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La gouverneure générale Mary Simon se décrit comme quelqu'un qui s'emballe rarement, mais cette semaine est un peu différente.
Mme Simon, née en 1947 à Kangiqsualujjuaq, a entamé lundi sa tournée dans cette région du Nunavik, dans le nord du Québec.
«Hier, je pensais à mon enfance, à ma jeune adolescence surtout, quand nous étions au camp sur la rivière George. On venait ici et on était tellement excités qu'on poussait presque des cris, a-t-elle raconté devant un parterre de dirigeants inuits, lundi matin. Je me sentais comme ça hier.»
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Elle n'est pas la seule. Les citoyens de Kuujjuaq attendaient avec impatience, depuis des jours, l'arrivée de Mary Simon, y compris sa meilleure amie d'enfance et belle-s?ur, Louisa Berthe May.
«Je me disais: je me demande si je pourrai la serrer dans mes bras?», a déclaré Mme May. «Et puis, elle est venue et m'a embrassée, et wow! C'était quelque chose.» Les deux femmes se sont embrassées devant l'hôtel de ville de Kuujjuaq, lundi, où la visite de Mme Simon au Nunavik a officiellement commencé.
Avant de s'asseoir avec le conseil municipal, la gouverneure générale a passé du temps avec la foule excitée rassemblée à l'extérieur par une belle journée de printemps inhabituellement chaude dans cette région. Il y a eu des câlins et des égoportraits, et plusieurs personnes ont crié «Bienvenue à la maison, Mary», loin des convenances habituelles de la vice-royauté.
Ici, au Nunavik, la femme qui occupe la plus haute fonction au Canada est connue simplement par son prénom. Tout le monde semble connaître «Mary» et beaucoup l'appellent leur amie. Les dirigeants inuits locaux se sont même amusés du fait qu'il n'y ait pas de traduction en inuktitut pour son titre «votre excellence».
«Elle est mon modèle, a déclaré Jennifer Watkins, une résidente de Kuujjuaq. Mary a défendu les Inuits toute notre vie, donc pour elle, devenir 'Son Excellence, gouverneure générale du Canada', c'était pleinement mérité. Et ça signifie beaucoup pour les Inuits de tout l'Arctique.»
Mary Simon est de retour chez elle au Nunavik pour la première fois depuis qu'elle est devenue la première gouverneure générale autochtone du Canada, en juillet 2021.
À la Société Makivik, qui représente les Inuits du nord du Québec, Mme Simon a également pris part à une discussion sur les progrès de l'autonomie gouvernementale de ce premier peuple, un domaine dans lequel elle était un chef de file avant sa nomination l'été dernier.
Le président de Makivik, Pita Aatami, a déclaré dans son allocution d'ouverture que la nomination de Mme Simon avait donné à la région et aux Inuits une visibilité qu'ils n'auraient jamais eue. Mais il a également souligné que les négociations avec le gouvernement du Québec sont au point mort.
«Pour le moment, il n'y a vraiment aucun mouvement, a affirmé M. Aatami. Le Canada est dans le coup et des choses se passent, mais le Québec a parlé d'amener un observateur pour le processus d'autodétermination (...) J'ai dit que nous n'avons pas besoin d'un observateur: nous avons besoin d'un négociateur qui va travailler avec nous.»
Mme Simon a relaté au groupe sa récente rencontre avec le premier ministre François Legault, à Québec, où, a-t-elle dit, il s'est engagé à nommer un négociateur auprès des Inuits. Sa promesse «a été enregistrée», a-t-elle assuré.
La gouverneure générale a aussi dit qu'elle avait eu de bonnes discussions avec M. Legault. «J'ai fait de mon mieux pour parler français, je n'y suis pas encore tout à fait, mais il a dit aux médias que je devais améliorer mon français», a-t-elle déclaré en riant.
Mme Simon et son mari, Whit Fraser, devaient terminer la journée de lundi par une discussion publique avec des élèves d'une école locale et par une visite à la maison des aînés.