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Israël bonifie son offensive à Gaza malgré les appels à une diminution des hostilités

En raison des affrontements, près de 85 % de la population de Gaza a été forcée de partir de chez elle, tandis que les bombardements ont détruit de nombreux bâtiments dans le territoire.

Israeli troops take positions in the Gaza Strip as seen from southern Israel, Thursday, Dec. 21, 2023. The army is battling Palestinian militants across Gaza in the war ignited by Hamas' Oct. 7 attack into Israel. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)
Israeli troops take positions in the Gaza Strip as seen from southern Israel, Thursday, Dec. 21, 2023. The army is battling Palestinian militants across Gaza in the war ignited by Hamas' Oct. 7 attack into Israel. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)
Samy Magdy / Associated Press

Plus de 20 000 Palestiniens sont morts dans la bande de Gaza pendant la guerre menée par Israël contre le Hamas, ont confirmé vendredi les responsables de la santé du territoire, ce qui illustre une fois de plus le coût humanitaire faramineux du conflit.

Le nombre de victimes, qui équivaut à près de 1 % de la population que comptait le territoire avant le début des combats, n’est qu’une des nombreuses données qui permettent de constater les ravages qui ont eu lieu dans l’enclave en 11 semaines.

En raison des affrontements, près de 85 % de la population de Gaza a été forcée de partir de chez elle, tandis que les bombardements ont détruit de nombreux bâtiments dans le territoire.

Plus d'un demi-million de personnes à Gaza, soit un quart de la population, souffrent de famine, selon un rapport publié jeudi par les Nations unies et d'autres agences.

Malgré l'urgence de la situation humanitaire, le vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur l’envoi d'aide supplémentaire et les conditions d'un cessez-le-feu a encore été repoussé jeudi soir, après des jours de négociations.

Les États-Unis, qui disposent d'un droit de veto, ont rejeté les appels à un cessez-le-feu immédiat et à confier à l'ONU la seule responsabilité d'inspecter les livraisons d'aide.

Les États-Unis ont cependant indiqué qu’ils soutiendraient une résolution révisée appelant à «créer les conditions» d’un cessez-le-feu, plutôt qu’à une fin immédiate des combats. D'autres pays se rangent derrière un texte plus fort et font valoir que les diplomates devraient consulter leurs gouvernements avant le vote, qui est attendu plus tard vendredi.

Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l’ONU, a déploré l’inaction des dirigeants mondiaux.

«Le fait qu'un conflit aussi brutal ait pu se poursuivre pendant aussi longtemps — malgré la condamnation généralisée, les ravages physiques et psychologiques et les destructions massives — est une tache indélébile sur notre conscience collective», a-t-il écrit sur le réseau social X.

Israël, qui reçoit l’appui des États-Unis, a résisté aux pressions internationales qui lui demandent de réduire son offensive à Gaza. Le pays a maintenu qu'il continuerait son opération militaire jusqu'à ce que le Hamas, le groupe militant qui dirige Gaza depuis 16 ans, soit détruit.

Les combats se déplacent

L'armée israélienne a prévenu que des combats qui pourraient s’étirer pendant plusieurs mois s'annoncent dans le sud de Gaza, où se trouve actuellement une grande partie de la population de 2,3 millions d'habitants de l'enclave.

Durant les premières semaines des combats, les Gazaouis qui vivaient dans le nord du territoire avaient été priés de se déplacer au sud.

Depuis lors, les ordres d’évacuation ont regroupé les civils dans des zones de plus en plus petites, puisque les troupes israéliennes se concentrent sur la ville de Khan Younis, deuxième ville en importance à Gaza.

L'armée a annoncé jeudi soir qu'elle envoyait davantage de forces terrestres, notamment des ingénieurs de combat, à Khan Younis pour cibler les militants du Hamas en surface et dans les tunnels.

À lire également : Dossier spécial Noovo Info | Comprendre la guerre Israël-Hamas

Vendredi, l’armée a ordonné à des dizaines de milliers d’habitants de quitter leurs maisons à Burej, qui est un camp de réfugiés, et dans les communautés environnantes.

La campagne aérienne et terrestre israélienne s'est également poursuivie dans le nord, même si Israël affirme être dans les dernières étapes de l'élimination des militants du Hamas.

Dans la ville de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, une frappe aérienne contre une maison a tué six personnes, dont un nourrisson, selon des journalistes de l’Associated Press qui ont vu les corps dans un hôpital. Rafah est l’un des rares endroits de Gaza à ne pas faire l’objet d’ordres d’évacuation, mais il est la cible des frappes israéliennes presque quotidiennement.

Le ministère de la Santé de Gaza a mentionné vendredi avoir recensé 20 057 morts depuis le début des combats. Son bilan ne fait pas de distinction entre les morts de combattants et de civils. Selon le communiqué, 53 320 Palestiniens ont été blessés.

Israël accuse pour sa part le Hamas d’être responsable du nombre élevé de victimes civiles, citant l’utilisation par le groupe de zones résidentielles surpeuplées à des fins militaires.

Israël a déclenché son offensive lorsque des militants du Hamas ont envahi sa frontière, tuant quelque 1200 personnes et en kidnappant 240 autres le 7 octobre. L’armée israélienne affirme que 139 de ses soldats ont été tués lors de l'attaque-surprise.

Le pays affirme avoir tué des milliers de militants du Hamas, dont environ 2000 au cours des trois dernières semaines, mais il n'a présenté aucune preuve pour étayer cette estimation.

Samy Magdy / Associated Press