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Simon Jolin-Barrette compte poursuivre ce «virage victime» notamment avec le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.
Notre système de justice a commencé à faire plus de place aux victimes et il doit continuer en ce sens, estime le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Ce «virage victime» qu'il a pris, il entend bien le déployer pleinement, notamment avec le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale dont la mise en place dans plusieurs districts judiciaires au Québec a commencé.
De retour d'une mission à Londres, où il était justement invité à présenter le projet québécois de tribunal spécialisé en violences sexuelle et conjugale au Victims Summit, le ministre Jolin-Barrette croit que ce projet pilote qui a été lancé dans 10 districts judiciaires du Québec a de quoi inspirer.
«On est précurseur. C'est la première fois dans le monde que nous avons à la fois un tribunal qui est spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale. Dans certains autres États, il y a plusieurs tribunaux qui sont uniquement sur la violence conjugale, mais c'est la première fois que cette initiative-là se fait les deux ensemble.»
Et cette jonction des deux a été choisie parce qu'il s'agit de «sujets très intrusifs, très émotifs», a-t-il expliqué en entrevue mardi.
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Ce tribunal ne change pas les règles de preuve, n'affecte pas les droits des accusés, mais il améliore l'accompagnement des victimes et leur offre des services psychosociaux et judiciaires adaptés. Et son déploiement est adapté selon les particularités du district judiciaire.
D'autres juridictions dans le monde font face à des victimes qui ont perdu confiance dans le système de justice. Il faut donc intervenir en changeant des façons de faire pour corriger cette impression, a plaidé le ministre Jolin-Barrette en entrevue.
«Honnêtement, il y avait de grandes lacunes dans le système de justice. Je pense qu'on doit faire une place centrale aux personnes victimes dans notre système de justice. La justice criminelle, elle est là bien entendu pour corriger un tort qui a été causé à la collectivité. Mais au premier titre, à qui on doit penser? C'est à la personne victime qui, elle, a vécu cette infraction criminelle là. On doit tout faire en sorte pour que son passage au sein du système de justice se passe le mieux possible, qu'elle ne se retrouve pas retraumatisée pour avoir raconté son histoire.»
Le ministre se dit fier d'avoir adopté d'autres mesures en soutien aux victimes, comme l'aide financière d'urgence pour épauler une victime qui veut quitter un milieu toxique, la réforme de l'IVAC (Indemnisation des victimes d'actes criminels) pour abolir des délais de prescription et le partenariat avec Mira pour la présence de chiens d'assistance dans des salles de palais de justice.
Pour ce qui est du déploiement du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, le ministre maintient son objectif de pouvoir couvrir l'ensemble du Québec d'ici 2026.
«On va annoncer d'autres projets pilotes de tribunaux spécialisés. Il faut que l'ensemble du Québec soit couvert, de façon permanente, pour 2026. Un de mes objectifs, c'est d'y aller plus rapidement que ça dans les 36 districts judiciaires. On ajuste au fur et à mesure ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas», conclut-il.