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La grande majorité s'installe dans la région métropolitaine de Vancouver.
La population d'origine hongkongaise est de nouveau en croissance au Canada, selon les données du dernier recensement, une grande majorité s'installant dans la région métropolitaine de Vancouver.
Il s'agit d'un renversement de la tendance migratoire des dernières années, alors qu'un plus grand nombre de personnes nées à Hong Kong décidaient de retourner vivre dans leur patrie.
Les données du recensement de 2021 révèlent que la population d'origine hongkongaise à Vancouver a grimpé à 76 000 personnes en cinq ans, une augmentation de 6,1 %. Cette population était plutôt en diminution depuis plusieurs décennies.
Ces 4395 nouveaux venus qui ont choisi de s'installer à Vancouver comptent pour 90 % de l'ensemble des nouveaux immigrants hongkongais de l'ensemble du pays.
Et ce nombre devrait continuer d'augmenter puisque le Canada a facilité la procédure pour les immigrants hongkongais, l'an dernier.
Ken Tung, un intervenant communautaire, n'est pas surpris par les données révélées par le recensement. Selon lui, on peut diviser ces nouveaux arrivants en quatre catégories: ceux qui ont déjà une citoyenneté canadienne, ceux qui arrivent en ayant un permis de travail, ceux qui ont un visa d'étudiant et ceux qui demandent un statut de réfugiés.
Les données du recensement semblent confirmer puisqu'elles laissent entendre que plus de 45 % des nouveaux arrivants sont déjà des citoyens canadiens ou détiennent un statut de résidence.
Toutefois, la plupart sont motivés par la même chose. «La réponse est simple: ils ne voient pas leur avenir à Hong Kong», dit M. Tung.
Selon des experts, l'arrivée de cette population est attribuable à la répression politique exercée par les autorités chinoises à Hong Kong. Une sévère loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur à la suite des manifestations antigouvernementales en 2020.
Un analyste financier, qui n'a pas dévoilé son identité pour des raisons de sécurité, est l'un de ces immigrants de retour au pays.
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Ses parents avaient immigré au Canada à la suite de la répression politique des manifestations de la place Tiananmen de 1989. Il a grandi et terminé ses études ici.
Au milieu des années 2000, il est retourné vivre à Hong Kong pour des raisons professionnelles. Ce n'est que l'an dernier qu'il a décidé de traverser l'océan de nouveau pour venir s'installer à Vancouver avec sa femme et son fils.
«Auparavant, j'étais libre de m'exprimer comme je voulais, de lire différents journaux et de discuter en public sans craindre les conséquences. C'était très précieux pour moi. Mais comme ça, c'est disparu, Hong Kong n'est plus Hong Kong», explique-t-il.
Kennedy Chi-Pan Wong, candidat au doctorat à l'Université Southern California, dit que plusieurs nouveaux immigrants sont des proches, des amis ou des collègues de prisonniers politiques.
Selon le Hong Kong Democracy Council, établi aux États-Unis, on comptait en septembre 2022 1163 prisonniers politiques à Hong Kong.
«Cette situation crée une grande force répulsive. Cela pousse vraiment les gens à s'en aller de ce territoire», souligne le Pr Wong.
Selon lui, les règles très restrictives mises en place par les autorités hongkongaises et chinoises au cours de la pandémie ont aussi pu pousser des résidents à quitter Hong Kong. Elles ont limité une certaine mobilité, ce qui a pu préoccuper le milieu des affaires à Hong Kong et créer de l'inquiétude sur sa future prospérité.
La poussée migratoire devrait s'accélérer au Canada puisque plus de 20 000 personnes avaient obtenu un statut de résidence permanence, un permis de travail ou un visa d'étudiants.
Le Canada a mis en œuvre une `Politique d'intérêt public temporaire' visant à créer deux voies d'accès à la résidence permanente visant à faciliter l'immigration de certains résidents de Hong Kong, notamment aux récents diplômés d'une institution d'études supérieures.
Le Pr Wong croit lui aussi que le pic de nouveaux arrivants en provenance de Hong Kong n'a pas encore été atteint.