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Est-ce que cette huitième hausse des taux sera la dernière? Oui, pour ce cycle, selon un grand nombre d'économistes.
La Banque du Canada a relevé mercredi son taux d'intérêt directeur de 25 points de base pour le porter à 4,50 %, un sommet depuis 2007, et s'attend maintenant à le garder à ce niveau pour un certain temps.
Il s'agissait de la huitième hausse consécutive du taux directeur de la banque centrale, qui tente ainsi de combattre la plus forte inflation observée en plusieurs décennies. Le taux de financement à un jour se trouvait à 0,25 % en mars dernier.
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Dans le communiqué annonçant sa décision, la banque centrale a noté que l'inflation restait élevée et qu'elle était généralisée à l'échelle de la planète, mais qu'elle diminuait dans de nombreux pays, surtout grâce au recul des prix de l'énergie et aux améliorations dans les chaînes d'approvisionnement.
La Banque du Canada a relevé ses taux d'intérêt sept fois de suite depuis le mois de mars dernier face à une poussée de l’inflation dont l’ampleur n’a pas été vue au Canada depuis des décennies. L'inflation annuelle s'est établie à 6,3 % en décembre au Canada, une amélioration notable par rapport au mois précédent, mais le taux reste néanmoins beaucoup plus élevé que ce que voudrait la Banque du Canada.
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La tendance à la baisse de l'inflation devrait néanmoins se poursuivre cette année, a ajouté la banque, et la croissance des prix devrait s'établir aux environs de 3 % au milieu de 2023, puis renouer avec la cible de 2024 l'an prochain.
Par ailleurs, la banque centrale estime que l'économie a progressé de 3,6 % en 2022, ce qui est légèrement supérieur à sa projection d'octobre. La croissance devrait stagner jusqu'au milieu de 2023, pour montrer une progression d'environ 1 % en 2023, puis de 2 % en 2024, calcule la banque, ce qui est essentiellement conforme à ses prévisions précédentes.
La banque centrale a précisé que si l'évolution de l'économie se révélait généralement conforme à ses perspectives, son conseil de direction s'attendait à maintenir le taux directeur à son niveau actuel, le temps d'évaluer l'impact des augmentations cumulatives de taux d'intérêt.
Le 19 janvier dernier, le chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, a fait une sortie publique afin de demander au premier ministre du Québec d'intervenir auprès de la Banque du Canada pour mettre un terme à l'augmentation des taux d'intérêt.
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Le PQ est d'avis que cette hausse doit cesser alors que «l’inflation a commencé à se calmer considérablement» et demande à François Legault d'intervenir formellement au nom du gouvernement du Québec afin de s'opposer à une nouvelle hausse.
«S’occuper de l’économie, ce n’est pas de laisser les clés de notre situation économique au fédéral sans se poser de questions, le gouvernement du Québec se doit d’être proactif même si c’est une compétence fédérale. Il a le devoir d’intervenir maintenant de manière ferme, au nom du Québec, pour éviter que des familles québécoises se retrouvent à la rue en raison de la négligence de la Banque du Canada», affirmait alors Paul St-Pierre Plamondon par voie de communiqué.
Même si la banque centrale se concentre sur la demande excédentaire dans l'économie nationale, elle note que des facteurs mondiaux pourraient continuer d'affecter l'inflation.
La levée par la Chine des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, par exemple, pourrait entraîner une croissance mondiale plus forte et une hausse des prix des matières premières.
L'incertitude géopolitique au milieu de la guerre en cours en Ukraine est également un autre facteur de risque, a noté la banque centrale.
Sur le plan national, elle a indiqué que la croissance des prix des services pourrait être plus persistante que prévu.
«Le principal risque à la hausse est que l'inflation des prix des services au Canada soit plus tenace que projeté (si les attentes d'inflation et les coûts de la main-d'œuvre augmentent plus que prévu)», a déclaré la banque centrale.
Bien que les risques entourant le maintien d'une inflation plus élevée que prévu préoccupent davantage la Banque du Canada, celle-ci note qu'un ralentissement mondial marqué pourrait tirer l'économie dans l'autre sens plus rapidement.
Cependant, elle souligne que le risque d'un grave ralentissement mondial a diminué au cours des derniers mois.
Avec des informations de La Presse canadienne.