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On réclame des sanctions plus sévères et «utiles» à l’endroit de ces Airbnb «illégaux».
Plus d’une centaine de personnes prenaient part à une manifestation vendredi dans Hochelaga-Maisonneuve, pour mener ce qu’elles décrivent comme une «guerre aux Airbnb» et pour le droit du logement.
Rassemblés à la place Valois à 9h30 en guise de point de départ, ces manifestants se sont mis en marche dans le quartier pour s’arrêter devant des logements qu’ils ont identifiés comme des unités Airbnb illégales et prononcer plusieurs discours, dans une ambiance relativement calme, a pu constater Noovo Info.
Dans cet événement intitulé «Manif-action: pour le droit au logement, guerre aux Airbnb» et organisé par le Front de lutte pour un immobilier populaire (FLIP) ainsi que le Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun (CACV), les manifestants ont notamment revendiqué que le ministère du Tourisme réforme la loi sur l'hébergement touristique et permette aux municipalités d'interdire la location court terme sur leur territoire.
On réclame aussi des sanctions plus sévères et «utiles» à l’endroit de ces Airbnb «illégaux», comme la confiscation de biens immobiliers pour les propriétaires contrevenants pour en faire, par exemple, du logement social.
Les organisateurs ont choisi le 28 juin comme date pour ce rassemblement, car «chaque 1er juillet, le noeud se resserre autour de notre cou alors que les baux se terminent, les loyers augmentent et la disponibilité des logements diminue», a-t-on écrit dans la page de l’événement sur Facebook.
«Le feu incontrôlé de la spéculation immobilière réduit nos communautés aux cendres, cendres qui seront terreau fertile où pousseront condos et Airbnb, sinon les fleurs de notre révolte.»
Alexandre Boulerice, député fédéral de Rosemont–La Petite-Patrie sous les couleurs du Nouveau Parti démocratique (NPD), s’est présenté à la manifestation pour appuyer le mouvement. De nombreux autres organismes que le FLIP et le CACV participaient à la manifestation vendredi. En voici la liste:
Source: FLIP et CACV via Facebook
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Mercredi, une soixantaine de groupes de défense de locataires du Canada ont fait une sortie publique mercredi pour exiger davantage d’actions des élus face à la crise du logement. Une majorité d’entre eux sont en faveur du bannissement pur et simple de la plateforme Airbnb, ou de règlementations plus strictes pour encadrer celle-ci.
À Montréal, les locations à court terme d'une durée inférieure à 31 jours doivent faire l'objet d'un certificat délivré par la Ville.
Les défenseurs en droit du logement affirment que la location illégale de logements à court terme demeure un problème, et ce, même plusieurs mois après l'adoption d'une loi visant à le régler.
Une étude de Desjardins publiée en décembre abondait dans le même sens, soutenant que les locations de courte durée ont probablement contribué à la crise de l’abordabilité du logement au Canada et dans le monde.
L’étude de Desjardins, qui cite des données de la société d’analyse AirDNA, expose que le Canada compte plus de 235 800 annonces actives uniques de location à court terme sur Airbnb et Vrbo, les deux plus grandes plateformes d’hébergement, ce qui représente environ 1,4 % du parc immobilier du pays.
Citant une étude du Conference Board du Canada, le rapport suggère qu’il existe une corrélation entre l’activité d’Airbnb et l’augmentation des prix des locations de longue durée dans 19 villes canadiennes où l’on trouve des locations de courte durée.
Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ (Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec), affirmait en avril qu'il y a des lacunes dans la loi et que c'est la raison pour laquelle il y a toujours autant d'Airbnb au Québec.
La Ville de Montréal dispose d'une équipe chargée de réprimer les inscriptions illégales, mais elle soutient qu'elle avait besoin d'une plus grande collaboration de la part de Québec.
En mars dernier, un Airbnb illégal dans Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, avait soulevé l’ire des habitants du quartier, qui n’avaient pas hésité à vandaliser l’immeuble.
Avec de l'information de Marie-Michelle Lauzon et d'Étienne Fortin-Gauthier, ainsi que la collaboration d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info, en plus de l'information de La Presse canadienne.