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Certaines entreprises mettent plutôt en place des machines téléguidées, ainsi que d'autres technologies.
Des experts prédisent que la présence des humains ne sera plus nécessaire dans une mine.
Nous sommes loin de l'époque pendant laquelle les mineurs transportaient un oiseau sous la surface terrestre dans l'espoir d'être prévenus de la présence de gaz toxique. Aujourd'hui, les entreprises minières utilisent diverses techniques dans leurs activités: chariots sans conducteur, machines à forage robotisées, etc. Ces techniques pourront permettre d'éliminer les dangers pour la main-d'œuvre humaine.
Par exemple, Nutrien, une entreprise établie à Saskatoon. Celle-ci met en place des machines téléguidées dans ses six mines de potasse en Saskatchewan. L'entière production d'une galerie de sa mine de Lanigan se réalise sans intervention humaine sous la surface terrestre depuis l'automne dernier.
L'entreprise utilise des radars, des caméras, des systèmes de détection avancés et des machines mues par l'intelligence artificielle. Cela lui permet de contrôler les opérations d'une salle de contrôle située à quelques centaines de mètres de la mine.
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«C'est une grande réussite pour nous, souligne le vice-président au génie, aux technologies et aux capitaux, Shannon Rhynold. Dans une mine de potasse, nous avons habituellement besoin de grosses pièces d'équipement pouvant peser jusqu'à 250 tonnes. Elles sont toujours pilotées par un travailleur qui surveille les différents marqueurs géologiques. Un de nos grands enjeux a toujours été de vouloir retirer l'être humain de cette machine.»
L'entreprise y est finalement parvenue après sept ans d'expérimentation intense. Les activités de la mine deviendront plus sûres si les travailleurs sont retirés des endroits les plus dangereux.
«Soyons honnêtes: quand une machine de 250 tonnes perce le roc, cela fait du bruit, cela produit de la poussière, cela crée de la chaleur et des vibrations, énumère M. Rhynold. Quand on ouvre une nouvelle galerie, l'étage inférieur représente un danger. Ce qui peut avoir dans les murs peuvent être un danger.»
Les mines à ciel ouvert contiennent elles aussi plusieurs dangers, notamment les collisions ou le renversement des pièces d'équipement. Des données de l'Association des commissions des accidents de travail du Canada indiquent que 51 accidents mortels sont survenus dans les mines, les carrières et les champs pétroliers et gaziers en 2021.
«L'automatisation change d'où on contrôle la mine. Ce n'est plus obligatoirement sur les lieux mêmes», dit W. Scott Dunbar, responsable du département du génie minier à l'Université de la Colombie-Britannique.
La sécurité est l'une des principales raisons derrière l'automation des activités des mines, mais ce n'est pas la seule. La productivité en est une également. Une machine téléguidée ne cesse pas le travail pour prendre une pause ou être remplacée.
Le chef de la direction de l'Imperial Oil, Brad Corson, a indiqué, plus tôt cette année, que la flotte de camions téléguidés du champ pétrolier de Kearl, dans le nord de l'Albertam avait une productivité de 10 à 15 % supérieure à celle des véhicules occupés par un chauffeur.
«[Un camion autonome] peut reculer beaucoup beaucoup plus rapidement qu'un véhicule occupé par un chauffeur. Ils peuvent passer plus près les uns des autres que les véhicules normaux. Cela permet des chargements plus rapides», dit M. Corson.
L'automatisation change le typer d'emplois disponibles dans les mines. Créer des logiciels devient plus important que de conduire un camion pour certaines entreprises.
La dernière convention collective de Teck Coal comprend une section entière sur «les changements technologiques». Elle définit les obligations de l'employeur si une automatisation des tâches cause des pertes d'emploi, signe de la nervosité régnant au sein du personnel devant les changements technologiques.
Nutrien soutient que les opérations téléguidées n'avaient éliminé aucun emploi. Elles n'ont permis que de déplacer les travailleurs d'un endroit dangereux à une salle de contrôle plus sûre.
Imperial Oil dit qu'aucun de ses anciens camionneurs n'a perdu son emploi. Ils ont été mutés dans d'autres secteurs de l'entreprise ou formés à manœuvrer d'autres pièces d'équipement.
Shannon Rhynold croit que l'automatisation permettra aux mines de devenir un secteur plus inclusif pouvant attirer un plus grand nombre de femmes, de travailleurs plus âgés ou de handicapés.
«Quand on peut travailler dans une salle climatisée, lorsqu'il y a une salle de bain, une cafetière, des chaises ergonomiques, cela peut ouvrir la voie à une plus grande diversité, croit-il. Le secteur des mines a le potentiel de devenir plus intéressant à une plus grande variété de personnes.»
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