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La coroner Géhane Kamel a salué le courage du père du meurtrier de la policière de la SQ.
«Je suis vraiment désolé, j’aurais aimé pouvoir en faire plus.»
C'est dans ces mots que le père d’Isaac Brouillard Lessard s’est adressé directement aux parents de la policière Maureen Breau jeudi au palais de justice de Trois-Rivières. C’est la deuxième fois que Serge Brouillard témoignait dans le cadre de l'enquête publique sur la mort de la sergente, poignardée par son fils.
M. Brouillard a noté – comme plusieurs intervenants – un manque de communication entre les partenaires et dénoncé du même coup l’inaction des gouvernements au fil des ans, malgré les nombreux rapports pour des incidents similaires.
Le père d'Isaac Brouillard Lessard a également critiqué la lourdeur administrative et le manque de gens sur le terrain. Selon lui, les organismes communautaires «font leur possible» avec peu de ressources.
«J’ai espoir pour du changement parce que, malheureusement, il y a d’autres familles pour qui ça ne fait que commencer», a dit M. Brouillard. «Même si ce ne sont pas toutes les personnes atteintes d’un trouble mental qui sont violentes, le processus n’est pas plus facile.»
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La coroner supervisant cette enquête, Géhane Kamel, a présenté son mot de fermeture en cette dernière journée de l’enquête publique. Après avoir remercié son équipe, les avocats et toutes les personnes qui ont témoigné, elle s’est adressé aux familles avec parfois un trémolo dans la voix.
«Merci aux familles. Aux parents d’Isaac, je ressens le besoin de vous dire qu’une maladie ne nous définit pas. Isaac était malade, mais il était aussi un fils qui a pris une route pour laquelle vous avez tenté du mieux que vous pouviez de la paver sans trop de cailloux.
Elle a aussi souligné le courage et la force de résilience des parents de la policière, Laurette Vaillancourt et Michel Breau, qu’elle qualifie «d’aimants et d’êtres humains hors du commun». Elle espère que cette enquête aura permis de mettre «un petit baume» sur leur cœur et de répondre au fameux «mais pourquoi?»
Mme Kamel s’est aussi adressée au conjoint de la sergente, Daniel Sanscartier, qui est également policier. Elle considère qu’il porte bien malgré lui toute la communauté policière sur ses épaules» et que peu importe la fonction qu’on occupe, on n'est jamais prêt à recevoir un appel qui nous annonce la fin de quelqu’un qu’on aime.
La coroner a terminé son vibrant discours en soulignant «qu’en Ontario, une tragédie similaire a créé la loi de Brian; le Québec devrait porter sur ses épaules la loi de Maureen». Elle espère que ce rapport ne sera pas tabletté et permettra un réel changement dans la société afin de protéger la vie humaine et honorer la mémoire de Maureen Breau.
Plus de 67 témoins ont été entendus dans le cadre de cette enquête publique. La coroner devrait remettre son rapport ainsi que ses recommandations à l'automne prochain.