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La Coalition avenir Québec refuse de voir les déclarations du premier ministre Justin Trudeau comme une fin de non-recevoir à la demande du gouvernement Legault d’obtenir de nouveaux pouvoirs en immigration.
François Legault refuse de voir les déclarations du premier ministre Justin Trudeau comme une fin de non-recevoir à la demande de son gouvernement d'obtenir de nouveaux pouvoirs en immigration.
À l'issue de son premier caucus post-électoral, jeudi à Brossard, et fort de son éclatante victoire lundi, M. Legault a dit croire qu'Ottawa ne pourra ignorer la volonté des Québécois, lors d'une brève déclaration aux journalistes.
Voyez notre reportage sur ce sujet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Pourtant, la veille, le premier ministre Trudeau avait clairement affirmé que le Québec possède, selon lui, «tous les outils» nécessaires pour accueillir davantage d'immigrants francophones. Son lieutenant québécois, Pablo Rodriguez, avait affirmé la même chose, en utilisant les mêmes termes, la journée précédente.
«Si les Québécois veulent que le gouvernement du Québec ait plus de pouvoirs en immigration, il n'y a personne qui va pouvoir résister à ça», a déclaré M. Legault en quittant la salle où étaient réunis ses députés élus et défaits. Lorsqu'on lui a fait remarquer qu'il n'avait pas réussi à obtenir ces pouvoirs au cours des quatre dernières années, il a répliqué: «Il faut que ça devienne une priorité, je l'ai dit, même dans la prochaine campagne fédérale.»
La demi-douzaine de députés caquistes rencontrés à l'ouverture du caucus s'étaient aussi tous montrés étonnamment optimistes quant à la possibilité d'aller chercher de tels pouvoirs à Ottawa.
La présidente sortante du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, entre autres, a dit avoir perçu dans les propos de Justin Trudeau «une compréhension que c'était nécessaire que le Québec ait tous les outils nécessaires pour assurer la pérennité du français», ajoutant par la suite qu'elle n'acceptait pas de considérer cette réponse comme un non.
Tout à fait d'accord sur ce point, la nouvelle députée de Chutes-de-la-Chaudière, l'ex-journaliste Martine Biron, a dévoilé que MM. Trudeau et Legault avaient eu «une conversation qui a dépassé le «félicitations, bravo» et se sont entendus pour se rencontrer. On va attendre qu'ils se rencontrent».
La question de l'immigration a été abordée par certains députés, quoiqu'avec réticence, mais l'une des deux seules élues caquistes de Montréal, Chantal Rouleau, a été d'une candeur étonnante en reconnaissant que le parti devait rebâtir un lien fragilisé avec les communautés culturelles.
«C'est le discours qu'il faut rétablir parce que pendant la campagne il y a eu des erreurs, mais les gens se sont excusés. C'étaient des paroles qui ont dépassé largement la pensée.
«Une campagne électorale, c'est truffé d'occasions, de certaines occasions manquées, disons», a reconnu Mme Rouleau.
«En campagne électorale, parfois les journées vont vite. Parfois le choix des mots est délicat, parfois on est pressé de questions», a fait valoir de son côté son collègue Mathieu Lacombe, réélu dans la circonscription de Papineau lundi. «Ce qui est important, c'est d'en parler positivement.»
Les députés élus ont tous senti le besoin, par ailleurs, d'exprimer leur ouverture à la reconnaissance de Québec solidaire et du Parti québécois comme groupes parlementaires, même si ni l'un ni l'autre n'a obtenu les 12 sièges ou les 20 % des votes exprimés qui sont requis pour obtenir un tel statut.
Mathieu Lacombe n'a pas manqué de reprocher à la cheffe libérale Dominique Anglade son apparente réticence à reconnaître les deux autres formations politiques. «Les libéraux ont parlé pendant toute la campagne électorale de l'importance de rassembler et non de diviser. Le message que nous on a lancé, c'est effectivement: rassemblons tout le monde, offrons-leur une ouverture, tendons-leur la main plutôt que de continuer de se diviser. L'heure de la division est terminée.»
François Legault, qui a reçu un accueil triomphal des 89 autres députés caquistes fraîchement élus, a soutenu avoir devant lui «une des meilleures équipes de l'histoire du Québec».
Se faisant sarcastique, il a déclaré qu'ils étaient «juste 90», se disant tout de même peiné pour les 35 autres candidats qui n'avaient pas remporté leur élection.
Avant de demander aux journalistes de quitter, il a rappelé à tout ce beau monde que «oui, c'est un mandat clair, mais ça veut dire aussi qu'on a des grandes responsabilités: faire avancer le Québec en éducation, en économie, en environnement, en santé, arrêter le déclin du français. On va tout faire ça ensemble.»
À la sortie, il a de nouveau fait référence à la taille et à la qualité de son équipe en parlant de son premier défi: «Évidemment que le plus grand défi pour les prochaines semaines, c'est de former le conseil des ministres, parce qu'il y a tellement de monde fort que ça va être des choix déchirants.»