Début du contenu principal.
La ministre québécoise du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, espère que l’indignation populaire à la suite des révélations concernant les initiations dans le hockey junior mènera à un changement de culture.
La ministre québécoise du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, espère que l’indignation populaire à la suite des révélations concernant les initiations dans le hockey junior mènera à un changement de culture.
Lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale mardi, Mme Charest a encouragé les témoins et victimes d’actes de violences sexuelles et de discrimination posés lors d’initiations à porter plainte.
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo.
Elle-même une ancienne sportive de haut niveau, la ministre affirme ne jamais avoir vécu d’initiations de ce genre. Elle ne peut toutefois affirmer hors de tout doute que ce genre de débordement soit exclusif au monde du hockey.
Lundi, la ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, en avait appelé à la fin des pratiques d'initiation dans tous les sports. «C'est quelque chose qui est très simple à régler. Les équipes et les organisations sportives doivent tout simplement les interdire», avait-t-elle martelé en mêlée de presse en marge d'une comparution devant le comité permanent de la condition féminine.
À lire également :
Un récent jugement de la Cour supérieure de l'Ontario, dont les détails ont d'abord été rapportés par Radio-Canada, offre un compte-rendu détaillé des sévices sexuels et des gestes humiliants que disent avoir subis d'anciennes recrues des ligues de hockey junior majeur de l'Ontario, de l'Ouest et du Québec. Les abus auraient été commis par des vétérans, notamment au cours d'activités d'initiation, et se seraient déroulés au su de dirigeants d'équipes.
Le juge Paul Perell devait décider s'il autorisait une action collective dans cette affaire, ce qu'il a refusé. Ce dernier recommande plutôt d'intenter une procédure sur une base individuelle, écrivant dans le jugement que les déclarations sous serment cumulées dans ce dossier, ainsi que les contre-interrogatoires d'anciens joueurs, constituent «des éléments de preuve horribles» pointant «incontestablement» vers des actes criminels. Il s'est appuyé sur plusieurs témoignages précis pour en venir à ce constat.
À VOIR | Initiations dans le sport: «Le problème c'est aussi le silence», estime Ray Lalonde
Québec s'en remet au mécanisme qu'il a mis en place en novembre 2020 pour traiter des gestes inacceptables commis lors d'initiations au hockey junior.
Isabelle Charest, a dit croire que l'officier indépendant des plaintes devrait être en mesure de traiter du dossier.
«Il y a des choses que j'ai mises en place depuis que je suis arrivée, notamment avec l'officier indépendant des plaintes. Je pense que c'est un pas dans la bonne direction parce que ça donne une voix aux victimes (?) pour qu'enfin, ces situations soient prises en charge», a-t-elle déclaré mardi lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée nationale.
«Avec l'officier indépendant des plaintes, on a mis en place la politique d'intégrité, donc les fédérations doivent se doter d'une politique d'intégrité qui fait en sorte que l'environnement soit exempt d'abus, d'accablement, d'intimidation.»
Mme Charest, selon qui les dénonciations à elles seules «font beaucoup de chemin», n'a pas caché sa répugnance face aux gestes extrêmement troublants rapportés dans le jugement. «De voir l'indignation de tous et chacun, j'en ai encore le souffle coupé d'avoir lu ce qu'on a lu hier.»
Il ne fait aucun doute, selon la ministre, que «des situations comme on a vu hier (lundi), c'est de l'intimidation, des agressions qui, évidemment, ne doivent pas arriver. Les fédérations doivent se doter d'une politique pour que ça ne se reproduise.»
En point de presse mardi, le premier ministre François Legault a été sans équivoque devant la controverse : «c'est dégueulasse. Il est temps que la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) s'explique. C’est très grave, ce qui est arrivé à des jeunes».
Ses paroles font écho aux sentiments de plusieurs élus, dégoûtés, qui se demandent à présent s'il ne faudrait pas interdire les initiations ou réduire le financement d'organisations récalcitrantes.
Québec solidaire demande aussi de convoquer les dirigeants de la LHJMQ en commission parlementaire. «Ils n'ont pas le choix de s'expliquer, a déclaré le député Vincent Marissal. Il faut casser cette sale culture du harcèlement, de l'agression, de la domination.»
Avec des informations d'Émilie Bergeron, La Presse canadienne.