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Le musicien canadien Jacob Hoggard a témoigné à son procès.
Témoignant mardi à son procès pour agression sexuelle, le musicien canadien Jacob Hoggard a nié avoir violé la plaignante et il a brossé un portrait radicalement différent de leur rencontre il y a huit ans.
Vêtu d'un costume sombre, Hoggard a déclaré au jury que lui et la plaignante dans l'affaire avaient eu une aventure consensuelle d'un soir à Kirkland Lake, en Ontario, après un spectacle donné par son groupe de l'époque, Hedley.
Alors que son avocate, Megan Savard, lui a demandé d'offrir sa version de la rencontre avec la plaignante, elle lui a demandé si la relation sexuelle avait été consensuelle. «Bien sûr que oui», a répondu l'accusé.
Elle lui a alors demandé ce qui lui permettait de l'affirmer avec autant de certitude. «Eh bien, elle était aussi intéressée que moi», a-t-il dit, ajoutant que la plaignante était sur lui pendant «une bonne partie» de la relation sexuelle. «Je me souviens qu'elle gémissait et disait oui et qu'elle embrassait beaucoup pendant qu'elle était sur moi.»
Au cours de quatre jours de témoignages parfois très émotifs, la semaine dernière, la plaignante a donné une version complètement différente de cette soirée.
La Couronne et la défense conviennent qu'une relation sexuelle a eu lieu dans la chambre d'hôtel de Hoggard après un feu de camp que le groupe avait organisé à la suite du concert à Kirkland Lake, dans le nord-est de l'Ontario. Mais les procureurs veulent convaincre le jury que cette relation sexuelle n'était pas consensuelle. La plaignante, qui a répété à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas consenti aux relations sexuelles, était le seul témoin de la poursuite.
Lors du contre-interrogatoire, la plaignante, qui avait 19 ans à l'époque, a nié les suggestions de Me Savard selon lesquelles elle voulait avoir une relation sexuelle avec Hoggard, ou qu'ils auraient flirté auparavant ce soir-là.
Mardi, Me Savard a notamment tenté de faire ressortir des incohérences dans le témoignage de la plaignante au sujet de détails dans ce qui s'était passé ce soir-là.
Hoggard a aussi déclaré qu'il avait d'abord remarqué la plaignante assise en tailleur près du feu de camp, qu'elle était attirante et qu'il voulait lui parler. «À un moment donné, j'avais ma main sur sa jambe et je me souviens avoir ri avec elle et plaisanté et flirté, en quelque sorte», a-t-il raconté. «Elle semblait passer un bon moment.»
Il a continué en disant qu'ils avaient échangé leurs numéros de téléphone et qu'à un moment donné, il lui avait envoyé un texto pour lui demander si elle voulait passer la nuit avec lui. Plus tard, a-t-il soutenu, ils se sont embrassés et se sont tenu la main. Elle portait même sa veste, a-t-il précisé au tribunal.
Me Savard a alors demandé s'il lui avait mentionné qu'ils joueraient de la musique dans sa chambre ou qu'ils auraient une «conversation informelle», des mots que la plaignante avait utilisés dans son témoignage pour caractériser son invitation à rester avec lui. Il a répondu que non.
Lorsqu'ils sont entrés dans sa chambre d'hôtel, Hoggard a déclaré qu'il avait joué quelques chansons à la guitare. La plaignante avait fermement nié que cela ait pu se produire.
Il a déclaré qu'ils s'étaient embrassés avant de s'aider mutuellement à se déshabiller, puis qu'ils avaient eu des relations sexuelles. Il a nié que la femme se soit débattue, qu'il l'ait frappée ou étranglée, qu'il l'ait immobilisée, qu'elle ait dit qu'elle était mal à l'aise et qu'il l'ait traitée de «sale petite truie», comme elle l'avait décrit au tribunal.
La plaignante a témoigné qu'après être finalement entrée dans la douche, Hoggard l'avait rejointe et lui avait demandé s'il pouvait uriner sur elle. Lorsqu'elle a dit non, il l'a fait quand même, a-t-elle témoigné.
Mardi, Hoggard a donné un récit inverse au tribunal. Il a déclaré que lors d'un rapport sexuel oral consensuel dans la baignoire, il lui avait demandé d'uriner sur son visage, ce qu'elle a fait.
«Je comprends que ce sujet puisse être embarrassant pour vous», a déclaré Me Savard. Hoggard a acquiescé et a déclaré qu'il était «très rare» qu'une femme urine sur lui — il a un «souvenir très, très clair de ce moment», a-t-il souligné.
Le tribunal a également entendu des descriptions contradictoires de la conversation que Hoggard et la plaignante ont eue cette nuit-là.
Le procureur de la Couronne Peter Keen a commencé à contre-interroger Hoggard mardi après-midi, d'abord par des questions sur le concert, l'équipe de tournée et le feu de camp.
Me Savard a dit au jury mardi matin qu'elle appellerait plus tard à la barre deux membres de l'équipe qui ont travaillé au concert de Hedley ce soir-là.
Hoggard a déclaré mardi qu'il avait commencé à travailler comme charpentier après la rupture de Hedley en 2018