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La découverte de quatre personnes qui ont péri dans le froid en tentant de traverser la frontière canado-américaine pourrait donner un nouveau tournant au débat sur l’immigration aux États-Unis.
La découverte de quatre personnes qui ont péri dans le froid en tentant de traverser la frontière canado-américaine pourrait donner un nouveau tournant au débat sur l’immigration aux États-Unis.
Le groupe, qui comprenait un bébé et un adolescent, a été retrouvé mercredi près d’Emerson, au Manitoba, à quelques mètres de la frontière.
Les résultats des autopsies n’ont pas encore été dévoilés, mais la GRC croit qu’ils sont tous morts de froid et de la tempête de neige qui sévissait sur leur parcours.
Les responsables américains allèguent qu’ils faisaient partie d’un groupe plus important de migrants indiens essayant de traverser aux États-Unis depuis le Canada. Les enquêteurs sont sur la piste d’un réseau de passeurs clandestins. Un résident de Floride, Steve Shand, a été arrêté. Il doit comparaître lundi devant un tribunal de Minneapolis pour faire face à des accusations de traite de personnes.
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Le ministère de la Sécurité intérieure des États-Unis a refusé samedi de donner de plus amples renseignements au sujet de l’enquête, notamment si les victimes ou des survivants avaient été identifiés.
« En raison de l’enquête en cours, nous ne donnerons aucun commentaire à ce sujet », a indiqué un porte-parole, Shawn Neudauer.
Freiner l’arrivée des migrants sud-américains à la frontière américano-mexicaine est devenu une caractéristique déterminante de la politique américaine ces dernières années, notamment sous le mandat de l’ancien président Donald Trump.
L’experte des frontières Kathryn Bryk Friedman, et professeure de droit à l’Université de Buffalo, qualifie cela de signe troublant que les problèmes d’immigration du pays s’aggravent.
Mme Friedman estime que la découverte est probablement un « signal d’alarme » indiquant que davantage de personnes sont prêtes à risquer leur vie pour entrer aux États-Unis, même à pied en plein hiver.
Le Canada n’est pas non plus étranger au problème: des milliers de demandeurs d’asile ont traversé la frontière au Québec chaque année pendant que M. Trump était au pouvoir, bien que leur nombre ait grandement chuté depuis lors.
Mais un effort organisé pour faire entrer des groupes de personnes aux États-Unis depuis le Canada est nouveau, selon Mme Friedman.
« Cela démontre simplement l’attrait, peut-être l’attrait durable, d’essayer de se rendre aux États-Unis, a-t-elle déclaré. C’est vraiment fascinant. »
Mais il est peu probable qu’une seule tragédie incite l’un ou l’autre des pays à repenser sérieusement la manière dont ils gèrent et défendent leur frontière commune, a-t-elle ajouté.
« Cela semble terrible, mais je pense qu’il faudra plus de quatre morts à la frontière pour vraiment amener le Canada et les États-Unis à agir. »