Début du contenu principal.
Les forces de sécurité sur la colline du Parlement se préparent à ce que jusqu’à 10 000 manifestants débarquent au centre-ville d’Ottawa, en fin de semaine, pour protester contre les mesures de confinement et la vaccination obligatoire des routiers.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré que personne ne voulait qu'une manifestation anti-vaccination prévue sur la colline du Parlement ce week-end se transforme en une tentative violente de renverser le gouvernement et a averti les gens de ne pas considérer les manifestants comme de simples combattants de la liberté.
Voyez le reportage de notre journaliste Sabrina Rivet sur les plus récents développements du «convoi de la liberté»
Plusieurs milliers de personnes sont attendues à Ottawa dès vendredi dans le cadre du groupe Canada Unity qui réclame le retrait des exigences de vaccination et des restrictions liées à la COVID-19. Certains des dirigeants du groupe appellent à un événement pacifique, mais les déclarations de certaines personnes associées au groupe ont inclus des menaces de violence.
M. Mendicino a déclaré que plusieurs corps de police - dont le Service de police d'Ottawa, la GRC et le Service de protection parlementaire - coordonnent la réponse et prennent des décisions indépendamment de toute implication du gouvernement.
Les forces de sécurité sur la colline du Parlement se préparent à ce que jusqu'à 10 000 manifestants débarquent au centre-ville d'Ottawa, en fin de semaine, pour protester contre les mesures de confinement et la vaccination obligatoire des routiers.
À lire également - Convoi de camionneurs: les automobilistes ontariens invités à la patience
Un semi-remorque arborant un juron contre le premier ministre Justin Trudeau a déjà été vu au centre-ville d'Ottawa jeudi, mais de nombreux autres véhicules sont attendus au cours des deux prochains jours.
Il est difficile d'obtenir des estimations précises sur le nombre de manifestants et de contre-manifestants attendus, mais la Police d'Ottawa a prévenu les résidents d'éviter de se déplacer en ville en fin de semaine et de s'attendre à des artères bloquées.
«Nous sommes au courant des propos déplacés et menaçants tenus dans les médias sociaux en lien avec cette manifestation, indique la Police d'Ottawa sur Twitter. Nous faisons bon accueil aux manifestations pacifiques. Cela dit, la sûreté publique est primordiale - il y aura des conséquences pour les personnes s'adonnant à des actes criminels, à la violence et à des activités encourageant la haine.»
Une note de service envoyée par le Service de protection parlementaire aux députés et aux membres du personnel indique que la rue qui longe immédiatement la colline du Parlement sera fermée à la circulation. Les deux voies les plus éloignées de la Colline seront réservées aux manifestants et les deux autres devront rester dégagées pour le passage des véhicules d'urgence.
Des bâtiments du quartier parlementaire sont fermés et bouclés, sauf pour la circulation de personnel essentiel à partir de vendredi.
Patrick McDonell, le sergent d'armes responsable de la sécurité de la Chambre des communes, a écrit aux députés jeudi pour les avertir que certains manifestants cherchaient des adresses de domicile pour des députés dans la région d'Ottawa. Il a déclaré que si leurs maisons ou leurs bureaux de circonscription étaient ciblés, ils devraient fermer et verrouiller toutes les portes extérieures et se rendre dans un endroit sûr.
«Si la situation devient instable et que votre sécurité est menacée, appelez le 911 et envisagez d'évacuer votre emplacement», a-t-il déclaré.
Le groupe Canada Unity demande à la gouverneure générale et au Sénat d'ordonner au gouvernement fédéral et à tous les gouvernements provinciaux et territoriaux de lever toutes les restrictions sanitaires liées à la COVID-19, de renoncer à toutes les amendes liées à ces mesures, et d'annuler le passeport vaccinal, qualifié d'«illégal».
Rien dans la Constitution n'autorise de tels ordres et M. Mendicino a déclaré que personne ne devrait «banaliser les affirmations déformées des organisateurs selon lesquelles il s'agit d'une manifestation pour la liberté».
«Ce n'est pas le cas, a-t-il soutenu jeudi dans une entrevue. Il s'agit d'un groupe marginal, dont beaucoup ne sont pas des camionneurs, qui répandent des mensonges, sur les vaccins, sur les travailleurs de la santé et franchement, sur les médias. Et la grande majorité des Canadiens rejettent ces opinions extrémistes. Et ils comprennent que si nous voulons vraiment protéger nos libertés, les vaccins et les exigences de vaccination sont le meilleur moyen de nous sortir de la pandémie.»
Les camionneurs ont cessé d'être exemptés de la vaccination obligatoire à la frontière canadienne le 15 janvier. Cela signifie que les camionneurs étrangers ne sont pas autorisés à entrer au Canada à moins qu'ils ne soient vaccinés, et que les routiers canadiens non vaccinés doivent faire une quarantaine de 14 jours à leur retour au Canada.
La politique américaine qui empêche les camionneurs canadiens non-vaccinés d'entrer aux États-Unis est entrée en vigueur le 22 janvier.
Après que des opinions plus extrémistes soient apparues dans et autour du mouvement, l'organisatrice principale, Tamara Lich, a demandé aux participants du convoi de ne pas tolérer la violence ou le vandalisme, et de signaler le numéro de camion et la plaque d'immatriculation de toute personne incitant à la violence ou à la haine.
Mais il existe des liens entre certains participants au convoi et l'idéologie de la suprématie blanche, et dans une vidéo YouTube, qui a depuis été retirée, un homme a appelé à ce que la manifestation devienne une répétition de la prise d'assaut du bâtiment du Capitole américain à Washington, il y a un an.
Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du groupe Canada Unity, un partisan déclare que «l'échec n'est pas une option. La reddition n'est pas une option».
Mme Lich est membre du Western Canadian Maverick Party, qui prône une plus grande autonomie pour l'Ouest canadien, voire son indépendance.
M. Mendicino a déclaré qu'il existe des frontières claires autour des discours de haine, des mensonges et des appels à la violence qui ne peuvent être assimilés à la liberté d'expression ou une manifestation légitime.
«Je pense qu'il doit y avoir une frontière claire par rapport à ce qu'est la liberté d'expression et de manifestation et le genre d'incitation à encourager les autres à prendre les armes, à créer un événement du type de l'émeute du 6 janvier ici au Canada, a-t-il déclaré. Et il doit y avoir une ligne très claire de condamnation et de dénonciation autour de cela.»
M. Trudeau a qualifié le convoi de «petite minorité marginale», lors d'une conférence de presse mercredi, ce qui a suscité des centaines de commentaires sur la page Facebook de Canada Unity.
«Bonne chance samedi Justin, c'est tout ce que je peux dire, a écrit quelqu'un sur le compte officiel du groupe. Vous aurez couru après.»
La plupart des commentaires visaient les propos de M. Trudeau et réclamaient sa démission, mais certains évoquaient la violence et d'autres ont exigé qu'il soit arrêté et emprisonné.
Le député conservateur Pierre Poilievre a mis en garde contre la tentation de dépeindre tous les participants au convoi comme des extrémistes simplement parce que certains dans ses rangs pourraient exprimer des opinions radicales ou violentes.
Certains organisateurs ont demandé que l'événement soit pacifique et ont tenté d'éloigner les éléments extrémistes de la manifestation officielle.
Le chef conservateur Erin O'Toole a déclaré jeudi qu'il rencontrerait certains des camionneurs du convoi, quelques jours seulement après avoir initialement refusé de dire s'il soutenait leurs efforts.
M. O'Toole a déclaré que lui et ses députés soutenaient les camionneurs et s'opposaient depuis longtemps à la vaccination obligatoire à laquelle ils sont désormais confrontés. Dans le même souffle, M. O'Toole a également dénoncé les personnes impliquées dans le convoi qui épousent des idées racistes et extrémistes.
«Ce convoi concerne vraiment M. Trudeau et le fait que les gens sont fatigués, qu'il y a une fatigue dans ce pays, qu'il y a de la division et qu'il y a des millions de personnes qui ont l'impression de ne plus être entendues», a-t-il déclaré.
«Il y a d'autres groupes qui utilisent le sort des camionneurs pour semer la division, la haine, et nous devons dénoncer cela et l'éradiquer, car cela prive également les gens de la capacité de faire entendre leur voix à Ottawa», a ajouté le chef conservateur.
L'Alliance canadienne du camionnage s'est dissociée de cette manifestation et soutenu que plus de 85 % des camionneurs sont vaccinés. De nombreux routiers ont également écrit dans les réseaux sociaux qu'ils continuaient à faire leur travail et que ce convoi ne les représentait pas.
Le porte-parole de la Police provinciale de l'Ontario, Bill Dickson, a déclaré que la police surveillait tous les convois, mais ne donnerait pas de chiffres précis sur le nombre des participants, car les choses évoluent constamment.