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Les vies de Gérald Charest, 65 ans, et de Jean Lafrenière, 73 ans, ont été fauchées quand Steeve Gagnon, 38 ans, a foncé sur eux et sur de nombreuses autres personnes au volant de sa camionnette.
La Sûreté du Québec (SQ) a dévoilé l’identité des deux hommes décédés après qu’un chauffeur de 38 ans a foncé sur eux et plusieurs autres personnes au volant de sa camionnette, lundi après-midi à Amqui. Il s’agit de Gérald Charest, 65 ans, et de Jean Lafrenière, 73 ans. Steeve Gagnon, le chauffeur en question, fait l'objet de deux chefs d'accusation pour conduite dangereuse causant la mort.
Des accusations supplémentaires seront déposées ultérieurement, à la lumière de l’analyse de tous les éléments recueillis dans le cadre de l’enquête policière qui se poursuit, a noté le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) auprès de Noovo Info. Selon le procureur du DPCP, Me Simon Blanchette, il est «trop tôt pour se positionner sur la nature des autres accusations», incluant celles de meurtre prémédité ou non prémédité.
«L’enquête n’est pas terminée et un grand nombre de témoins doivent encore être rencontrés», a-t-il noté.
Voyez notre reportage sur ce sujet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo:
Gagnon sera de retour en cour le 5 avril prochain; il restera détenu d'ici là. La date a été déterminée pour s’assurer que toutes les accusations soient portées. «La justice va suivre son cours», s’est contenté de dire l’avocat de la défense, Me Hugo Caissy, qui disait ne pas pouvoir faire d’autres commentaires.
Ceci dit, Me Caissy a souligné «le drame insensé» qu’a subi la localité d’Amqui. «Nos pensées vont aux victimes, à leurs proches et à la communauté qui a été durement ébranlée par cet événement.»
#Amqui : Steeve Gagnon fait face à deux accusations de conduite dangereuse ayant causé la mort. Il sera de retour devant les tribunaux le 5 avril prochain. Il restera détenu pour la suite des procédures. #noovoinfo pic.twitter.com/sDpOzXUgeT
— MarieMichelle lauzon (@mmlauzon) March 14, 2023
Steeve Gagnon a d'abord été arrêté pour meurtre et délit de fuite mortel. Il n’est pas connu du milieu policier et collabore avec les autorités, mais l’enquête de la police a montré que ses gestes ont été commis de façon préméditée et aléatoire. Ses motifs demeurent inconnus.
Des gens ont invectivé l'accusé à son arrivée au palais de justice d'Amqui, vers 15h mardi, et les insultes ont à nouveau fusé à sa sortie.
Drame à #Amqui, Steeve Gagnon, 38 ans, vient d’arriver au palais de justice pour sa comparution. Plusieurs citoyens en colère étaient sur place. L’homme serait l’auteur de l’attaque au camion-belier qui a tué deux personnes hier. #noovoinfo pic.twitter.com/J4JfN1z274
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TRAGÉDIE D'AMQUI | Steeve Gagnon sera de retour en cour le 5 avril. Les insultes fusent à sa sortie du palais de justice. | via @MMLauzon
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Les circonstances entourant le drame restent toujours à être éclaircies. Une centaine de policiers travaillaient d’ailleurs à faire la lumière sur les événements, mardi. Une portion du boulevard Saint-Benoît, où s'est déroulé le drame, était toujours inaccessible pendant la journée, tandis que la scène de crime était protégée par des rubans et surveillée par des policiers. Des reconstitutionnistes ont été assignés au dossier afin d'établir notamment la chronologie des événements et un poste de commandement mobile de la SQ avait été déployé en matinée.
DOSSIER | La tragédie d'Amqui: tous les développements
Un intervenant d'urgence de la Ville d'Amqui a confié à Noovo Info, mardi matin, que les deux enfants qui figurent parmi les victimes blessées sont hors de danger. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec-Université Laval a confirmé mardi en fin d'après-midi que les deux enfants ont obtenu leur congé de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus. Par l’entremise de son porte-parole Claude Doiron, la SQ a précisé qu'un de ces deux enfants était un bébé de moins de 1 an. L'autre a 3 ans. Neuf personnes ont été blessées au total.
Six des blessés ont été transportés d'urgence par voie aérienne vers l'Hôpital de l'Enfant-Jésus dans la soirée et la nuit qui ont suivi le drame à Amqui. Un patient demeure dans un état stable et est toujours sous observation, tandis que trois patients sont toujours dans un état critique, a ajouté le CHU de Québec-Université Laval. Des blessés qui se sont rendus à l'hôpital après le drame et dont l'âge va jusqu'à 77 ans avaient plusieurs traumatismes et des fractures.
«Lorsqu'on transfère des usagers de cette façon-là, on a eu une analyse clinique, une régulation médicale et on a jugé que l'instabilité des patients était d'un niveau tel qu'on devrait les transférer en centre tertiaire», a précisé Stéphane Tremblay, directeur des soins critiques au CHU Québec-Université Laval.
Après l’événement, un code orange a été déclenché à l’Hôpital d’Amqui. Cette mesure implique que les ressources de l’établissement sont mobilisées afin de s’occuper des personnes touchées de près ou de loin par l’événement. Les blessés qui se sont rendus à l'hôpital après le drame avaient plusieurs traumatismes et des fractures.
«On ne peut pas s’habituer à ce genre d’événement», a commenté la Dre Mélanie Blanchette, cheffe de médecine générale à l’Hôpital d’Amqui, au lendemain de la tragédie. Elle a tenu à saluer la bonne mobilisation des services d’urgence.
À gauche, Claudie Deschênes, directrice du programme de santé mentale, accompagnée de la Dre Mélanie Blanchette, lors d'un point de presse mardi, à Amqui. Crédit: Yannick Beaumont | Noovo Info
David Morin, un citoyen de Causapscal, a été témoin de ce qui s'est passé lundi et était encore visiblement très secoué.
«Quand tu vois les gens qui se sont fait écraser en avant de toi, ça a pas de bon sens. Les autres, ça panique», a-t-il confié.
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a fait savoir lundi soir que des intervenants psychosociaux ont été déployés par le CISSS du Bas-Saint-Laurent et que d'autres ressources étaient prêtes à être déployées au besoin.
Les services en psychologie étaient toujours disponibles au lendemain de la tragédie, a-t-il été indiqué, et allaient l’être au moins jusqu’à mercredi.
Le Centre de services scolaire des Monts-et-Marées (CSSMM) a pour sa part initié «le déploiement du protocole postintervention» en prévision du retour en classe des élèves prévu mardi.
«Des services professionnels psychosociaux seront disponibles, dès le début des classes, pour les élèves et pour le personnel qui en exprimeront le besoin, dans chaque établissement», précise le CSSMM dans une publication sur les réseaux sociaux.
Les personnes ayant besoin de soutien peuvent d’ailleurs sélectionner l’option 2 en composant le 811 afin de s’entretenir avec des intervenants psychosociaux.
À VOIR | Drame à Amqui: une femme témoigne de la scène
À partir de l'Assemblée nationale à Québec, le premier ministre François Legault a annoncé qu'il se présenterait à Amqui jeudi et a invité les chefs de l'opposition à l'accompagner. Il a aussi indiqué que le drapeau du Québec serait mis en berne à l'Assemblée nationale mercredi.
Pour sa part, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, s’est rendu sur place mardi aux côtés de la députée de Rimouski et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Maïté Blanchette Vézina, et du député fédéral de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
«On est plus qu’attristés. Tout le Québec est derrière Amqui», a mentionné d’entrée de jeu M. Bonnardel, ajoutant que des cellules de crise ainsi que des intervenants psychosociaux avaient été rendus disponibles pour les familles touchées par le drame.
Voyez le récapitulatif de Laurence Royer dans la vidéo liée au texte.
«La communauté d’Amqui et du Bas-Saint-Laurent au complet, on est des gens tissés serrés et c’est important de garder ce soutien mutuel, de ne jamais hésiter à aller chercher de l’aide», a poursuivi Mme Blanchette Vézina.
La mairesse d'Amqui, Sylvie Blanchette, a insisté pour dire que le drame survenu la veille était un événement isolé, qui ne compromet en rien la sécurité de cette petite ville du Bas-Saint-Laurent.
En conférence de presse à l'heure du midi, Mme Blanchette a tenté de rassurer ses citoyens: «C'est un individu. C'est pas tous les gens qui ont fait le geste, OK? C'est un individu», a-t-elle souligné.
«Ça fait un peu plus de 10 ans que je suis député de la Matapédia et ce sont certainement les jours les plus difficiles que je vis dans mes fonctions. C’est un drame épouvantable qui touche la Matapédia», a de son côté réagi Pascal Bérubé.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a souligné que toute la population «a été frappée» par les évènements de lundi. On a été frappé il y a quelques semaines [lors de la tragédie à Laval] et mes pensées sont avec les familles», a-t-il ajouté quelques minutes avant la reprise des travaux parlementaires.
M. Dubé a salué les travailleurs de la santé qui ont «très bien» répondu dans les instants qui ont suivi le drame.
La députée bloquiste d'Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia, Kristina Michaud, dit avoir appris la nouvelle avec un grand choc, puisque sa ville d'origine est une petite communauté paisible de 6000 habitants.
«Ce sont des gens que je connais qui ont été touchés, qui ont été témoins, qui sont intervenus», a-t-elle relaté en entrevue à la Presse canadienne, près des lieux du drame.
Comme les autres citoyens de la Ville, Mme Michaud dit avoir été inquiète pour sa propre mère, qui se promène sur cette rue pour faire ses marches.
«Ici, à Amqui, quand on entend une sirène de police, d'ambulance, ou de pompier, on se colle le nez à la fenêtre parce qu'on se dit: “C'est qui? On doit la connaître cette personne-là”», a-t-elle souligné.
Avec l'information de Laurence Royer, de Marie-Michelle Lauzon, de Martin Brassard, de Denis Langlois, de Jennifer Gravel et de Julien Denis pour Noovo Info, ainsi que La Presse canadienne