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La viande kasher exige que les animaux soient abattus sans être étourdis au préalable.
Un groupe d’agences certifiant la viande kasher s'est adressé au tribunal mercredi pour demander une injonction contre les lignes directrices de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) concernant l’abattage rituel des animaux.
La viande kasher nécessite que les animaux soient abattus sans être étourdis.
Bien que la méthode kasher d’abattage des animaux pour la viande soit autorisée au Canada, l’agence d’inspection des aliments a publié en 2021 des lignes directrices décrivant comment les abattoirs doivent déterminer si un animal est inconscient et ne peut plus ressentir de douleur.
Les groupes kasher soutiennent que le respect de ces critères ralentit sérieusement la production, au point que les abattoirs ne veulent plus fournir le service et réduisent l’accès à la viande kasher au Canada.
«Il y a des abattoirs qui ont complètement arrêté l’abattage kasher en raison du risque de perte de leur certification en tant qu’opérateurs de transformation de viande», avance Shimon Koffler Fogel, président du Centre pour les affaires israéliennes et juives (CIJA).
La production de bœuf kasher a considérablement diminué et la production de veau kasher a presque complètement cessé, a-t-il ajouté.
Le CIJA et les certificateurs kasher ont demandé au tribunal de suspendre les lignes directrices de l'ACIA au motif qu’elles violent les droits garantis par la «charte des droits des Juifs canadiens».
«L’accès des Juifs canadiens aux produits carnés kasher essentiels est menacé», ont affirmé les groupes dans leur mémoire au tribunal.
Ils estiment également que le gouvernement se trompe sur le plan scientifique.
Les lignes directrices exigent que les abattoirs testent à plusieurs reprises la respiration, les mouvements des yeux et les clignements, ainsi que les mouvements de la langue, la posture de l’animal et les sons émis par l’animal.
L’ACIA n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires, mais le site internet du gouvernement indique que l’intention est de protéger le bien-être de l’animal.
«Les titulaires de licence qui choisissent de procéder à un abattage rituel sans étourdissement préalable dans l’établissement doivent pleinement comprendre tous les risques associés au bien-être animal qui peuvent survenir au cours du processus et leur responsabilité dans la reconnaissance et le contrôle de ces risques», indiquent les lignes directrices.
Les pratiques d’abattage rituel juif sont similaires aux pratiques islamiques pour la viande halal, bien que l’Autorité de surveillance halal du Canada n’ait pas constaté de baisse de la production.
La distinction clé est que les pratiques halal permettent d’étourdir l’animal après la première incision si nécessaire. Le groupe soutient néanmoins l’action en justice des certificateurs kasher.
«Nous soutenons la communauté juive», a déclaré Shaykh Omar Subedar, porte-parole de l’Autorité de surveillance halal du Canada.
Un tribunal de Montréal doit entendre deux jours d’argumentations avant de rendre une décision.