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Avec leur avance dans de nombreuses régions du pays, les forces russes s'appuient de plus en plus sur le bombardement des villes. La guerre a rasé de nombreuses zones urbaines, tué des milliers de personnes et isolé politiquement et économique.
Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie depuis le début du siège russe de Marioupol, a confié le maire de la ville à l'Associated Press.
Le maire Vadym Boychenko a ensuite prévenu que le bilan réel pourrait être deux fois plus lourd.
Rejoint au téléphone par l'AP lundi, M. Bochenko a dit que les rues de la ville sont «tapissées» de corps.
Il a indiqué que les forces russes ont amené des crématoires mobiles sur place pour faire disparaître les corps, et les a accusées de bloquer l'accès des convois humanitaires à la ville pour tenter de camoufler le carnage.
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La Russie a annoncé lundi avoir détruit des systèmes de défense aérienne en Ukraine au cours du week-end, dans ce qui semblait être une nouvelle poussée pour acquérir la supériorité aérienne et neutraliser des armes que Kyiv a décrites comme cruciales avant une nouvelle offensive de grande envergure dans l'est.
L'invasion initiale de Moscou s'est arrêtée sur plusieurs fronts, car elle s'est heurtée à une forte résistance des forces ukrainiennes, qui ont empêché les Russes de prendre la capitale et d'autres villes. L'incapacité de Moscou à obtenir le contrôle total du ciel ukrainien a entravé sa capacité à fournir une couverture aérienne aux troupes au sol, limitant leurs avancées et les exposant probablement à des pertes plus importantes.
Un jeune homme pousse une brouette devant un immeuble détruit dans la ville de Borodyanka, en Ukraine, le dimanche 10 avril 2022. (AP Photo/Petros Giannakouris)
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major-général Igor Konashenkov, a indiqué que l'armée avait utilisé des missiles de croisière pour détruire quatre lanceurs de missiles de défense aérienne S-300 dans la périphérie sud de la ville centrale de Dnipro. Il a ajouté qu'environ 25 soldats ukrainiens avaient également été touchés par la frappe de dimanche.
Le général Konashenkov a dit que l'Ukraine avait reçu les systèmes de défense aérienne d'un pays européen qu'il n'a pas nommé. La semaine dernière, la Slovaquie avait révélé avoir remis des S-300 de conception soviétique à l'Ukraine, mais la Slovaquie a précisé n'avoir aucune preuve que son système avait été touché.
Avec leur avance dans de nombreuses régions du pays contrecarrée, les forces russes s'appuient de plus en plus sur le bombardement des villes. La guerre a rasé de nombreuses zones urbaines, tué des milliers de personnes et isolé politiquement et économiquement la Russie. Les autorités ukrainiennes accusent les forces russes d'avoir commis des crimes de guerre contre des civils, notamment un massacre à l'extérieur de Kyiv, des frappes aériennes sur des hôpitaux et une attaque au missile qui a tué au moins 57 personnes dans une gare.
Maintenant, la Russie se regroupe pour une nouvelle poussée dans la région orientale du Donbass, où les séparatistes soutenus par Moscou combattent les forces ukrainiennes depuis 2014 et ont déclaré des États indépendants. Les deux parties se préparent à ce qui pourrait être une guerre d'usure dévastatrice.
La Russie a nommé un général chevronné pour diriger l'effort, selon des responsables américains, bien qu'ils ne voient pas un seul homme faire la différence.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky plaide quant à lui pour davantage d'aide occidentale, affirmant que ses forces ont besoin d'une puissance de feu plus lourde pour résister à l'assaut à venir et repousser les forces russes. Faisant écho à ses remarques dans une interview à l'AP, M. Zelensky a déclaré dimanche que la semaine à venir pourrait être cruciale, le soutien occidental à son pays – ou son absence – s'avérant décisif.
Des voitures roulent près d'un pont endommagé à la suite d'une attaque russe au cours des semaines précédentes à Makarov en Ukraine le 10 avril 2022. (AP Photo/Petros Giannakouris)
«Pour être honnête, notre capacité à (survivre) dépend de cela, a déclaré M. Zelensky dans une interview à '60 Minutes'. Malheureusement, je ne suis pas convaincu que nous recevrons tout ce dont nous avons besoin.»
Il a ajouté qu'il était reconnaissant au président américain Joe Biden et à d'autres dirigeants occidentaux pour l'aide militaire à ce jour, mais a rappelé qu'il avait «il y a longtemps» transmis une liste d'articles spécifiques dont l'Ukraine avait désespérément besoin. Dans une adresse vidéo aux législateurs sud-coréens lundi, il a spécifiquement demandé des équipements capables d'abattre des missiles russes.
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Ces armements pourraient être de plus en plus attaqués alors que la Russie cherche à modifier l'équilibre dans la guerre vieille de 6 semaines.
Le rapport russe de l'attaque contre les S-300 à l'extérieur de Dnipro était la troisième frappe de ce type depuis le week-end. Le général Konashenkov a indiqué que l'armée avait également frappé de tels systèmes dans les régions de Mykolaïv et de Kharkiv. Les affirmations militaires russes n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
Interrogé sur l'affirmation russe faisant état de la destruction de systèmes fournis par un pays européen, le ministre slovaque des Affaires étrangères, Ivan Korcok, a déclaré lundi qu'il n'avait «aucune preuve» que les Russes avaient détruit les armes fournies par son pays. Auparavant, son gouvernement avait qualifié de «désinformation» les informations selon lesquelles le système fourni par la Slovaquie avait été touché.
L'Ukraine possédait déjà un certain nombre de S-300 de fabrication soviétique et d'autres systèmes de défense aérienne à longue portée, et elle a également reçu des lots d'armes antiaériennes occidentales portables à tir à l'épaule comme les Stingers, qui sont efficaces contre les avions volant à basse altitude.
Une bâche en plastique recouvre une fosse commune de civils tués pendant la guerre contre la Russie à Boutcha en Ukraine, le dimanche 10 avril 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)
Le chancelier autrichien Karl Nehammer a rencontré lundi à Moscou le président russe Vladimir Poutine, après avoir rencontré M. Zelensky à Kyiv. L'Autriche, membre de l'Union européenne, est militairement neutre et n'est pas membre de l'OTAN.
M. Nehammer a dit que ses échanges avec M. Poutine ont été «très directs, francs et durs». Il a a demandé au président russe une fin immédiate des violences.
Des questions subsistent quant à la capacité des forces russes épuisées et démoralisées à conquérir beaucoup de terrain après que leur avance sur Kyiv ait été repoussée par des défenseurs ukrainiens déterminés.
Le ministère britannique de la Défense a souligné déclaré lundi que l'Ukraine avait déjà repoussé plusieurs assauts des forces russes dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk ― qui composent le Donbass ― entraînant la destruction de chars, de véhicules et d'artillerie russes.
À Washington, un haut responsable américain a dit que la Russie avait nommé le général Alexander Dvornikov, l'un de ses chefs militaires les plus expérimentés, pour superviser l'invasion. Le fonctionnaire n'a pas été autorisé à être identifié et a parlé sous couvert d'anonymat. La Russie n'annonce généralement pas de telles nominations, et il n'y a eu aucun commentaire de Moscou.
Le général Dvornikov, 60 ans, a acquis une réputation de brutalité en tant que chef des forces russes déployées en Syrie en 2015 pour soutenir le gouvernement du président Bashar Assad pendant la guerre civile dévastatrice du pays.
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Jusqu'à présent, la Russie n'avait aucun commandant de guerre central sur le terrain. Mais le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s'exprimant dimanche sur CNN, a minimisé l'importance de la nomination.
«Ce que nous avons appris au cours des premières semaines de cette guerre, c'est que l'Ukraine ne sera jamais soumise à la Russie, a-t-il dit. Peu importe quel général le président Poutine essaie de nommer.»
Les analystes militaires occidentaux affirment que l'assaut de la Russie se concentre de plus en plus sur l'est de l'Ukraine – un arc s'étendant de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, au nord, à Kherson au sud.
Dimanche, les forces russes ont bombardé Kharkiv contrôlé par le gouvernement et envoyé des renforts vers Izyum au sud-est pour tenter de briser les défenses de l'Ukraine, a annoncé l'armée ukrainienne. Les Russes ont également maintenu leur siège de Marioupol, un port clé du sud du Donbass qui est assiégé depuis presque le début de la guerre.
Oleh Synyehubov, le gouverneur régional de Kharkiv, a déclaré lundi que les bombardements russes avaient tué 11 personnes au cours des dernières 24 heures, dont un enfant de 7 ans.
Une vue d'un immeuble endommagé par des bombardements à Kharkiv, en Ukraine, le dimanche 10 avril 2022. (AP Photo/Andrew Marienko)
À Marioupol, la Russie a déployé des combattants tchétchènes, réputés particulièrement féroces. La capture de la ville sur la mer d'Azov donnerait à la Russie un pont terrestre vers la péninsule de Crimée, que la Russie a saisie à l'Ukraine et annexée il y a huit ans.
Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a prévenu que les forces russes lanceraient une nouvelle offensive sur Marioupol ainsi que sur Kyiv et d'autres villes. «Notre travail offensif ne sera pas seulement à Marioupol, mais dans toutes les autres colonies, villes et villages», a-t-il précisé.
L'agence des Nations Unies pour l'enfance affirme que près des deux tiers de tous les enfants ukrainiens ont fui leur foyer au cours des six semaines qui ont suivi l'invasion russe, et les Nations Unies ont vérifié que 142 enfants ont été tués et 229 blessés, bien que ces chiffres soient probablement beaucoup trop bas.
Manuel Fontaine, le directeur des programmes d'urgence de l'UNICEF qui est revenu d'Ukraine la semaine dernière, a déclaré lundi au Conseil de sécurité de l'ONU que sur les 3,2 millions d'enfants qui seraient restés chez eux, «près de la moitié risquent de ne pas avoir assez de nourriture» et que les attaques contre les infrastructures du système d'approvisionnement en eau et les pannes d'électricité ont laissé environ 1,4 million de personnes dans le pays sans accès à l'eau.
Des pompiers travaillent pour éteindre un incendie dans une maison après une attaque russe à Kharkiv, en Ukraine, le lundi 11 avril 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
Il a ajouté que la situation est pire dans des villes comme Marioupol et Kherson, dans le sud, qui ont été assiégées par les forces russes où les enfants et leurs familles ont passé des semaines sans eau courante, sans installations sanitaires et sans approvisionnement régulier en nourriture.
«Des centaines d'écoles et d'établissements d'enseignement ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires, a dénoncé M. Fontaine. D'autres servent d'abris aux civils.»
Il a précisé que les fermetures d'écoles affectaient l'éducation de 5,7 millions d'enfants d'âge scolaire et de 1,5 million d'étudiants dans l'enseignement supérieur.
Voyez le récapitulatif du jour avec Étienne Fortin-Gauthier et l'entretien de l'animateur Michel Bherer avec Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite au bulletin Noovo Le Fil 17: