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Contrairement au président américain Joe Biden qui a déclaré cette semaine que la pandémie de COVID-19 «était terminée», le gouvernement fédéral canadien ne compte pas chanter victoire trop rapidement.
Contrairement au président américain Joe Biden qui a déclaré cette semaine que la pandémie de COVID-19 «était terminée», le gouvernement fédéral canadien ne compte pas chanter victoire trop rapidement.
Au cours de son passage à New York, le premier ministre Justin Trudeau a rappelé lors d'une conférence de presse que les hôpitaux de l'ensemble du pays soignaient encore un grand nombre de patients atteints de la COVID-19.
Il a encouragé les gens à obtenir une dose de rappel du vaccin. «Nous allons nous assurer que la pandémie soit une chose du passé le plus rapidement possible», a-t-il certifié.
Deux sources gouvernementales de haut niveau à Ottawa, s'exprimant à condition qu'elles ne soient pas nommées parce qu'elles n'étaient pas autorisées à parler publiquement, ont déclaré à La Presse Canadienne que le premier ministre Justin Trudeau avait accepté en principe de laisser expirer, vendredi prochain, le décret qui impose des exigences de vaccination contre la COVID-19 à la frontière canadienne.
Le changement aura aussi pour effet de mettre fin aux tests obligatoires pour les voyageurs internationaux non vaccinés ainsi qu'au dépistage aléatoire pour ceux qui sont vaccinés.
La décision devrait être officiellement annoncée lundi.
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M. Trudeau n'a pas encore parlé publiquement de ce changement. Toutefois les ténors de la lutte contre la COVID-19 pourraient en profiter pour indiquer comment le gouvernement fédéral compte naviguer dans le prochain stade transitoire de la pandémie.
Quand le gouvernement libéral avait relâché en juin certaines restrictions, notamment la vaccination obligatoire pour les voyageurs intérieurs, le ton était à la prudence.
Plutôt que de proclamer que la vaccination obligatoire n'était plus nécessaire, les autorités fédérales avaient plutôt déclaré que les mesures n'étaient que suspendues. Elles avaient prévenu qu'elles pourraient être remises en place si le coronavirus revenait en force cet automne.
«Si les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux demeurent prudents, c'est parce qu'on se rappelle que les fois précédentes, la levée des restrictions n'avait pas été si efficace», mentionne le président de l'Association médicale canadienne, Alika Lafontaine.
M. Trudeau a de nouveau défendu la politique de son gouvernement au cours de la crise sanitaire.
«Au Canada, notre objectif a été, à chaque étape, d'écouter la science, de réagir aux faits sur le terrain», a-t-il déclaré, jeudi. Il a répété le même message le lendemain lorsqu'il a été interrogé par les journalistes à ce sujet.
Mais les conservateurs reprochent au gouvernement de se servir de la science à des fins politiques.
«Les Canadiens s'interrogent. Ils se demandent pourquoi le gouvernement a semblé fonder ces décisions, non sur la médecine, mais sur des calculs politiques», a dit le porte-parole du parti en matière de Santé, Michael Barrett.
Selon Julianne Piper, de l'Université Simon-Fraser, il ne fait pas de doute que la politique a joué un rôle dans le processus décisionnel.
«Il y a différents facteurs politiques, géographiques et sanitaires qui ont influencé ces décisions», lance-t-elle.
L'amalgame de la politique et de la santé publique peut donner le ton au pays.
«Cela signale le sentiment général entourant les pandémies. Cela signale à quoi les différents acteurs qui seront touchés doivent s'attendre», ajoute Mme Piper.
Le Dr Lafontaine dit qu'il sera important pour les politiciens d'avoir cela en tête au cours du prochain stade de la pandémie.
«Il est très important pour les politiciens de réaliser que ce qu'ils disent aura un impact profond, souligne-t-il. Plus que jamais, nous devons clairs sur les problèmes que nous affrontons, de bien déclarer qu'il y a une crise lorsqu'il y a une crise, de parler des plans d'avenir seulement lorsque le temps est venu d'en parler.»