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Et les inquiétudes de certains datent même de bien avant cet événement spectaculaire qui, heureusement, n'a fait aucune victime.
Quelques mois après l’explosion d’une pièce d’un avion 737 MAX 9 en plein vol de la compagnie Alaska Airlines en Oregon et l’écrasement mortel d’un 737 MAX 8, les appareils de Boeing suscitent de la crainte.
Et les inquiétudes de certains datent même de bien avant cet événement spectaculaire qui, heureusement, n'a fait aucune victime.
Ed Pierson a été commandant d’escadron dans la marine et a passé 10 ans chez Boeing, dont trois en tant que cadre supérieur du soutien à la production à Renton, où il a travaillé sur le projet 737 Max avant son lancement.
Malgré tout, Pierson refuse d’embarquer pour un vol dans un Boeing 737 MAX. L’histoire que cet homme de Seattle a racontée cette semaine à la chaîne CNN le démontre bien.
Pierson avait réservé un vol avec Alaska Airlines en 2023, à partir du New Jersey. Il avait délibérément pris soin d’éviter un vol de Boeing 737 MAX. Quand il s’est assis dans son siège et a vu que l’appareil était un MAX sur la carte d’urgence. Il s’est levé et a quitté.
«Je n’étais pas censé prendre un MAX», aurait-il dit à une agente de bord avant qu’elle ne ferme la porte pour le décollage. «Je ne voulais pas être sur un MAX et je veux descendre de l’avion.»
Alaska Airlines a trouvé à Pierson un autre vol de nuit le soir même, dans un autre type d’avion. Le fait d'avoir passé toute la journée à l'aéroport valait la peine d'éviter de voler sur un MAX, a-t-il assuré à CNN.
Nombreux sont les voyageurs – même ceux qui n’ont pas le même bagage de connaissances en aviation que Pierson – qui ne veulent pas monter à bord de Boeing 737 MAX 9, le type d’appareil comme l’avion dont une partie du fuselage s’est détaché en vol le 5 janvier dernier.
Il s'est avéré qu'il manquait à cette pièce – un bouchon de porte – quatre boulons qui auraient dû la maintenir en place. D'autres rapports faisant état de «nombreux» boulons desserrés et de trous mal percés sont ressortis des enquêtes ultérieures sur le modèle MAX 9, après que la Federal Aviation Administration (FAA) a ordonné l'immobilisation au sol de 171 avions MAX 9 équipés du même bouchon de porte.
L’épisode d’Alaska Airlines n’est pas le seul impliquant des avions MAX de Boeing. En l’espace de quelques mois, de l’automne 2018 à la fin de l’hiver 2019, près de 350 personnes sont décédées dans deux écrasements séparés d’appareils Boeing 737 MAX, en Indonésie (Lion Air 610) et en Éthiopie (Ethiopian Airlines 302). Ces drames avaient cloué les MAX au sol pendant deux ans pour des enquêtes.
La plupart des pays ont autorisé le MAX à voler à nouveau d'ici 2021, mais trois ans plus tard, l'opinion publique semble toujours négative à l'égard du MAX.
«Il est troublant qu'il y ait eu autant de problèmes avec ce type d'avion», a déclaré Stephanie King, une passagère du vol d'Alaska Airlines, à CNN en janvier. «J'espère que quelque chose sera fait pour que cela ne se reproduise pas.»
CNN a recueilli d’autres témoignages de voyageurs apeurés. Belen Estacio boycotte carrément Boeing depuis l’incident de janvier. Elle devait prendre un vol sur un MAX pour affaires peu après.
«Mon petit ami ne voulait pas que je vole à bord de cet avion, alors j'ai modifié mes plans de voyage pour m'assurer que je ne volerais pas à bord d'un MAX, quel qu'il soit», a témoigné la Floridienne.
«Peu importe le modèle, je ne veux pas voler avec», dit en fait Mme Estacio. «L'incident de l'Alaska a confirmé une fois de plus que Boeing ne fait pas preuve de rigueur et ne résout pas ses problèmes.»
«Si ce n'est pas un Boeing, je n'irai pas, c'est tout à fait le contraire maintenant. Je suis très heureuse de savoir que je vole sur un Airbus.»
Quant à elle, Elayne Grimes, une conseillère britannique en communications appelée à voyager régulièrement pour le travail, se définit comme une mordue d’aviation. «Lorsque la porte est tombée, qu'ils ont rappelé [des avions] et trouvé d'autres avions avec des problèmes, j'ai pensé que ce n'est tout simplement pas un avion que j'aimerais piloter», a-t-elle songé tout haut en entretien avec CNN.
À la fin de février dernier, la FAA a donné 90 jours à Boeing pour élaborer un plan visant à résoudre les problèmes de qualité et à respecter les normes de sécurité pour la construction de nouveaux avions, a rapporté The Associated Press.
Quelques jours auparavant, Boeing avait annoncé que le responsable de son programme 737 quittait l'entreprise dans le cadre d'un remaniement de la direction. Ed Clark travaillait pour la société depuis 18 ans. Katie Ringgold lui a succédé en tant que vice-présidente et directrice générale du programme 737 et du site de Renton, dans l'État de Washington.
Ce changement s’est opéré dans la volonté de Boeing de «s'assurer que chaque avion que nous livrons répond ou dépasse toutes les exigences de qualité et de sécurité», a écrit Stan Deal, président de Boeing Commercial Airplanes, dans un courrier électronique adressé aux employés. «Nos clients ne demandent et ne méritent rien de moins.»