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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a blâmé l'Ukraine pour l'inertie des négociations entre les deux pays et a accusé les États-Unis et le Royaume-Uni de faire pression sur Kyiv pour qu'elle n'accepte pas d'entente.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a mis en garde, lundi, que l'Ukraine envahie risquait de provoquer une Troisième Guerre mondiale et que la menace d'un conflit nucléaire «ne devrait pas être sous-estimée».
Lors d'une longue entrevue accordée à la télévision russe, M. Lavrov a blâmé l'Ukraine pour l'inertie des négociations entre les deux pays et a accusé les États-Unis et le Royaume-Uni de faire pression sur Kyiv pour qu'elle n'accepte pas d'entente.
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«Tout le monde répète le mantra qu'en aucun cas on ne peut permettre une Troisième Guerre mondiale», a déclaré le ministre russe avant d'accuser les dirigeants ukrainiens de provoquer la Russie en cherchant à impliquer l'OTAN dans le conflit.
En fournissant des armes, les forces de l'OTAN «jettent de l'huile sur le feu», a poursuivi M. Lavrov selon une transcription de l'entretien publiée sur le portail web du ministère russe des Affaires étrangères.
Cette image satellite de Planet Labs PBC montre des chars et des véhicules blindés russes près de la frontière ukrainienne dans la région de Belgorod en Russie le lundi 25 avril 2022. (Planet Labs PBC via AP)
Sergueï Lavrov semble avoir formulé ses propos après que le secrétaire de la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, eut déclaré que les États-Unis voulaient «voir la Russie affaiblie au point de ne plus pouvoir poser de gestes comme celui d'envahir l'Ukraine».
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En entrevue à l'Associated Press lundi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a soutenu que seules des discussions entre le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky et le président de la Russie Vladimir Poutine peuvent mettre fin au conflit.
Le président russe Vladimir Poutine a cité l'expansion de l'OTAN et le risque que Kyiv puisse rejoindre l'alliance comme raisons de son invasion.
Le ministre britannique des Forces armées, James Heappey, a rejeté les accusations de M. Lavrov d'agression de l'OTAN comme étant «un non-sens total.»
Il a précisé que «la raison pour laquelle il y a une guerre en Ukraine en ce moment est que la Russie a franchi les frontières d'un pays souverain et a commencé à envahir son territoire.»
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M. Heappey a également déclaré que la Russie prenait des décisions militaires «malavisées» et concédait des avantages tactiques en raison du désir de M. Poutine d'obtenir une sorte de victoire d'ici le 9 mai, lorsque la Russie commémorera sa victoire lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Au milieu des discussions sur les livraisons d'armes, les efforts diplomatiques pour mettre fin aux combats se sont également poursuivis. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a rencontré M. Lavrov mardi et a de nouveau appelé à un cessez-le-feu. Le chef de l'ONU doit rencontrer M. Poutine plus tard.
Ailleurs, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, s'est rendu à la centrale nucléaire de Tchornobyl pour livrer des équipements, effectuer des évaluations radiologiques et restaurer les systèmes de surveillance après que des chars et des troupes y aient remué un sol hautement contaminé dans les premières heures de l'invasion russe en février. Sa visite intervient à l'anniversaire de la catastrophe de la centrale en 1986, le pire accident nucléaire au monde.
Dans une allocution vidéo lundi, M. Zelensky a décrit sa rencontre de la veille avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin comme «encourageante et, surtout, efficace».
Le dirigeant ukrainien a ajouté qu'ils se sont mis d'accord «sur de nouvelles mesures pour renforcer les forces armées de l'Ukraine et répondre à tous les besoins prioritaires de notre armée». Plus tôt, il a félicité le président américain Joe Biden pour son «soutien personnel».
Le secrétaire d'État Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin discutent après avoir parlé avec des journalistes le lundi 25 avril 2022, en Pologne, près de la frontière ukrainienne, après leur retour de leur voyage à Kyiv, en Ukraine, et leur rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (AP Photo/Alex Brandon)
Interrogé sur ce que les États-Unis considèrent comme un succès, M. Austin a précisé que «nous voulons voir l'Ukraine rester un pays souverain, un pays démocratique capable de protéger son territoire souverain, nous voulons voir la Russie affaiblie au point où elle ne peut pas faire des choses comme envahir l'Ukraine».
Le secrétaire américain à la Défense a déclaré que l'aide était en route, alors qu'il convoquait une réunion de responsables d'environ 40 pays à la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne pour promettre plus d'armes. L'Allemagne a annoncé qu'elle ouvrait la voie à la livraison de canons antiaériens Gepard à l'Ukraine.
«Ce rassemblement reflète le monde galvanisé», a lancé M. Austin dans son allocution d'ouverture. Il a ajouté qu'il souhaitait que les responsables quittent la réunion «avec une compréhension commune et transparente des exigences de sécurité à court terme de l'Ukraine, car nous allons continuer à remuer ciel et terre afin de pouvoir y répondre.»
Après que la défense féroce des forces ukrainiennes a contrecarré la tentative de la Russie de prendre la capitale ukrainienne au début de la guerre, Moscou affirme maintenant que son objectif est le Donbass, la région industrielle majoritairement russophone de l'est de l'Ukraine. Cette décision a déjà un effet dévastateur sur les civils pris au piège du conflit.
Dans la petite ville de Toretsk, les habitants luttent pour survivre, récupèrent l'eau de pluie pour le nettoyage et la vaisselle et espèrent avec ferveur la fin des combats.
Alors que la bataille potentiellement cruciale pour le Donbass est en cours, les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN se démènent pour acheminer de l'artillerie et d'autres armes lourdes dans cette région à temps pour faire la différence.
La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a indiqué que son gouvernement avait décidé lundi d'autoriser la livraison de canons antiaériens blindés automoteurs Gepard à l'Ukraine, bien qu'elle n'ait pas donné de détails. Le chancelier allemand Olaf Scholz a fait face à des pressions croissantes, y compris au sein de sa coalition gouvernementale, pour approuver l'envoi d'armes lourdes telles que des chars et d'autres véhicules blindés en Ukraine.
M. Austin a également noté mardi que plus de 30 alliés et partenaires se sont joints aux États-Unis pour envoyer une aide à la sécurité à l'Ukraine et plus de 5 milliards $ US d'équipements engagés.
Plus tôt lundi, la Russie a lancé une série d'attaques contre des installations ferroviaires et pétrolières ukrainiennes, frappant des infrastructures cruciales loin de la ligne de front de son offensive orientale, qui, selon le Royaume-Uni, n'a pas encore réalisé de percée significative.
Pendant ce temps, deux incendies étaient signalés dans des installations pétrolières de l'ouest de la Russie. On ne sait pas ce qui a causé les incendies.
Un militaire ukrainien marche au milieu des décombres d'un bâtiment lourdement endommagé par de multiples bombardements russes près d'une ligne de front à Kharkiv, en Ukraine, le lundi 25 avril 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
Alors que les deux camps se préparent à ce qui pourrait être une rude guerre d'usure dans le cœur industriel de l'est du pays, les hauts responsables américains ont promis plus d'armes et d'autres formes d'assistance pour assurer la victoire de l'Ukraine.
Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, son objectif apparent était une offensive éclair qui prendrait rapidement la capitale et renverserait peut-être même le gouvernement de Kyiv. Mais les Ukrainiens, aidés par des armes occidentales, ont enlisé les troupes du président Vladimir Poutine et ont contrecarré leur poussée vers Kyiv.
Quatre personnes sont mortes et neuf autres ont été blessées lundi dans le bombardement russe de la région de Donetsk dans le Donbass, a déclaré son gouverneur Pavlo Kyrylenko sur Telegram. Il a dit qu'une fille de 9 ans et un garçon de 14 ans figuraient parmi les personnes tuées.
Andriy Cheremushkin transporte des bidons d'eau à Toretsk, dans l'est de l'Ukraine, le lundi 25 avril 2022. Les habitants de Toretsk n'ont pas eu accès à l'eau depuis plus de deux mois à cause de la guerre. (AP Photo/Evgeny Maloletka)
Un petit groupe de soldats ukrainiens enfermés dans une aciérie de la ville stratégique de Marioupol immobilise les forces russes et les empêche d'être ajoutées à l'offensive ailleurs dans le Donbass, a indiqué lundi le ministère britannique de la Défense.
Le conseil municipal et le maire de Marioupol ont annoncé qu'une nouvelle fosse commune avait été identifiée à environ 10 kilomètres au nord de la ville portuaire, qui est la clé de la bataille du Donbass. Le maire Vadym Boychenko a expliqué que les autorités tentaient d'estimer le nombre de victimes. Il s'agissait au moins de la troisième nouvelle fosse commune découverte dans les zones contrôlées par la Russie près de Marioupol au cours de la semaine dernière.
Marioupol a été ravagée par des bombardements et de violents combats de rue au cours des deux derniers mois. La prise de la ville par la Russie, où environ 2000 soldats ukrainiens et quelque 1000 civils auraient trouvé refuge dans une aciérie tentaculaire, priverait l'Ukraine d'un port vital, aiderait à achever le corridor terrestre vers la Crimée et libérerait des troupes pour se redéployer ailleurs dans le Donbass.
Le Royaume-Uni a indiqué croire que 15 000 soldats russes ont été tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, soit un bilan bien plus lourd que les 1351 morts reconnus par Moscou. Le ministre de la Défense, Ben Wallace, a déclaré que 25 % des unités de combat russes envoyées en Ukraine «ont été rendues non efficaces au combat.»
Des responsables ukrainiens ont déclaré qu'environ 2500 à 3000 soldats ukrainiens avaient été tués à la mi-avril.
L'Occident espère que l'augmentation de l'approvisionnement en armes aidera les combattants restants à repousser l'invasion russe.
En ouvrant la réunion en Allemagne, M. Austin a cherché à rassurer Kyiv : «Nous savons, et vous devez savoir que nous vous soutenons tous et c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, pour renforcer l'arsenal de la démocratie ukrainienne.»
Oleksandr Kamyshin, le chef des chemins de fer ukrainiens gérés par l'État, a révélé que cinq installations ferroviaires dans le centre et l'ouest du pays avaient été touchées tôt lundi, y compris une attaque au missile près de la ville occidentale de Lviv.
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Serhiy Borzov, le gouverneur de la région centrale de Vinnytsia en Ukraine, a dit qu'il y avait eu des victimes après des tirs de roquettes visant des «infrastructures critiques». Il n'était pas clair si cela faisait référence aux attaques contre les chemins de fer.
La Russie a également détruit une raffinerie de pétrole à Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine, ainsi que des dépôts de carburant, a assuré lundi le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général de division Igor Konashenkov. Au total, les avions de combat russes ont détruit 56 cibles ukrainiennes du jour au lendemain, a-t-il déclaré.
Une femme âgée est transportée sur une civière pour monter à bord d'un train dans une gare de Pokrovsk, en Ukraine, le lundi 25 avril 2022, pour fuir la guerre à Severodonetsk et dans les villes voisines. (Photo AP/Leo Correa)
Pendant ce temps, un incendie majeur s'est déclaré tôt lundi dans un dépôt pétrolier d'une ville russe à environ 100 kilomètres de la frontière ukrainienne, a annoncé le ministère russe des Urgences. Aucune cause n'a été donnée pour l'incendie.
Le dépôt pétrolier de Bryansk appartient à une filiale de la société russe Transneft, contrôlée par l'État, qui exploite le pipeline Druzhba qui transporte du brut vers l'ouest, vers d'autres pays européens. Il n'était pas clair si le dépôt faisait partie de l'infrastructure du pipeline et si l'incendie pouvait affecter ces livraisons.
La presse russe rapporte qu'une autre installation de stockage de pétrole à Briansk avait également pris feu tôt lundi, et la cause n'était pas immédiatement connue.
Le mois dernier, deux hélicoptères de combat ukrainiens ont touché un réservoir de pétrole dans la région russe de Belgorod, située à la frontière, provoquant un incendie.