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«Je ne sais pas à quoi m'attendre ce soir. Le retour ici, dans un endroit où j'ai joué pendant six ans. C'est juste spécial de revenir dans une place où tu as passé beaucoup de temps.»
Jonathan Drouin n'a rien à voir avec la date de la seule visite de l'Avalanche du Colorado au Centre Bell en 2023-2024. Toutefois, il y est pour beaucoup dans le fait que ce duel, lundi soir, arrive au moment où il offre ses meilleures performances de la saison sur la patinoire.
C'est un homme qui, tout en se disant nerveux, est apparu plutôt détendu lorsqu'il a rencontré un bon groupe de journalistes dans un coin du vestiaire de l'Avalanche après l'entraînement de l'équipe lundi midi.
«Il y a un peu des deux (sensations). Je ne sais pas à quoi m'attendre ce soir. Le retour ici, dans un endroit où j'ai joué pendant six ans. C'est juste spécial de revenir dans une place où tu as passé beaucoup de temps», a admis Drouin.
«J'essaie de me dire que ça va être un match comme les autres, mais au bout du compte, je sais que ce ne sera pas un match comme les autres. Tout au long de la journée, je vais essayer que ce soit assez 'relax' et détendu», a ajouté Drouin, tout en précisant que ses parents, son frère et plusieurs amis devaient assister à la rencontre.
En quelques occasions lundi, Drouin a abordé son séjour avec le Canadien. Ceux qui ont suivi de près cette étape de sa carrière savent que ça n'a pas toujours été facile pour l'attaquant québécois dans l'uniforme tricolore.
Toutefois, Drouin a parlé en termes positifs de ce passage à Montréal. Il a aussi rendu hommage à Martin St-Louis.
«Je l'ai dit, les deux dernières années à Montréal, après mes deux blessures, j'ai retrouvé le plaisir de jouer, j'ai retrouvé le plaisir de m'amuser, de juste jouer au hockey», a-t-il affirmé.
«Je pense que Martin m'a beaucoup aidé dans tout ça l'année passée en me disant de laisser de côté ce que tu ne contrôles pas et de te concentrer sur ton équipe, ce que tu peux faire pour un match», a-t-il poursuivi.
Si Drouin avait l'air si bien en répondant aux questions des médias, c'est sans doute parce qu'il a amassé 16 points à ses 15 derniers matchs, dont sept buts.
Ses récentes performances lui ont permis de hausser sa production à 24 points en 41 parties. Ses 10 buts égalent le total qu'il a obtenu lors de ses trois dernières saisons avec le Canadien, soit en 136 parties.
Ce rendement fait aussi contraste avec celui des 10 premiers matchs du calendrier, lors desquels il n'avait obtenu qu'une aide, lors de la première partie de la saison.
Depuis, sa progression par phase de 10 matchs a été constante.
«Je pense que j'étais gêné au début. On a utilisé le mot, même Nathan (MacKinnon) m'en parlait. Tu arrives dans une nouvelle place, tu veux montrer que tu es une bonne personne, tu veux faire la belle passe», a-t-il fait remarquer.
«J'en suis rendu à jouer un peu plus selon mon style, prendre mes décisions et vivre avec les décisions que je prends. On peut faire des erreurs et on a le droit d'en faire», a-t-il rappelé.
Samedi, à Toronto, Drouin a été nommé la deuxième étoile du match dans une victoire de 5-3 de l'Avalanche.
L'attaquant de 28 ans de Sainte-Agathe a amorcé une explosion de cinq buts consécutifs lors d'un avantage numérique tôt en deuxième période.
Tard en troisième, il a ajouté une mention d'aide sur l'éventuel filet victorieux de MacKinnon.
Surtout, il a joué pendant plus de 25 minutes, récolté trois tirs au but et terminé la rencontre avec un ratio défensif de plus-2.
En fait, dans ses six derniers matchs, soit depuis le 2 janvier, il a amassé huit points et a été employé pendant au moins 21 minutes lors de chaque partie.
«Je me sens confortable. C'est sûr que ça aide quand tu joues avec des gars comme MacKinnon et (Mikko) Rantanen. Avec des joueurs comme ça, tu vas récolter des points sans avoir à faire grand-chose», a-t-il noté.
«En ce moment, j'aime mon jeu, l'entraîneur-chef (Jared Bednar) aime mon jeu. Il me donne beaucoup de temps de glace. Quand le 'coach' t'en donne, tu veux lui en donner aussi», a-t-il dit.
À écouter les propos de Drouin, on a l'impression qu'il vit dans le meilleur des deux mondes. Il évolue au sein d'une formation qui compte des joueurs talentueux comme MacKinnon, Rantanen et aussi le défenseur Cale Makar.
Il a également la chance de jouer dans un marché où le hockey est populaire, mais de le faire aussi presque incognito.
«On peut aller à l'épicerie, chez le boucher, et on ne vous remarque pas. C'est différent. Mais c'est une ville de hockey quand même, les gens supportent leur équipe, leurs sports aussi», a-t-il résumé.