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Un responsable russe a répété mardi à deux reprises le nouveau message du président Vladimir Poutine selon lequel «une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée».
Un responsable russe a répété mardi à deux reprises le nouveau message du président Vladimir Poutine selon lequel «une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée», essayant apparemment de revenir sur l’avertissement lancé par M. Poutine après l’invasion de l’Ukraine, où il avait dit que «la Russie est l’une des plus grandes puissances nucléaires' et que toute tentative d’ingérence entraînerait «des conséquences que vous n’avez jamais vues».
Cet avertissement de M. Poutine a entraîné une escalade marquée des tensions mondiales, qui se sont encore accrues quelques jours plus tard lorsqu’il a ordonné la mise en état d’alerte des forces nucléaires russes.
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Le directeur adjoint du département de la non-prolifération et du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères, Igor Vishnevetsky, a ouvert le discours de son pays lors de la conférence sur la révision du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) vieux de 50 ans. Il a lu le message de M. Poutine contre une guerre nucléaire aux participants de la réunion. Et il a répété les mêmes mots par la suite.
Dans son discours d’ouverture lundi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a qualifié les avertissements de Vladimir Poutine après l’invasion de l’Ukraine de démonstration «imprudente et dangereuse» de sa force nucléaire.
Crédit photo - The Associated Press
Il reste à voir quel sera l’impact du nouvel engagement de M. Poutine.
Le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Mykola Tochytskyi, a déclaré lors de la réunion de haut niveau de lundi que la menace ouverte de M. Poutine quant à la capacité de la Russie à utiliser des armes nucléaires avait été soutenue par «des appels clairs à le faire par les médias d’État russes».
«Les groupes de réflexion et les experts s’opposent largement sur le type d’armes nucléaires - tactiques ou stratégiques - que la Russie compte utiliser pendant la guerre en cours contre l’Ukraine», a-t-il déclaré. «C’est le contexte de notre réunion d’examen du TNP».
Défendant l’intervention militaire de la Russie en Ukraine, M. Vishnevetsky a dit que selon lui l’OTAN «cherche à obtenir une domination militaire, stratégique et géopolitique sans partage» et a obligé Moscou à défendre ses «intérêts fondamentaux en matière de sécurité».
La Russie «a été soumise à une campagne militaire hybride qui risque de glisser vers un conflit armé direct entre puissances nucléaires», a-t-il déclaré. «En outre, le système de contrôle des armements, qui a été traditionnellement un pilier essentiel de la sécurité et de la stabilité internationales, est actuellement confronté à une crise dont l’ampleur est sans précédent dans l’histoire récente.»
M. Vishnevetsky n’a pas mentionné l’avertissement et l’action de M. Poutine après l’invasion de l’Ukraine, mais il a déclaré qu’étant donné la situation actuelle, «il est plus crucial que jamais que les puissances nucléaires se comportent avec retenue et responsabilité.»
Il a souligné que dans une déclaration commune en janvier, les cinq puissances nucléaires - la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne et la France - ont réaffirmé qu’une guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut être gagnée. Les cinq pays avaient alors fait valoir «la nécessité de prévenir non seulement une confrontation nucléaire, mais aussi toute confrontation militaire entre puissances nucléaires.»
«Il est impératif que tous les signataires démontrent dans les faits leur engagement envers ces dispositions», a mentionné le responsable russe.
Le secrétaire général de l’ONU, AntónioGuterres, a tiré la sonnette d’alarme à l’ouverture de la réunion de lundi sur la guerre en Ukraine, en citant aussi les menaces nucléaires en Asie et au Moyen-Orient et d’autres tensions. Il a averti que «l’humanité n’est qu’à un malentendu, une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire».
La réunion, qui se termine le 26 août, vise à renforcer le TNP, qui est considéré comme la pierre angulaire des efforts internationaux de désarmement. Son objectif est d’empêcher la propagation des armes nucléaires et de parvenir à un monde sans armes nucléaires. Au total, 191 pays sont membres du traité, ce qui en fait celui comprenant le plus d’adhésions parmi tous les accords de contrôle des armements.