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Dans le cadre d'un tel registre, les personnes qui agissent au nom d'un État étranger pour faire avancer ses objectifs devraient divulguer leurs liens avec le gouvernement qui les emploie.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, lance des consultations publiques pour éventuellement créer un registre sur les influences étrangères, et ainsi aider à empêcher d'autres pays de s'immiscer dans les affaires canadiennes.
Les libéraux sont bombardés de questions depuis quelques semaines au sujet d'allégations, publiées dans les médias, selon lesquelles le gouvernement n'aurait pas agi après avoir été informé que la Chine tentait de s'ingérer dans les deux dernières élections fédérales.
«Il y a peu de défis plus grands auxquels nous sommes confrontés que l'ingérence étrangère, a déclaré M. Mendicino vendredi matin lors d'une conférence de presse sur la colline du Parlement. En tant que gouvernement, nous devons garder les yeux grands ouverts».
M. Mendicino dit que la consultation, à laquelle il espère que tous les Canadiens participeront, se déroulera à partir de maintenant, jusqu'au 9 mai et comprendra un portail virtuel sur le site web du ministère de la Sécurité publique.
Nous n'accepterons jamais l'ingérence étrangère.
— Marco Mendicino (@marcomendicino) March 10, 2023
Aujourd'hui nous avons lancé des consultations sur la création d'un registre sur la transparence du l’ingérence étrangère au Canada..
Nous invitons les Canadiens à s’exprimer sur cet outil pour la protection de nos institutions. pic.twitter.com/rwbhPj5JiP
Dans le cadre d'un tel registre, les personnes qui agissent au nom d'un État étranger pour faire avancer ses objectifs devraient divulguer leurs liens avec le gouvernement qui les emploie.
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L'idée d'un registre, qui existe déjà en Australie et aux États-Unis, est de rendre ces interactions plus transparentes, avec la possibilité d'amendes ou même de peines de prison en cas de non-respect.
Le gouvernement libéral a signalé à la fin de l'année dernière qu'il voulait entendre des experts et le grand public, y compris des membres des collectivités touchées, sur la création d'un registre.
M. Mendicino avait déclaré à la fin de l'année dernière que le gouvernement libéral souhaitait entendre des experts et le public, y compris des membres des communautés touchées, sur la création d'un registre.
Il n'a toutefois fourni aucun détail vendredi sur le moment où un registre serait opérationnel, affirmant qu'il devait prendre le temps de bien faire les choses.
L'un des objectifs de la consultation est «d'engager largement tous les Canadiens dans une conversation sur la façon de protéger nos institutions contre l'ingérence étrangère d'une manière inclusive qui respecte la diversité de notre population et, bien sûr, la Charte canadienne des droits et libertés», a souligné le ministre.
D'origine chinoise, la ministre du Commerce international, Mary Ng, a déclaré qu'il était important de créer le registre de manière à ne pas attiser le racisme anti-asiatique.
«Nous avons une grande responsabilité de nous assurer que nous ne créons pas injustement ou involontairement un nuage qui plane au-dessus d'une communauté entière, qui se sent incroyablement incertaine et qui a ressenti l'inconfort des préjugés inconscients qui sont devenus très conscients au début de la pandémie», a-t-elle déclaré aux côtés de M. Mendicino.
De son côté, le Bloc québécois qualifie la stratégie du gouvernement Trudeau de «pelletage par en avant».
«Des experts de la GRC et du SCRS le réclament et que fait le gouvernement Trudeau? Il lance des consultations, a déclaré le porte-parole du parti en matière d'éthique, René Villemure. Il est grand temps que le gouvernement se place à la hauteur de la situation et agisse concrètement en mettant en place un registre des agents étrangers et en déclenchant une commission d'enquête publique et indépendante sur les révélations d'ingérences chinoises dans les élections.»
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a assuré jeudi que tout diplomate en sol canadien qui violerait la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques serait expulsé.
En témoignant devant un comité parlementaire qui se penche sur les allégations d'ingérence chinoise dans les deux dernières élections, elle n'a pas précisé si des diplomates ont déjà été expulsés pour cette raison.
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La Convention de Vienne «exige des diplomates qu'ils respectent les lois du pays où ils se trouvent», peut-on lire sur une page web d'Affaires mondiales Canada.