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La Russie a commis des «atrocités de masse» et «des cas systématiques de meurtre délibéré de civils ukrainiens».
La Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion faisant en sorte qu’elle «reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien».
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Le texte présenté par la porte-parole néo-démocrate en matière d’affaires internationales, Heather McPherson, a obtenu mercredi le consentement unanime des députés présents et a ainsi été entériné.
La motion mentionne que la Russie a commis des «atrocités de masse» et «des cas systématiques de meurtre délibéré de civils ukrainiens».
La députée McPherson s’est réjouie que sa motion soit adoptée, affirmant avoir dû faire face à des tentatives d’en édulcorer le contenu.
Elle voit cette reconnaissance de la présence d’un génocide comme `un premier pas'.
«Ce n’est pas suffisant de simplement déclarer. (...) Des actions sont nécessaires et il y a tellement plus que le Canada peut faire», a-t-elle dit en mêlée de presse.
Elle a invité du même souffle le gouvernement Trudeau à serrer la vis en matière de sanctions contre le régime de Vladimir Poutine ainsi qu’à apporter davantage d’aide humanitaire aux Ukrainiens.
Voyez l’animatrice Noémi Mercier et notre collaborateur Frédéric Mérand faire le point sur la situation en Ukraine au bulletin Noovo Le Fil 17:
«Nous devons financer la Cour pénale internationale et en faire plus pour nous assurer (qu’elle) a tous les outils et ressources nécessaires pour enquêter et tenir responsables (ceux qui sont derrière) ce génocide», a poursuivi Mme McPherson.
Un peu plus tôt ce mois-ci, le premier ministre Justin Trudeau avait dit «qu’on peut de plus en plus parler de génocide» en Ukraine.
Le président américain Joe Biden a employé ce mot pour qualifier les actes perpétrés par la Russie en maintenant plus de deux mois d’invasion en territoire ukrainien.
«Le président (Biden) a reconnu qu’il y a des instances internationales importantes qui vont faire la détermination officielle», avait souligné M. Trudeau.
«Le Canada a été un des premiers pays à commencer un processus à la Cour pénale internationale pour s’assurer que Poutine soit tenu responsable de ces actes, de ces crimes de guerre», avait-il ajouté.
Le gouvernement Trudeau espère savoir combien valent les avoir saisis d’oligarques russes sanctionnés grâce à de nouveaux pouvoirs qu’il souhaite obtenir pour rediriger cet argent dans le financement de l’aide à l’Ukraine.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué mercredi que les dispositions mises de l’avant doivent permettre «d’aller chercher de l’information» auprès d’institutions.
«On va donc pouvoir travailler avec des banques, avec différentes sources qui pourraient être au courant des actifs des personnes que l’on vise, des oligarques», a-t-elle dit avant de se rendre à une réunion du caucus libéral.
«L’une des frustrations que j’avais beaucoup comme ministre des Affaires étrangères, c’est justement de ne pas être capable de vendre ces actifs-là, de ne pas être capable de connaître leur valeur. Et c’est pourquoi on a décidé, dans la loi, d’aller conférer (…) ce pouvoir-là», a-t-elle ajouté.
Les nouveaux pouvoirs dont souhaite se doter le gouvernement Trudeau sont inscrits dans un document de mise en œuvre du budget présenté au début du mois d’avril.
On y précise que les fonds saisis pourront être réaffectés à «la reconstruction d’un État étranger lésé par une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales», au «rétablissement de la paix» et à «l’indemnisation des victimes».
Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu, mercredi matin, que tous les impacts de tels nouveaux pouvoirs sont examinés.
«Évidemment il faut regarder les conséquences légales, internationales et financières et c’est un travail que nous faisons au Canada, mais c’est aussi un travail qu’on fait en partenariat avec des gens dans le monde qui veulent voir des conséquences», a-t-il affirmé.
La ministre Joly a dit espérer que d’autres pays membres du G7 adopteront la même approche. Elle a par ailleurs signalé qu’elle souhaite que l’ambassade du Canada en Ukraine rouvre ses portes sur place «dans les prochains jours, les prochaines semaines».
Crédit photo | La Presse canadienne
Une sénatrice indépendante, Ratna Omidvar, a présenté un projet de loi ayant aussi pour but que les actifs gelés et saisis puissent servir à l’aide apportée aux Ukrainiens.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait pressé le gouvernement Trudeau d’aller de l’avant avec cette approche, a rappelé mercredi le chef de la formation politique, Jagmeet Singh. Selon lui, les libéraux tardent trop à agir, ce qui a des conséquences.
«On a su qu’il y avait un oligarque ayant (beaucoup) d’argent au Canada qui, à cause du fait que le gouvernement n’a pas agi rapidement (…), a déjà bougé ses actifs et c’était une immense richesse qu’il a (placée) à l’extérieur du Canada», a-t-il dit. Il a néanmoins salué le fait que le gouvernement Trudeau ait maintenant l’intention de rediriger les fonds saisis dans l’aide apportée aux Ukrainiens, comme réclamé.
Le député conservateur Gérard Deltell semble aussi voir l’initiative d’un bon œil. «Toutes les mesures visant à mettre de la pression sur Poutine pour faire en sorte qu’il change complètement et radicalement son attitude seraient une bonne chose», a-t-il commenté.
Ottawa a imposé des sanctions à plus de 1000 personnes ou entités considérées complices du président russe Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il y a plus de deux mois.