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La présidente de l’Office de consultation publique de Montréal, Isabelle Beaulieu, a révélé vendredi que des employés de l'organisme auraient été payés sans avoir eu à travailler.
La présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), Isabelle Beaulieu, a avoué ses torts vendredi devant la Commission sur les finances et l’administration de la ville de Montréal.
Malgré l’exercice, la mairesse Valérie Plante a exigé la démission de Mme Beaulieu et a annoncé que l’OCPM sera mis sous tutelle jusqu’à nouvel ordre. Ce développement survient alors que l’organisme et ses dirigeants sont embourbés dans un scandale lié à une gestion douteuse des dépenses.
Voyez le reportage de Véronique Dubé sur ce sujet dans la vidéo lié à cet article.
Plus tôt jeudi, Mme Beaulieu a raconté qu’à son arrivée en février 2022 elle a découvert plusieurs anomalies et dit toutefois avoir «essayé de faire le ménage.»
Quand elle est entrée en poste elle s’est aperçue que certains employés volaient du temps. Par exemple, le bureau était fermé pendant une semaine durant le temps des fêtes, mais les employés recevaient quand même leur paie à temps plein. De plus, d’autres recevaient leur 6% à chaque cycle de vacances et profitaient tout de même de trois ou quatre semaines de vacances annuelles.
De plus à la suite d’allégations anonymes de harcèlement psychologique, elle a fait déclencher une enquête interne et aurait découvert que certains employés associés à Projet Montréal, tentaient de «l’affaiblir et de la faire mettre dehors».
Elle met fin dès maintenant aux réunions au restaurant, fait aussi une pause pour ce qui est des voyages à l’international. Au début de son mandat, elle raconte avoir été sans secrétaire général pendant six mois. «Je me suis fiée aux façons de faire de mes prédécesseurs», admet-elle.
La présidente de l’Office de consultation publique de Montréal Isabelle Beaulieu avoue ses torts « J’ai commis des erreurs et je l’assume ». Elle dit que c’est fini les réunions au restaurant. @NoovoInfo @Val_Plante #polmtl pic.twitter.com/KBuGboWJPq
— Véronique Dubé (@verodubetele) November 17, 2023
Elle a aussi élaboré un code d’éthique, jusqu’ici absent, et affirme que les politiques de ressources humaines ont été clarifiées, que le travail est en cours.
Elle explique avoir acheté des écouteurs Apple à 900$ «pour les rencontres dans un contexte de bureau bruyant», mais croit maintenant que c’était «trop élevé». Quant aux changements de meubles elle explique que «les chaises étaient vétustes, elles avaient plus de 20 ans.»
Vol de temps à l’OPCM, les employés se faisaient payer en congé et prenaient des vacances + leur 6%. Certains voulaient la tête de la présidente qui voulait faire le ménage. @NoovoInfo @Val_Plante #polmtl pic.twitter.com/OE7gjJxpNt
— Véronique Dubé (@verodubetele) November 17, 2023
Les trois tableaux blancs interactifs acquis par l’OCPM ne sont pas téléviseurs et aucun ne se situe dans son bureau, a-t-elle précisé.
De plus, des billets de hockey et pour l’Opéra ont été offerts à deux employés qui partaient à la retraite. «Ces pratiques cessent», a-t-elle dit devant les commissaires.
Dominique Ollivier, qui occupait le poste de présidente de l'OCPM, promet qu’elle n’a rien vu pour sa part en ce qui a trait au vol de temps. Elle a martelé que les révélations à propos des allocations de dépenses ne se sont pas faites sous son mandat et que dans son cas les dépenses de restaurants n’ont pas dépassé 20 000$ en 7 ans. Elle s'est montrée fâchée qu’on l’accuse d’avoir gaspillé les fonds publics.
Elle a défendu et justifié l’utilité des voyages internationaux des membres de l’OCPM. Elle a aussi vanté les bonnes pratiques de l’OCPM. «Ça me brise le cœur qu’on pose la question à quoi ça sert ce machin», a-t-elle affirmé.
Pour elle, il suffit que les mécanismes de contrôle et de gouvernance soient resserrés parce que l’office n’a de comptes à rendre à aucun conseil d’administration. Elle pense qu’il faut réfléchir à l’avenir de ce qu’elle a qualifié de joyau de la démocratie montréalaise parce qu’il sert de tribune unique et agile pour permettre aux citoyens d’affirmer leur accord ou désaccord dans divers enjeux.
Elle ne pense pas avoir enfreint les politiques en place en matière de dépenses.
Pour l’opposition officielle à l’hôtel de ville, les deux femmes sont conjointement responsables de ce qui se passe en ce moment et ont volontairement voulu cacher des recommandations faites en 2017 par la vérificatrice générale.
Pour Alan de Sousa, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, la confiance est rompue. «Il y avait un capitaine dans le bateau qui a volontairement fermé les yeux», croit-il.
Mais madame Olliver dit qu’en 2018 elle l’OCPM a fourni une réponse et des correctifs à la vérificatrice qui a ensuite fermé le dossier.
Malgré sa demande de destituer Isabelle Beaulieu, la mairesse Plante a toutefois réitéré sa confiance envers Dominique Ollivier.
Voilà qui ne plaît pas au parti d’opposition, Ensemble Montréal.
«Dominique Ollivier a perdu la confiance des Montréalais et doit être exclue du caucus de Projet Montréal», a déclaré Aref Salem, chef d’Ensemble Montréal.
«Si l’administration Plante veut conserver de crédibilité qu’il lui reste, c’est la chose à faire.»
Quant au cas d’Isabelle Beaulieu, M. Salem croit comme Mme Plante qu’elle doit être démise de ses fonctions, mais trouve insensé que ce ne soit pas «déjà fait».