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Pékin insiste sur le fait que l'orbe blanc abattu au large des côtes de la Caroline au début du mois n'était qu'un appareil civil utilisé principalement pour la recherche météorologique.
Des représentants américains et chinois se sont rencontrés samedi lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le premier contact diplomatique entre les deux pays depuis que les États-Unis ont abattu un ballon chinois soupçonné d'espionnage il y a deux semaines.
Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, «a parlé très clairement de la violation inacceptable de la souveraineté américaine et du droit international par le ballon de surveillance à haute altitude de la République populaire de Chine (RPC) dans l'espace aérien américain, soulignant que cet acte irresponsable ne doit plus jamais se reproduire», a soutenu le porte-parole du département d'État, Ned Price, dans un communiqué. Il rencontrait son homologue chinois, le directeur de la Commission centrale des affaires étrangères de la Chine, Wang Yi.
M. Blinken «a indiqué que les États-Unis ne toléreront aucune violation de notre souveraineté et que le programme de ballons de surveillance à haute altitude de la RPC ― qui a pénétré dans l'espace aérien de plus de 40 pays sur les cinq continents ― a été exposé au monde», a déclaré M. Price.
Le secrétaire d'État avait annulé un voyage à Pékin plus tôt ce mois-ci en raison de l'incident du ballon, qui est devenu un sujet de discorde majeur entre les deux pays. La rencontre à la Conférence de Munich était donc largement anticipée.
M. Blinken a également dit à M. Wang que les États-Unis ne cherchaient pas à entrer en conflit avec la Chine, répétant un argument récurrent que l'administration du président Joe Biden a mis de l'avant depuis son entrée en fonction.
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«Les États-Unis seront en concurrence et ne s'excuseront pas de défendre nos valeurs et nos intérêts, mais nous ne voulons pas de conflit avec la RPC et ne cherchons pas une nouvelle guerre froide», a soutenu M. Price.
M. Price a affirmé que M. Blinken avait aussi réitéré un avertissement à la Chine à propos de l'assistance qu'elle fournit à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, notamment en aidant Moscou à échapper aux sanctions occidentales.
De son côté, la Chine a critiqué de nouveau les États-Unis samedi pour avoir abattu ce que Washington dit être un ballon-espion chinois.
Pékin insiste sur le fait que l'orbe blanc abattu au large des côtes de la Caroline au début du mois n'était qu'un appareil civil utilisé principalement pour la recherche météorologique qui avait dévié de son trajet à cause des vents et n'avait que des capacités de pilotage limitées.
M. Wang a répété cette affirmation dans un discours lors de la Conférence de Munich et a accusé les États-Unis d'avoir violé les normes juridiques internationales en détruisant l'objet avec un missile tiré d'un avion de chasse militaire.
«Ces actions ne montrent pas que les États-Unis sont grands et forts, mais disent exactement le contraire», a-t-il fait valoir.
La majorité des brèves remarques de M. Wang et de ses réponses aux questions revenaient à une défense de la politique de la Chine envers Taiwan, qu'elle considère comme l'une de ses provinces, et à son refus de condamner la Russie pour son invasion de l'Ukraine ― tout en insistant sur le fait que la souveraineté et l'intégrité territoriale des pays méritent «le plus grand respect».
M. Wang a également accusé les États-Unis de mettre des bâtons dans les roues des avancées économiques de la Chine et de chercher à entraver son développement.
«Ce que nous espérons des États-Unis, c'est une approche pragmatique et positive envers la Chine qui nous permette de travailler ensemble», a-t-il affirmé.
Peu de temps après, c'était au tour de la vice-présidente américaine Kamala Harris de faire son allocution. Celle-ci n'a pas mentionné la controverse entourant le ballon ni répondu aux commentaires de M. Wang, mais a souligné l'importance de maintenir «l'ordre international fondé sur des règles».
Washington est selon elle «troublé que Pékin ait approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre» et a soutenu que «toute mesure prise par la Chine pour fournir un soutien létal à la Russie ne ferait que récompenser l'agression, poursuivre les tueries et saper davantage un ordre mondial basé sur les règles».