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Alors que les hôpitaux du Canada sont aux prises avec une hausse importante d’enfants souffrant de maladies respiratoires, la pénurie de Tylenol pour enfants est en train d’empirer la situation, selon une experte.
Alors que les hôpitaux du Canada sont aux prises avec une hausse importante d’enfants souffrant de maladies respiratoires, la pénurie de Tylenol pour enfants est en train d’empirer la situation, selon une experte.
En effet, les fièvres, qui auraient pu être traitées à la maison grâce aux médicaments disponibles en pharmacies, s’aggravent à un tel point que les parents se retrouvent à court de solutions et se tournent vers les urgences.
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«C’est la pénurie de Tylenol et d’Advil qui les fait venir aux urgences et à l’hôpital», a lancé Eram Chhogala lors d’un entretien téléphonique avec le CTVNews.ca.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Ils se présentent dans les magasins, les pharmacies, et il ne trouvent rien. Alors, c’est à ce moment qu’ils se déplacent jusqu’aux urgences en espérant obtenir une prescription.»
Mme Chhogala est une infirmière de Toronto. Puisqu’elle travaille dans une salle d’urgence, elle dit avoir remarqué une augmentation nette d’enfants avec des difficultés respiratoires.
Ces patients comprennent ceux avec la grippe, la COVID-19 et une infection infantile courante du nom de virus respiratoire syncytial (VRS), a expliqué l’infirmière. Un symptôme apparaît chez de nombreux enfants amenés aux urgences.
«Il y a des enfants qui font de très fortes fièvres à cause du manque d’accès aux Tylenol et aux Advil dans les magasins et les pharmacies», a-t-elle déploré.
«Ça a provoqué un afflux élevé de patients.»
Les pharmaciens et les hôpitaux ont commencé à signaler un problème d’approvisionnement en Tylenol et en Advil au début de l’été, alors que Santé Canada a confirmé qu’il y avait une pénurie de médicaments à l’échelle nationale. Une recrudescence de la situation a été remarquée depuis.
Bien que les problèmes d'approvisionnement sont montrés du doigt, Santé Canada mentionne que la «demande sans précédent» est la principale source de la pénurie.
Lors des dernières semaines, les hôpitaux et les professionnels de la santé ont sonné l’alarme concernant les enfants atteints de maladies respiratoires.
Plusieurs hôpitaux du Québec œuvrent d’ailleurs avec un taux d’occupation excédent les 100% alors que les cas de grippe et de VRS sont plus élevés qu’à l’habitude, a rapporté l’Agence de la santé publique du Canada.
Cet été, des professionnels en santé ont commencé à conseiller aux parents d’obtenir des ordonnances de Tylenol pour enfants s'ils étaient incapables de trouver des médicaments en vente libre.
Cependant, plusieurs familles apportent leurs enfants aux urgences, car elles sont incapables d’obtenir une prescription, a ajouté Mme Chhogala.
«Puisqu’il n'y a pas beaucoup d'accès aux cliniques sans rendez-vous ou aux médecins de famille, ils viennent aux urgences simplement parce qu'ils n'ont pas accès à des Tylenol ou à des Advil pour enfants», a-t-elle expliqué.
Même les pharmacies affiliées aux hôpitaux souffrent actuellement de la pénurie de médicaments.
«L'autre jour, je suis entrée dans la pharmacie de l'hôpital pour prendre quelque chose à boire, et j'ai vu que les étagères étaient tout simplement vides. Et il y avait des familles à la recherche de Tylenol et il n'y avait rien», a ajouté l’infirmière.
«Alors, ils viennent [aux urgences] parce qu'ils espèrent... que nous pouvons leur donner des Tylenol ou des Advil.»
Mme Chhogala souligne qu'elle et ses collègues ont entendu parler de jeunes patients ayant de la fièvre pendant «plus de quatre ou cinq jours» et que les parents ne pouvaient pas trouver de médicaments pour y remédier.
«Cela peut entraîner d’autres complications, parce que nous ne sommes pas en mesure de cibler l’infection, de faire baisser cette fièvre et cela peut faire apparaître d’autres symptômes.»
En raison du manque de main-d’œuvre au sein du système de santé, l’arrivée exponentielle de jeunes patients dans les hôpitaux ne fait qu’ajouter davantage de pression aux employés.
«Avec la pénurie de personnel infirmier, c'est une charge assez lourde pour nous, simplement parce qu'il y a tellement de patients. Et où est-ce qu’on doit les mettre pour qu'ils soient vus?», s’inquiète Mme Chhogala.
«Lorsque vous avez autant de patients et peu d’infirmières, donner des soins de qualité devient extrêmement difficile. Et nous voulons être en mesure de fournir les meilleurs soins possibles aux patients et à leurs familles», a-t-elle conclu.