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«La justice a préféré donner la chance à la réhabilitation d’un tueur plutôt que de considérer la souffrance des victimes qui risquent de croiser le tueur de leurs pères dans les rues de Québec dans plusieurs années.»
La décision de la Cour suprême d'invalider le cumul des peines d'emprisonnement du tireur de la Grande mosquée est accueillie avec déception par la communauté musulmane de Québec.
«La page ne sera jamais tournée complètement», a lancé Mohamed Labidi lors d'un point de presse vendredi, quelques heures après que le jugement soit tombé. «Peut-être que la libération conditionnelle va retarder un peu cette sortie (et la Commission des libérations conditionnelles du Canada) va tenir compte de ce fait-là, mais c'est ça notre véritable crainte», a-t-il ajouté.
«La justice a préféré donner la chance à la réhabilitation d’un tueur plutôt que de considérer la souffrance des victimes qui risquent de croiser le tueur de leurs pères dans les rues de Québec dans plusieurs années», a mentionné Boufeldja Benabdallah.
JUDICIAIRE | La communauté musulmane de Québec accueille avec déception la décision de la cour suprême. Ils disent qu’elle permet toutefois de clore ce chapitre judiciaire et remercie le @_DPCP de les avoir accompagnés dans le processus. pic.twitter.com/SJEBTYWF6K
— Philippe Couture (@philcout7) May 27, 2022
«Cette décision ne prend pas en considération, à leur juste valeur, l’atrocité et le fléau des meurtres multiples, ainsi que l’aspect haineux, islamophobe et raciste du crime», a aussi mentionné la communauté du Centre culturel islamique de Québec.
Malgré la déception qu'a générée cet ultime chapitre judiciaire, la communauté désire désormais se «concentrer sur l'avenir» et a remercié au passage le Directeur des poursuites criminelles et pénales de les avoir soutenus tout au long du processus.
À VOIR | Compte-rendu avec la journaliste Sabrina Rivet au bulletin Noovo Le Fil 17.
De son côté, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n'a pas souhaité commenter, «par déférence pour la Cour suprême». Lisant une déclaration écrite, le directeur du bureau de Québec pour le DPCP, Daniel Bélanger, a souligné que si une libération conditionnelle vient à être accordée, «Alexandre Bissonnette serait soumis à des conditions strictes et à la surveillance d'un agent de libération conditionnelle jusqu'à la fin de ses jours».
Me Bélanger a aussi déclaré que les pensées du DPCP vont vers les familles éprouvées par la fusillade. «Ce jour marque pour elles la fin d'un long processus judiciaire, mais nous sommes conscients qu'il ne marque pas la fin de leur processus de deuil et de guérison.»
De son côté, le principal intéressé indique, par l’intermédiaire de son avocat, que cette décision lui donne l’espoir d’un jour pouvoir contribuer à nouveau à la société.
«C’est un gros débat qui prend fin aujourd’hui. J’ai parlé avec la famille et avec mon client, M. Bissonnette. Ils sont soulagés. C’est une lueur d’espoir qui est envoyée à M. Bissonnette», a rapporté l’avocat d’Alexandre Bissonnette, Charles-Olivier Gosselin.
L’avocat ajoute également que son client aura l’occasion de démontrer sa capacité de changer.
Voyez le reportage de Laurence Roy sur les commentaires de la défense et la poursuite dans ce dossier:
Avec l'information de Philippe Couture pour Noovo Info et de La Presse canadienne