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M. Trudeau sera au Conseil des relations internationales, un groupe de réflexion respecté de New York, pour promouvoir le Canada en tant qu'investissement judicieux et partenaire commercial de confiance.
Le premier ministre Justin Trudeau a présenté son argumentaire de vente à un public américain influent vendredi matin.
M. Trudeau a pris la parole devant le Council on Foreign Relations, un groupe de réflexion respecté de New York, pour promouvoir le Canada en tant qu'investissement judicieux et partenaire commercial de confiance.
L'idée était de profiter de l'élan généré par la visite du président américain Joe Biden le mois dernier à Ottawa. La pièce maîtresse de cette visite était une nouvelle stratégie canado-américaine pour l'extraction, le développement et le traitement des minéraux critiques.
Alors que le gouvernement canadien s'efforce de consolider cette industrie nationale, le premier ministre a souligné que les démocraties doivent travailler ensemble pour protéger leurs valeurs et leurs intérêts économiques face à la montée de l'autoritarisme.
Il a déclaré qu'il était important d'intégrer des valeurs démocratiques dans les décisions sur l'endroit où s'approvisionner en minerais, et qu'il ne s'agissait pas seulement de dire aux entreprises de ne pas les obtenir de pays comme la Chine.
«Au lieu de cela, nous devrions simplement nous engager à nous approvisionner en minéraux essentiels dans des endroits qui interdisent le travail forcé, qui ont des normes de sécurité, qui paient à leurs travailleurs un salaire décent, qui ont des protections environnementales élevées, qui travaillent en partenariat avec les peuples autochtones», a-t-il soutenu.
Les experts disent que les investisseurs et développeurs potentiels veulent maintenant savoir comment le Canada envisage de moderniser le processus réglementaire afin de tirer parti des richesses souterraines du pays.
Kirsten Hillman, l'ambassadrice du Canada aux États-Unis, reconnaît l'appétit pour la clarté et affirme qu'il s'agit d'une importante priorité, bien que les détails ne viendront probablement pas vendredi.
Contrairement aux idées reçues, les procédures d'octroi de permis du Canada sont en fait plus efficaces que ceux des États-Unis, bien qu'elle reconnaisse qu'elles doivent être améliorées.
«Je ne dis pas que c'est suffisant. Et je ne dis pas que nous ne voulons pas continuer à moderniser et à nous améliorer, a soutenu Mme Hillman jeudi. Mais nous avons déjà un avantage naturel dans ce domaine, et nous continuerons à l'améliorer.»
Talonné sur l'aide étrangère
Justin Trudeau a passé la majeure partie de la journée de jeudi à promouvoir les efforts visant à faire progresser le développement durable en dehors de l'Amérique du Nord, en particulier dans les pays du Sud.
Il a été malmené lors d'un rassemblement lorsque l'ancienne présentatrice de CTV, Lisa LaFlamme, l'a interrogé à plusieurs reprises sur le dernier budget fédéral de son gouvernement, qui reflète une réduction globale des dépenses de l'aide au développement d'environ 15 %.
Avant 2019, le gouvernement libéral d'Ottawa s'était engagé à augmenter régulièrement l'aide chaque année, «et nous l'avons fait», a répondu le premier ministre.
La pandémie de COVID-19 en 2020, l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'année dernière et d'autres crises dans le monde, y compris en Afghanistan, des augmentations ponctuelles et importantes des dépenses, a-t-il soutenu.
Et même s'il est probable qu'il y ait d'autres catastrophes humanitaires avant la fin de l'année fiscale qui demanderont au Canada de prendre des engagements supplémentaires, «la base de référence continue d'augmenter», a déclaré M. Trudeau.
«Nous l'avons augmenté massivement à cause de la pandémie, à cause de diverses crises auxquelles nous avons dû répondre.»
«Vigilance constante» pour les droits des femmes
Sa présence visait à présenter un investissement de 195 millions $ sur cinq ans – plus 43 millions $ chaque année subséquente – dans la défense des droits des femmes dans le monde.
Il a déclaré que le programme, Voix et leadership des femmes, avait aidé plus de 1500 organisations depuis son lancement en 2017. Cela dépassait de loin l'objectif initial de 400 groupes, qui reçoivent l'aide sans condition.
«Nous savons que ce type d'initiatives – défendre les droits des femmes à partir de ce niveau communautaire de base, dirigées par des femmes, ayant un impact sur d'autres femmes – est l'un des moyens les plus puissants d'effectuer des changements», a affirmé le premier ministre.
Le droit à l'avortement a été légalement assiégé ces derniers mois aux États-Unis, a reconnu le leader libéral alors qu'il saisissait l'occasion de dépeindre son gouvernement comme pro-choix, et ses rivaux conservateurs comme le contraire.
L'année dernière, les tribunaux américains ont été le théâtre de bouleversements dans l'accès à l'avortement, notamment avec la décision de la Cour suprême, en juin dernier, d'annuler l'arrêt Roe v. Wade, la décision historique de 1973 qui a établi les droits fédéraux en matière d'avortement.
Les défenseurs craignaient que l'impasse juridique concernant l'accès à la pilule abortive, la mifépristone, ne se termine de la même manière, avant que le plus haut tribunal ne choisisse, à la fin de la semaine dernière, de maintenir le statu quo — pour l'instant.
Le ministère américain de la Justice combat une décision d'un tribunal du Texas qui, si elle était maintenue, annulerait effectivement l'approbation de ce médicament par la Food and Drug Administration, vieille de 23 ans.
«Oh mon Dieu, quand allons-nous arrêter d'avoir à remettre cela en cause à chaque fois, a affirmé M. Trudeau en décrivant sa réaction à la dernière décision. Les femmes doivent encore défendre des droits fondamentaux qui auraient dû être et ont été reconnus il y a longtemps.»
Il a noté que lors du discours de M. Biden au Parlement le mois dernier, le président «a dû réprimander» les députés conservateurs qui ne se sont pas levés et n'ont pas applaudi l'importance des droits des femmes.
«Il n'y a pas d'endroit où nous ne voyons pas d'attaques contre des droits que l'on aurait pu espérer considérer comme acquis aujourd'hui.»
Les dangers qui pèsent sur le droit à l'avortement aux États-Unis démontrent que même les droits les plus fondamentaux doivent être défendus avec une «vigilance constante», a déclaré Mme Hillman, la première femme à occuper son poste diplomatique.
«Les droits de la personne, les droits des femmes, la sécurité des individus et toutes sortes de droits des minorités dans le monde, ce sont des choses que nous ne pouvons pas tenir pour acquises», a-t-elle fait valoir plus tôt jeudi devant les Nations Unies.
«Nous voyons aux États-Unis qu'une fois les droits acquis, vous ne pouvez pas les tenir pour acquis. Vous devez continuer à vous assurer que vous les construisez et les renforcez.»