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L'entreprise souhaite acquérir l'aérogare temporaire depuis deux ans, mais en vain
La Ville de Rouyn-Noranda refuse depuis deux ans de céder l'aérogare temporaire à la compagnie d'aviation Propair.
L'entreprise fulmine donc, puisqu'elle estime qu'avoir accès à ce bâtiment aiderait à son développement, alors que la volonté actuelle de la Ville est de le démolir.
Propair, qui est en pleine croissance historique à Rouyn-Noranda, souhaiterait mettre le grappin sur le bâtiment puisqu'il permettrait à la compagnie de développer une école d'aviation.
Dans le cas inverse, Propair n'aurait d'autre choix que de développer son offre dans une ville différente, admet son président, Étienne Lambert.
«J'ai des employés ici qui sont permanents. Je veux les conserver. On veut développer Rouyn-Noranda, mais si je ne suis pas capable de développer ce que je veux faire comme école et mon organisation, je vais devoir le faire à l'extérieur. Je n'aurais pas le choix. On a déjà plusieurs appareils qui ont été achetés. On trouve ça aberrant de détruire un bâtiment comme celui-là. Non seulement ça, au niveau écologique, parlons-en des gaz à effet de serre. On n'est vraiment pas vert! C'est de détruire un bâtiment déjà construit. Pourquoi ferait-on ça?» s'interroge Étienne Lambert.
Le souhait de Propair serait également de construire un nouveau bâtiment à proximité de l'aérogare temporaire afin de supporter l'exploitation aérienne régionale.
Une médaille, deux côtés
Rapidement après la sortie médiatique de Propair, la Ville de Rouyn-Noranda a tenu à rectifier les faits.
Selon la mairesse Diane Dallaire, la Ville a offert à trois reprises à Propair l'opportunité d'acheter l'aérogare temporaire à un prix moindre que son coût de construction, proposition qui a été déclinée par l'entreprise, car elle souhaitait uniquement se faire céder le bâtiment en retour d'une «contrepartie symbolique».
Pour une administration municipale, il est interdit de léguer à une entreprise privée un bien construit à l'aide d'une subvention gouvernementale.
Ce faisant, Propair soutient qu'après avoir demandé de se voir accorder gratuitement l'aérogare temporaire, une offre à la hauteur de la subvention a été soumise à la table de négociations.
Autre point en litige, c'est la future construction du hangar multiservice. Développement économique Canada a octroyé une enveloppe de 15 M$ à Rouyn-Noranda pour mener à bien ce projet.
La Ville est sans équivoque, la démolition de l'aérogare temporaire est nécessaire afin d'y construire au même endroit le futur hangar, ce à quoi n'adhère pas Propair.
«Non, ce ne serait pas une réponse adéquate. Le fameux hangar, il a déjà été regardé pour être construit plus du côté ouest de la piste. C'est comme ça aussi qu'ils ont fait leur appel d'offres, pour le construire de ce côté. Là, aujourd'hui, on veut changer l'endroit parce qu'ils ont trouvé que ce n'est pas adéquat de le faire là. Pourtant, ils ont juste à faire quelques modifications et ils seront en mesure de le construire là. Nous, notre développement, on serait en mesure de pouvoir le faire. Je ne suis donc pas nécessairement d'accord.», ajoute Étienne Lambert.
Dans sa démarche, Propair bénéficie de l'appui de près d'une dizaine de membres importants de la communauté d'affaires, dont David Lecours, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Rouyn-Noranda.