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Une professeure de droit spécialisée dans les droits des enfants qualifie de préoccupants les changements politiques touchant les Albertains transgenres.
Une professeure de droit spécialisée dans les droits des enfants qualifie de préoccupants les changements politiques touchant les Albertains transgenres.
Ces changements incluent l'exigence du consentement parental pour les élèves âgés de 15 ans et moins qui souhaitent changer leur nom à l'école.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a précisé que les élèves âgés de 16 et 17 ans n'auraient pas besoin de consentement, mais que leurs parents devront être informés des changements auxquels ils aspirent. Mme Smith a précisé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que ses décisions ont été prises après des discussions avec son caucus du Parti conservateur uni (PCU) de l’Alberta.
Rebecca Jaremko Bromwich, professeure de droit à l'Université Carleton, à Ottawa, affirme que sa principale préoccupation concerne les jeunes qui souffrent déjà de problèmes de santé mentale, de dépression, de gestes de violence et d'intimidation à leur endroit.
À son avis, il s'agit d'une arnaque politique. «C'est une nouvelle façon d'être homophobe», a lancé Mme Jaremko Bromwich dans une entrevue accordée mercredi après l'annonce des changements. «C’est de la politique qui se fait au détriment de jeunes vulnérables.»
D'autres changements politiques incluent des restrictions sur l'hormonothérapie et la chirurgie pour les adolescents transgenres, ainsi que sur la participation à des sports pour les femmes transgenres.
La première ministre Smith doit tenir une conférence de presse jeudi.
Les groupes de défense LGBTQ, Égale Canada et la Fondation Skipping Stone, ont affirmé mercredi dans une déclaration commune qu'ils intenteraient des poursuites judiciaires si l'Alberta allait de l'avant avec les changements.
Jaremko Bromwich soutient que le discours albertain sur les droits parentaux est similaire à celui qui a été tenu Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick. Ces deux provinces ont adopté l'année dernière des règles similaires exigeant le consentement des parents pour que les élèves changent de nom ou de pronoms, mais avec un âge fixé à 16 ans et moins.
Les gouvernements de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick, qui font face à des contestations judiciaires concernant leurs politiques, ont expliqué que ces changements ont été motivés par de nombreux parents qui les souhaitaient.
Danielle Smith a pourtant insisté pour dire qu'elle voulait que les personnes transgenres sachent qu'elles bénéficiaient d'un soutien, mais à son avis, il ne faut pas permettre aux jeunes de faire des changements qui changeront leur vie tant qu'ils ne seront pas suffisamment matures. «L'une de nos plus grandes responsabilités en tant que parents, enseignants et dirigeants communautaires est de préserver pour nos enfants le droit de grandir et de devenir des adultes matures, afin qu'ils soient mieux préparés à prendre les décisions les plus importantes qui affectent leur vie», a-t-elle précisé dans la vidéo.