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Plutôt que de baisser les impôts, certains intervenants préféreraient qu’on investisse davantage dans les services publics tandis que d’autres prioriseraient la réduction du poids de la dette.
La baisse d’impôt promise par le gouvernement Legault suscite des opinions divergentes dans le milieu des affaires. Pour certaines associations, il est plus que temps de réduire le poids de la fiscalité, plus lourde au Québec. D’autres préféreraient qu’on priorise l’assainissement des finances publiques avant de renoncer à des revenus.
Pour des raisons parfois différentes, des économistes, des groupes de la société civile et des syndicats sont sortis sur la place publique pour demander au ministre des Finances, Eric Girard, de renoncer à la promesse électorale de la Coalition avenir Québec (CAQ) de baisser les impôts des particuliers en réduisant les versements au Fonds des générations.
Plutôt que de baisser les impôts, certains intervenants préféreraient qu’on investisse davantage dans les services publics tandis que d’autres prioriseraient la réduction du poids de la dette.
Québec aurait tort de renier sa promesse devant la multiplication des critiques, juge le vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), François Vincent. «Il y a eu une élection, souligne-t-il en entrevue. Il y a eu un mandat fort donné à la Coalition avenir Québec. C'était un de leurs principaux engagements. Je ne comprends pas pourquoi il y a une levée de boucliers aussi forte à quelques mois des élections alors qu'on a déjà eu le débat.»
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Les nombreuses «levées de boucliers» ne refléteraient pas l’opinion publique, croit M. Vincent. Pour en avoir le cœur net, l’association qui représente les PME a commandé un sondage à la firme Léger. Près des deux tiers (64 %) des répondants estiment que «baisser l'impôt est une bonne mesure pour les aider dans un contexte de forte inflation».
La question n’a toutefois pas porté sur leur préférence entre une baisse d’impôt, un réinvestissement dans les services publics ou une accélération du retour à l’équilibre budgétaire.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain voit, elle aussi, d’un œil favorable la promesse électorale de la CAQ. Elle souligne que les Québécois ayant un revenu d’entre 20 000 $ et 80 000 $ paient 28 % plus d’impôt que les Ontariens, dans son mémoire pour les consultations prébudgétaires.
Au Conseil du patronat du Québec (CPQ), on estime que le moment est mal choisi pour diminuer les impôts des particuliers. En entrevue, son économiste en chef, Norma Kozhaya, souligne que le Québec n’a pas encore atteint l’équilibre budgétaire prévu pour 2027. Il reste aussi des questions à savoir si une baisse d’impôt n’est pas contre-productive à un moment où les banques centrales tentent de lutter contre l’inflation.
La principale raison de la réticence du CPQ est que la baisse d’impôt sera financée par une réduction des versements au Fonds des générations. «On pense que ce qui est dédié au paiement au Fonds des générations devrait le rester et être alloué à la réduction de la dette», commente-t-elle.
Elle concède que l’objectif de ramener la dette brute à 45 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici mars 2026 est déjà atteint, mais que celui de 17 % du PIB pour la dette représentant les déficits cumulés ne l’est pas encore.
Pour sa part, M. Vincent croit que la baisse d’impôt doit être adoptée, sans attendre. «J'ai confiance au ministre des Finances. Ils ont regardé ça. Ils vont quand même revenir à l'équilibre budgétaire dans un délai raisonnable.»
Il souligne que les sommes versées au Fonds des générations ont augmenté depuis sa création en 2006. Le versement devrait atteindre 3,2 milliards $ pour l’exercice 2022-2023 tandis qu’il était de 584 millions $ en 2006-2007.
«On parle d'équité intergénérationnelle, mais assurer un fardeau fiscal plus avantageux pour les jeunes, c'est aussi de l'équité intergénérationnelle. Qu'on reste les plus taxés n'est pas nécessairement la meilleure chose.»
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