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Les Jésuites du Canada ont publié une liste de prêtres et de frères qui, selon eux, ont été «accusés de manière crédible» d'avoir agressé sexuellement des mineurs au cours des 70 dernières années.
Les Jésuites du Canada ont publié une liste de prêtres et de frères qui, selon eux, ont été «accusés de manière crédible» d'avoir agressé sexuellement des mineurs au cours des 70 dernières années.
L'ordre religieux de l'Église catholique a publié lundi une liste de 27 noms, à la suite d'un audit qui a commencé en 2020. Cet audit a examiné des documents remontant jusqu'aux années 1950 sur «tous les cas d'abus et de non-respect des limites», indique un communiqué des Jésuites du Canada.
«Nous ne pouvons pas réécrire le passé, affirme le supérieur provincial des Jésuites au Canada, Erik Oland. Nous souhaitons cependant contribuer à la réconciliation, à la réparation des torts passés et au rétablissement de la confiance.»
Tous les hommes nommés dans cette liste, sauf trois, sont morts aujourd'hui. Ceux qui sont encore en vie sont maintenus sous stricte surveillance, a assuré l'ordre.
Les Jésuites du Canada avaient annoncé qu'ils commanderaient un audit en décembre 2019. Une firme indépendante, King International Group, a examiné les documents et les dossiers.
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L'examen a fourni les informations nécessaires pour établir la liste. Il a été achevé plus tôt cette année après des retards dus à la pandémie de COVID-19 qui a forcé la fermeture des archives provinciales à Montréal, explique l'ordre.
L'organisation a défini les «jésuites accusés de manière crédible» comme des cas où il semblait plus probable qu'improbable qu'une infraction ait eu lieu, ou lorsqu'un jésuite avait été accusé par des témoins crédibles, des paroissiens, des autorités civiles ou des membres du clergé, sans aucune accusation criminelle ni poursuite civile.
La liste, publiée sur le site web des Jésuites du Canada, comprend le nom, la date de naissance, le statut et les affectations pastorales de chaque membre visé.
Elle comprend les noms des membres du personnel des pensionnats qui se trouvaient dans la ville de Spanish, en Ontario, et qui ont fait l'objet d'enquêtes menées par la Commission de vérité et réconciliation.
L'ordre religieux explique que cette divulgation des noms fait partie des efforts des jésuites pour promouvoir la transparence, la responsabilité, la justice, mais aussi contribuer à la guérison des survivants d'agressions sexuelles.
Sur les 27 membres, 16 hommes sont accusés de multiples cas d'abus à l'endroit de mineurs, tandis que 11 étaient liés à une seule allégation. Dans la plupart des cas, les agressions ont été révélées après le décès de l'agresseur présumé, et certains cas n'ont jamais abouti à des poursuites criminelles ou civiles.
Il y a actuellement 208 membres de l'ordre des jésuites au Canada.
Dans le communiqué, M. Oland indique que «bien qu'un examen aussi exhaustif que possible des dossiers ait été effectué, il est toujours possible que d'autres noms apparaissent».
«Tout le monde ne considérera pas la publication de la liste comme une mesure positive, admet le père Oland. Nous sommes conscients que le fait de voir le nom d'un agresseur imprimé peut rouvrir de vieilles blessures.
«Néanmoins, nous publions cette liste en partie à la demande des victimes et des groupes de défense des victimes afin de favoriser la guérison, de reconnaître la gravité de leur traumatisme et de leur souffrance, de valider leur expérience et de promouvoir la justice et la transparence.»
Les Jésuites du Canada ont déclaré qu'il existe une politique de tolérance zéro envers toute forme d'abus et que toute personne ayant subi des abus de la part d'un jésuite est encouragée à le dénoncer à la police ou au délégué de l'ordre chargé des allégations d'inconduite.
«Les abus, quels qu'ils soient, constituent une terrible rupture de confiance et nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher qu'ils s'en produisent, a déclaré M. Oland dans le communiqué. Nous continuerons à veiller à ce que les personnes survivantes soient entendues et soutenues.»
La liste peut être consultée en ligne à l'adresse suivante.