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Près de sept ans plus tard, Vanessa Lepage-Joanisse a vengé son unique revers en carrière.
Près de sept ans plus tard, Vanessa Lepage-Joanisse a vengé son unique revers en carrière.
Après avoir vu la ceinture des lourdes du World Boxing Council (WBC) lui échapper face à Alejandra Jimenez à Cancun, Lepage-Joanisse (7-1, 2 K.-O.) a vaincu Abril Argentina Vidal (10-2, 4 K.-O.) par décision partagée des juges pour remporter la ceinture au Cabaret du Casino de Montréal, jeudi.
Deux juges ont octroyé le combat à la Québécoise 97-93. Le troisième avait l'Argentine gagnante 96-94. Vidal a d'ailleurs prestement quitté le ring après l'annonce de la décision, clairement en furie.
Une chose est certaine, les deux femmes se sont livré un combat endiablé et très serré.
Lepage-Joanisse devient ainsi la première protégée de l'écurie Eye of the Tiger Management à devenir championne du monde depuis David Lemieux. Elle est aussi la première championne féminine du promoteur Camille Estephan.
«J’ai vraiment travaillé fort depuis plusieurs années et finalement ça rapporte, a indiqué Lepage-Joanisse, retenant des sanglots. C’est beaucoup de sacrifices. Je suis fière de moi, je suis fière de mon équipe. Merci à tous ceux qui sont là depuis le début et ceux qui se sont ajoutés depuis. Cette ceinture ce n’est pas juste moi, c’est pour tout le monde en arrière de moi.»
Dès le premier round, les deux combattantes ont annoncé leurs couleurs. Elles ont échangé coups pour coups, laissant de côté leur défense, visiblement optionnelle dans ce premier engagement.
C’est Vidal qui a affiché en premier le plus de régularité et de précision dans ses attaques. Aux deuxième, troisième et quatrième, elle a eu l’ascendant sur son adversaire, surtout dans les derniers instants du round. Sa stratégie était clairement de quitter chaque assaut en laissant une bonne impression aux juges.
Le coin de Lepage-Joanisse a alors demandé à la boxeuse de modifier son approche, une stratégie qui a payé.
La fierté de St-André-Avellin s’est amenée en une-deux, reculant immédiatement hors de portée de l’allonge de l’argentine, qui avait l’avantage de ce côté. Elle a gardé cette approche pour le reste de l’affrontement. Elle est convaincue que c’est ce qui a fait la différence.
«Je savais que c’était serré, je pense que j’ai fait les ajustements nécessaires pour ce combat. Quand mon coach m’a dit de travailler en une-deux, je l’avais pratiqué, ça été juste de changer de stratégie, a-t-elle déclaré. Finalement, c’est ce qui a fait en sorte que j’ai pu gagner ce combat. De rentrer et ressortir, faire des feintes, placer ma main arrière. C’est ce qui a fait que j’ai pu faire tourner le vent après les quatrième et cinquième rounds.
«Ça a fait une grosse différence, au huitième, je me suis assise et j’ai souri. J’ai vraiment senti que j’avais pris l’avance. J’ai pu respirer et juste boxer. Je suis fière de ne pas avoir embarqué dans une guerre de rue comme au premier round. Mon entraîneur m’a dit de boxer, que j’étais capable de boxer. Je l’ai fait.»
Vidal n’allait toutefois pas se laisser démonter et pour compliquer la vie des juges davantage, elle est revenue avec un 10e round spectaculaire, plaçant plusieurs coups en puissance.
À l’annonce des décisions, Lepage-Joanisse a admis avoir ressentie un peu de nervosité, mais elle sentait qu'elle en avait fait assez pour l’emporter.
«On ne m’a pas dit que j’étais en avance ou pas [dans les derniers rounds], mais on savait que c'était serré. On m’a dit qu’il restait deux rounds et qu’il fallait que je place des coups en puissance, en m’appuyant fort sur mes jambes, et me tasser ensuite et surtout ne pas laisser ma tête immobile.
«Le but c’était de mettre mon championnat de 2017 de côté, pas de récupérer une ceinture 50 semaines [après mon retour dans le ring]. Ça a été un long chemin; j'en suis fière.»