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La Ville de Montréal mettra en place, dès le mois de mai 2023, l’option d’adhésion volontaire afin d’encadrer la distribution de publicités sur son territoire.
La Ville de Montréal souhaite accélérer la transition écologique sur son territoire afin de répondre aux enjeux urgents identifiés dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Une des mesures pour répondre à ces enjeux: mettre fin à la distribution systématique du Publisac.
Pour ce faire, la Ville de Montréal mettra en place, dès le mois de mai 2023, l’option d’adhésion volontaire afin d’encadrer la distribution de publicités sur son territoire.
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À partir de cette date, les publicités seront uniquement distribuées aux personnes qui le demandent par le biais d’un autocollant prévu à cet effet.
Montréal interdira aussi l’utilisation de sacs de plastique ou tout autre emballage en lien avec la distribution des publicités.
«La réduction à la source est l’un des gestes les plus importants à poser compte tenu de l’ampleur de la crise environnementale planétaire. Le fait d’interdire la distribution de publicités dans un sac de plastique permettra d’améliorer la performance de nos centres de tri et la qualité des matières destinées à la revente», a souligné la responsable de la transition écologique et de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger.
Selon des données fournies par la Ville de Montréal, environ 800 000 circulaires et autres publicités non sollicitées sont distribuées chaque semaine dans la métropole.
Cela représente plus de 40 millions de circulaires par année qui remplissent les centres de tri et les sites d’enfouissement.
«Les villes doivent poser des gestes forts pour répondre à la crise climatique, et ce règlement nous permettra de réduire à la source une quantité importante de papier et de plastique en circulation à Montréal», a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
La Ville de Montréal s’est fixé l’objectif ambitieux de devenir une ville zéro déchet d’ici 2030.
Mme Plante précise que pour arriver à atteindre cet objectif, «le volume de matières enfouies à doit être réduit de 85 %, ce qui représente une réduction de 10 kg de matière résiduelle, par personne, par année».
Tout au long du processus, la Ville de Montréal a travaillé afin de s’assurer que les journaux locaux soient prêts à la transition.
La Ville développera notamment des façons de mieux utiliser les journaux locaux comme plateforme d’information de proximité et un programme d’aide financière sera mis en place pour soutenir la période de transition.
Cette façon de faire est bien reçue par Andrew Mulé, président et directeur général de Métro Média qui a joué un rôle clé dans l'important exercice de consultation initié par la Ville de Montréal.
M. Mulé estimait que la mise en place de cette nouvelle règlementation concernant la distribution sur demande mettait à risque une industrie de première importance et il est satisfait de l'implication de la Ville de Montréal pour atténuer les impacts d'une telle décision.
M. Mulé ajoute que la règlementation de la Ville de Montréal, «bien que louable et nécessaire», se devait d’être accompagnée de mesures «assurant le maintien et la survie de l’ensemble des médias locaux montréalais, qui fournissent une vitrine aux initiatives locales, de nature communautaire, civique, économique ou sociale».
Concernant le plan d'action pour soutenir le milieu des journaux, les détail seront définis tout au long de la prochaine année, au sein d’un comité de pilotage mis en place par l’industrie et soutenu par la Ville.
TC Transcontinental a dénoncé lundi l'annonce de la Ville. Selon l'entreprise, cette nouvelle mesure serait «non-viable» en raison de sa «complexité» et des coûts que cette dernière engendrera. «Le Publisac, en plus de donner accès à des rabais aux consommateurs, permet la distribution des journaux locaux à un coût avantageux, répond au besoin des commerçants d'attirer la clientèle en magasin et faire face aux géants du commerce en ligne, et génère des milliers d'emplois directs et indirects. Nous comptons faire valoir nos droits et ceux de nos clients si nécessaire», a fait savoir Patrick Brayley, vice-président principal du Groupe Distribution de TC Transcontinental.
Du côté des acteurs du secteur de l’environnement, la nouvelle a été bien accueillie.
Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, estime que «l’option de l’adhésion volontaire, jumelée à une période transition, est véritablement une situation gagnant-gagnant qui met encore une fois la Ville de Montréal à l’avant-plan dans l’instauration de mesures visant une véritable réduction à la source des matières résiduelles».
La directrice générale d’Équiterre, Colleen Thorpe, est d’avis que l’adhésion volontaire à la distribution des publicités est «une mesure qui reflète le changement des habitudes de la population.»
Elle croit que ce règlement «est un passage nécessaire pour réduire l’utilisation des matières».