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«Retourne en Inde ou au Pakistan, va-t’en d’ici!» a crié cet homme dans la cinquantaine, tandis qu’un voisin captait la scène en vidéo.
Nadisha Hosein sortait de son entrée en voiture la semaine dernière dans le quartier LaSalle, à Montréal, avec son mari, Pramit Patel, et sa fille de 8 ans, quand un piéton est soudainement apparu derrière elle.
«Quand je l’ai vu, je me suis dit que j’allais juste attendre qu’il passe et continuer de reculer», a-t-elle raconté.
Cet article est une traduction d'un contenu de CTV News
Cependant, l’homme a commencé à l’invectiver, elle et sa famille, en criant des insultes racistes.
«Retourne en Inde ou au Pakistan, va-t’en d’ici!» a crié cet homme dans la cinquantaine, tandis qu’un voisin captait la scène en vidéo. Il s’est aussi plain qu’ils parlaient en anglais.
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Hosein et Patel sont tous deux nés dans la région de Montréal et y ont grandi, et parlent français couramment.
«Il m’a dit de retourner à la maison alors j’ai pensé que peut-être qu’il voulait que je traverse le pont pour rentrer à Châteaugeay, où je suis née», a commenté Hosein.
La vidéo montre leur voisine, Caroline Vinchon, qui essaie d’intervenir pour demander à l’homme de ne pas insulter les gens du quartier.
«Pendant tout ce temps, ma fille de 8 ans était assise sur la banquette arrière et assistait à tout cela», a souligné Hosein.
Vinchon a entendu les cris à partir de son salon et s’est pris une bonne part des insultes.
«Quand il a entendu mon accent, il a dit : "Tu es différente, retourne en France." Il a commencé à m’insulter très méchamment. Je lui ai dit qu’il pouvait être fâché contre les gens, mais qu’il ne pouvait pas les insulter en raison de leur race, de leur religion ou de leur langue», a relaté cette femme née en France.
Hosein et son mari ont appelé la police pour effectuer une déposition à propos de ce qu’il qualifie de crime haineux.
Toutefois, le Service de police de Montréal (SPVM) n’a pas été d’une grande aide, selon leurs dires.
«Ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien dire parce que l’événement n’impliquait aucune menace», a noté Hosein.
Le SPVM a créé une escouade spécialisée d’enquête sur les crimes haineux en 2016, mais une poursuite pour crime haineux ne peut être intentée qu’en cas de menace physique ou d’attaque avec motifs raciaux — que ce soit de menacer quelqu’un en raison de leur religion ou de vandaliser un domicile ou un lieu de culte pour passer des messages haineux, par exemple.
Qu’à cela ne tienne, il existe une distinction subtile entre un incident haineux et un crime haineux.
Du matériel offensant ou des insultes sont considérés comme des incidents haineux.
Hosein affirme que le SPVM a initialement dit qu’il n’y avait rien à faire, mais que la déposition et la vidéo seraient transférées à leur département des crimes haineux.
Des militants anti racismes avancent que la police aurait au moins dû tenter de retrouver l’homme.
«Identifiez le gars et statuez sur sa capacité de faire escalader l’incident d’une diarrhée verbale à un vrai geste violent», a martelé Alain Babineau, ancien agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et président de Coalition rouge, un groupe antiraciste. «Il ne l’ont pas fait. C’est de la paresse policière.»
Des voisins ont indiqué à CTV News que l’homme marche souvent dans le quartier. CTV News a trouvé l’homme en question et ce dernier a nié être raciste. «Il y a deux côtés à une histoire», a-t-il dit.
Il a ensuite fait mine d’attaquer le reporter de CTV News lorsque pressé d’émettre des commentaires.
À voir dans la vidéo ci-haut.
«Ceci est ma maison», a-t-il dit tandis qu’il s’en allait, en plus d’affirmer que le couple bilingue se devait de parler français.
Pour Hosein, ces insultes créent une plaie, particulièrement parce qu’elles ont été proférées devant sa fille.
«Tandis que nous nous en allions, ma fille a demandé: "Maman, sommes-nous de la mauvaise couleur?" Je lui ai répondu: "Non, nous ne sommes pas de la mauvaise couleur. Il y a juste des gens stupides dans le monde."»
Ceci dit, Hosein a verbalisé un point de vue sévère à propos du climat politique au Québec en raison de l’adoption de la Loi 21, qui limite l’usage de symbole religieux, et cette de la Loi 96, une mise à jour de la loi sur la langue au Québec.
«C’est la première fois que mon mari et moi vivons du racisme depuis que nous vivons ici. Le premier ministre François Legault a dit qu’il est contre le multiculturalisme [et] il a beaucoup de partisans. Peut-être que cet homme était l’un d’eux?»
Cette famille s’inquiète maintenant pour sa sécurité, en sachant que cet homme venu à eux si agressivement vit dans leur quartier.