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La banque centrale canadienne est prête à resserrer la vis financière si l’inflation ne baisse pas au rythme prévu.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a affirmé mardi que si les nouvelles données démontrent que l’inflation ne ralentit pas au rythme espéré, il pourrait y avoir de nouvelles hausses du taux directeur.
Le spectre d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt a de quoi donner froid dans le dos, par exemple, à certains titulaires d'hypothèques à taux variable, à la suite de huit hausses consécutives du taux directeur dans les derniers mois.
Mais si les prévisions inflationnistes de la Banque du Canada se matérialisent, il n'y aura pas de nouveau coup de barre.
«L’idée n’est pas de continuer à augmenter le taux directeur — pas tant que l’inflation n’est pas de retour à 2%. Il faut plutôt mettre les hausses sur pause avant de trop faire baisser l’inflation et ralentir l’économie», a souligné Tiff Macklem lors d'un point de presse à Québec.
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À la fin janvier, la Banque du Canada interrompait enfin les augmentations du taux directeur pendant l’évaluation des effets de ce resserrement monétaire. «C’est une pause conditionnelle, elle aura lieu seulement si l’évolution de l’économie est largement conforme aux perspectives publiées en janvier», a précisé le gouverneur Macklem, lundi.
La Banque du Canada a d’ailleurs remarqué une baisse de la consommation dans la seconde moitié de 2022, ce qui a fait ralentir la demande, ce qui a contribué à faire ralentir l'inflation, de 8,1% en juin dernier à 6,3% en décembre 2022.
«C’est encourageant, mais on sait que l’inflation est encore trop forte», rappelle Tiff Macklem.
À l’échelle nationale, là où la baisse de l'inflation a eu les plus grands impacts, c'est dans les secteurs où les taux d'intérêt plus élevés ont contracté la demande. On pense au domaine de l'immobilier, où les prix des maisons ont baissé de 13% par rapport au sommet de février 2022. Au Québec, on note un recul de 2,5%.
Même si une économie en ralentissement ne semble pas être une «bonne chose» à première vue, elle pourrait bien l'être lorsque l'économie est en surchauffe, a fait valoir M. Macklem.
Dans le discours qu'il a donné mardi aux membres de CFA, le gouverneur de la Banque du Canada a assuré que les hausses de taux d'intérêt fonctionnaient pour ralentir l'économie.
En plus de ralentir l'activité du marché du logement, la hausse des coûts de l'emprunt limite les dépenses de façon plus générale, en particulier pour les achats importants, comme les automobiles, les meubles et les appareils électroménagers.
La Banque du Canada s'attend d'ailleurs à ce que l'inflation annuelle ralentisse à 3 % d'ici le milieu de l'année et à 2 % en 2024.
Avec les informations de La Presse canadienne