québec par bateau via la réserve mohawk d'Akwesasne et détenus dans un chalet à Magog, dans les Cantons-de-l'Est.
Les Helm ont été enlevés pour servir de monnaie d'échange dans ce que la Couronne a qualifié de trafic de drogue bâclé impliquant leur petit-fils, Mackenzie Helm. Les kidnappeurs voulaient en fait échanger le couple contre 50 kilos de cocaïne ou 3,5 millions $ en espèces, mais ils ignoraient que Mackenzie avait été arrêté au Vermont quelques jours plus tôt — avec la drogue.
Au cours du procès, Sandra Helm a identifié Arnold comme l'un des hommes qui se trouvaient dans sa chambre la nuit de l'enlèvement, le 27 septembre 2020.
Le couple a été détenu pendant deux jours à Magog avant d'être libéré, indemne, par le Groupe tactique d’intervention de la Sûreté du Québec.
«Tout ce temps à penser et à sentir que nous allions être tués pour quelque chose qui n'avait rien à voir avec nous, ou dont nous ne savions rien — je n'aurais jamais pu imaginer ça dans nos 70 ans d'existence», a déclaré Sandra Helm au tribunal, lisant des extraits d'une déclaration qu'elle avait écrite.
«Ça m'a traumatisée — mon mari aussi —, et je devrai vivre avec ça pour le reste de mes jours.»
Même venir témoigner au procès plus tôt cette année a été difficile pour Mme Helm, car elle craignait les représailles des associés de ce gang qui avait orchestré l'enlèvement.
Elle a dit au tribunal qu'elle vivait toujours depuis dans un état de peur «permanent». Elle ne sort pas après la tombée de la nuit et elle est nerveuse quand des gens s'approchent de chez elle, malgré un système de sécurité et des caméras qui ont été installés depuis.
Son mari avait renforcé la porte d'entrée pour éviter qu'elle soit enfoncée. Le couple a également acheté une arme à feu, gardée sous le lit, mais Mme Helm s'en est débarrassée après la mort de son mari.
Elle a souligné au tribunal qu'il est courant dans leur petite localité du nord de l'État de New York de laisser les portes déverrouillées et de ne pas avoir peur des étrangers — mais ce n'est plus le cas maintenant pour elle. «Je ne suis jamais à l'aise», a-t-elle dit.
Le juge Pennou prononcera la peine le 17 avril.