Début du contenu principal.
Alors que les travailleurs de l’industrie ferroviaire s'opposent aux efforts du gouvernement libéral pour mettre fin au conflit de travail...
Alors que les travailleurs de l’industrie ferroviaire s'opposent aux efforts du gouvernement libéral pour mettre fin au conflit de travail, les conservateurs fédéraux restent silencieux sur ce sujet qui constitue une menace majeure pour l'économie du Canada.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a demandé jeudi au Conseil canadien des relations industrielles d'imposer un arbitrage exécutoire après que la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) ont mis en lock-out 9300 employés.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a critiqué la décision du gouvernement, la qualifiant de preuve que les libéraux «céderont toujours à la cupidité des entreprises et que les Canadiens en paieront toujours le prix».
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, ne s'est pas exprimé depuis le début du lock-out, jeudi, et son cabinet n'a pas encore répondu à une demande de commentaire.
Même les membres les plus virulents du caucus conservateur se sont abstenus de commenter, malgré leur empressement habituel à donner leur avis sur les grands événements de l'actualité par le biais de publications sur les réseaux sociaux.
M. Poilievre a fait de plus grands efforts en tant que chef pour obtenir le soutien des syndicats du secteur privé et des cols bleus, tout en déclarant publiquement qu'il n'userait pas de faveurs politiques pour promouvoir les intérêts des groupes d'affaires.
Les conservateurs ont également voté en faveur d'une loi, plus tôt cette année, interdisant les travailleurs de remplacement dans les lieux de travail sous réglementation fédérale.
«J'aimerais pouvoir dire que j'ai été surpris, a déclaré Perrin Beatty, président de la Chambre de commerce du Canada, à propos du silence des conservateurs sur l'arrêt de travail de l’industrie ferroviaire.
«Je pense que ce que nous allons constater au cours des 15 prochains mois, d'ici les prochaines élections, c'est que tout est politique et que l'intérêt public est mis de côté pendant que les partis se bousculent pour obtenir un avantage politique.»
Les groupes d'affaires ont sonné l'alarme sur les dommages économiques généralisés que l'arrêt de travail pourrait causer au pays.
L'agence de notation Moody's a prévenu que l'arrêt de travail coûterait à l'économie canadienne 341 millions $ par jour, l'agriculture, la foresterie et la fabrication étant parmi les secteurs les plus durement touchés.
Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, affirme que tous les partis fédéraux s'efforcent de faire passer l'économie avant les intérêts des syndicats.
Il estime que le silence des conservateurs sur le conflit de travail n'est pas surprenant et qu'il est cohérent avec la nouvelle approche du parti à l'égard des syndicats, qui a notamment pris la décision «choquante» de soutenir l'interdiction des travailleurs de remplacement pendant un arrêt de travail plus tôt cette année.
«Les conservateurs ont fait un virage à 180 degrés par rapport à leurs vues traditionnelles sur la législation syndicale en appuyant l'interdiction des travailleurs de remplacement, et c'est l'une des raisons pour lesquelles ils sont restés si silencieux», a soutenu M. Kelly.
La cheffe de la plus grande organisation syndicale du pays a déclaré qu'elle n'était pas surprise par cette approche non plus.
«Ils essaient, bien sûr, de courtiser le vote des travailleurs», a affirmé Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. «Bien sûr, ils ne veulent rien dire pour le moment, car la position qu'ils prendraient ne serait pas favorable aux travailleurs dans ce cas.»
Mme Bruske critique la décision du gouvernement de recourir à l'arbitrage exécutoire, prévenant que cela envoie un message aux entreprises selon lequel elles n'ont pas besoin de conclure une entente à la table de négociation.
Elle a également rejeté le soutien des conservateurs à la loi interdisant les travailleurs de remplacement, la qualifiant de «théâtre politique» étant donné qu'elle allait devenir loi avec l'appui du NPD et du Bloc québécois, peu importe le vote des conservateurs.
Alors que tous les partis fédéraux se disputent le soutien des travailleurs, le message de Mme Bruske aux travailleurs est de «faire attention».
«Les gens nous montrent leur véritable nature et qui sont nos amis, ne l'oublions pas au moment des élections.»