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Le Parti libéral du Québec et Québec solidaire demandent au gouvernement de changer de cap en matière de logements abordables.
La fin du programme AccèsLogis Québec – qui avait pour mission de réaliser des logements communautaires et abordables – a fait fortement réagir les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale.
Le Parti libéral du Québec (PLQ), opposition officielle à la Coalition avenir Québec (CAQ), demande à la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, de «revoir sa position» et de continuer à financer le programme.
«La CAQ a décidé d’abandonner les 37 000 familles qui sont en attente d’un logement social […] Avec le gouvernement caquiste, nous avons perdu cinq ans, d’abord en niant la crise du logement, puis en refusant de financer adéquatement ce programme qui a fait ses preuves», a lancé la porte-parole libérale en matière d’Affaires municipales et d’Habitation, Virginie Dufour.
De son côté, Québec solidaire (QS) qualifie la décision de mettre fin au programme d'une «catastrophe».
«La CAQ a choisi de mettre la hache dans un programme réservé au logement social, AccèsLogis, au lieu de l’améliorer. À en croire la ministre de l’Habitation, le manque de logement social c’est de la faute des projets, des organismes et des groupes porteurs, bref de tout le monde sauf du gouvernement au pouvoir», a exprimé la co-porte-parole de QS, Manon Massé.
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Selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le programme AccèsLogis ne livrait pas comme désiré. La réalisation d’un projet «relève d’un exploit», estime le président de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté. Le président ajoute qu’en plus des «années d’analyse», «les municipalités sont confrontées à une hausse de coûts qui fait en sorte que le projet est mis sur la glace». Mais ultimement, l'UMQ demande au gouvernement d'«alléger les lourdeurs administratives, et surtout, ajuster le financement».
Ces arguments ont d’ailleurs été présentés par la ministre Duranceau lors d’après une entrevue par La Presse pour expliquer la fin du programme.
Le bureau de Mme Duranceau a confirmé à Noovo Info que le gouvernement allait fonctionner uniquement avec le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) une fois que tous les 15 000 unités promises par la CAQ dans le cadre d’AccèsLogis allaient être livrées. Selon l’attaché de presse de la ministre, Philippe Couture, «il nous en reste encore le tiers à livrer». Il ajoute que «le PHAQ se veut une continuité du programme AccèsLogis, qui reprend les bons côtés du programme et qui élimine les moins bons côtés, comme par exemple la réduction des délais d’attente entre le dépôt d’un projet et sa sortie de terre.»
En février de l’année dernière, le gouvernement avait d’ailleurs débloqué 200 millions de dollars afin de démarrer les premières constructions dès l’été 2022. En juin de la même année, un total de 41 projets ont été sélectionnés.
À l’époque, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) avait réagi avec scepticisme au PHAQ, soutenant qu’il démontre une volonté du gouvernement de privatiser l’aide au logement, alors qu’AccèsLogis était le seul programme voué spécifiquement au développement du logement social et communautaire dans la province.
À la veille du dépôt du budget, des groupes de promotion du logement abordable ont pressé Québec de rehausser le financement du programme AccèsLogis afin de réaliser les projets de logement qui sont prêts à voir le jour, la semaine dernière.
Selon ces groupes, des 14 000 logements qui avaient été promis en 2018 par le gouvernement de François Legault, il en reste encore 9331 à réaliser. C’est donc dire qu’un peu plus de 4000 ont pu être réalisés, alors que les besoins sont énormes.
Ils affirment que comme les coûts de construction ont augmenté au fil des ans, les subventions accordées par le programme AccèsLogis ne correspondent plus à la réalité. Au départ, AccèsLogis correspondait à 50% des coûts de réalisation d’un projet de logement abordable. Aujourd’hui, la contribution du gouvernement du Québec serait rendue à 32%, selon ces groupes.
Avec des informations de Jennifer Gravel, Noovo Info et de la Presse canadienne.