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«Combattre ce type de haine commence par tirer les leçons des moments les plus sombres de notre histoire, afin que les mêmes horreurs ne se reproduisent jamais.»
L'un des premiers souvenirs de Claude Romney lorsqu'elle était une jeune fille en France est celui de l'arrestation de son père par des soldats allemands et un policier français.
«Lorsque mon père a été arrêté, les Allemands n'arrêtaient pas encore les femmes et les enfants», a relaté Mme Romney en entrevue.
«Mais après la déportation de mon père, ils ont commencé à arrêter des femmes et des enfants et ma mère et moi avons donc fui Paris.»
Son père finira dans le tristement célèbre camp de concentration d'Auschwitz, où il travaillait comme «prisonnier-médecin», parce que ses connaissances médicales étaient jugées utiles par les nazis alors qu'ils perpétraient l'Holocauste.
En tant qu'«enfant survivante de l'Holocauste», Mme Romney dit qu'elle fait partie d'un nombre croissant de personnes vieillissantes déterminées à éduquer les gens sur ce qu'elle et sa famille ont vécu.
Pour lutter contre la montée de l'antisémitisme, la Colombie-Britannique et l'Ontario ont annoncé cette semaine qu'ils introduiraient une éducation obligatoire sur l'Holocauste pour les élèves du secondaire, afin de leur apprendre le meurtre de six millions de Juifs et d'autres personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale par l'Allemagne nazie.
Les éducateurs sur l’Holocauste applaudissent cette décision.
«Pour nos amis et voisins de la communauté juive, cela a été une période incroyablement effrayante. Nous avons assisté à une montée de l’antisémitisme en Colombie-Britannique à la suite des attaques terroristes en Israël, qui évoquent l’histoire de la persécution des Juifs», a soutenu lundi le premier ministre britanno-colombien David Eby dans un communiqué.
«Combattre ce type de haine commence par tirer les leçons des moments les plus sombres de notre histoire, afin que les mêmes horreurs ne se reproduisent jamais.»
Claude Romney, professeure émérite à l'Université de Calgary et conférencière au Vancouver Holocaust Education Centre, a affirmé qu'elle avait parlé à de nombreux étudiants au fil des ans et que le fait de rencontrer des survivants laissait souvent une impression durable sur les jeunes.
«C'est quelque chose dont ils se souviennent pendant très très longtemps et certains le disent pour le reste de leur vie, a-t-elle indiqué. Les (survivants) qui peuvent encore en parler sont absolument déterminés à en parler aux membres des nouvelles générations aussi longtemps que possible.»
Mme Romney dit qu'elle est encore en train d'en apprendre davantage sur les «prisonniers-médecins» dans les camps de concentration allemands pendant la guerre et qu'elle avait un livre en préparation sur le sujet.
Elle a encore beaucoup de choses qu'elle aimerait pouvoir demander à ses parents, tous deux aujourd'hui décédés, soulignant l'importance de préserver la mémoire des survivants et des témoins oculaires.
Jaime Kirzner-Roberts, du Centre consultatif des relations juives et israéliennes à Toronto, a déclaré dans une entrevue que l'Holocauste lui-même était une leçon.
«Une leçon pour nous sur les conséquences de laisser la haine sans contrôle, a-t-elle souligné. Les conséquences de vivre dans une société où la haine est tolérée. C'est la leçon ultime sur les horreurs qui peuvent en résulter.»
Elle espère que la décision de l'Ontario et la Colombie-Britannique ouvrira la voie au reste du pays pour rendre obligatoire l'enseignement de l'Holocauste dans les programmes d'études provinciaux.