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Cette inactivité s’explique notamment par les coûts d’emprunt et les prix des habitations, qui sont tous deux élevés.»
La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) dévoile lundi que la dette hypothécaire résidentielle au Canada a augmenté seulement de 3,5 % d'une année à l'autre en juillet 2024 - pour atteindre 2,2 billions de dollars - et que cette croissance «lente» comparée au passé s'explique notamment par le fait que de nombreux acheteurs potentiels sont restés sur la touche pendant la majeure partie de l'année.
Et pourquoi les acheteurs sont-ils restés à l'écart ? «Cette inactivité s’explique notamment par les coûts d’emprunt et les prix des habitations, qui sont tous deux élevés», explique la SCHL dans un communiqué.
Plusieurs acheteurs potentiels auraient aussi renoncé à demander un prêt hypothécaire au premier semestre de 2024 en raison de la baisse attendue des taux hypothécaires à court terme.
Selon la SCHL, bien qu’elle soit actuellement inférieure aux moyennes récentes et historiques, la croissance de la dette hypothécaire a été plus élevée que l’inflation et pourrait s’intensifier dans un contexte de financement plus abordable. «En effet, les récentes perspectives de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) ont montré une hausse des ventes après chaque baisse du taux directeur de la Banque du Canada», stipule la SCHL.
«Les baisses consécutives du taux directeur de la Banque du Canada depuis juin, y compris une baisse de 50 points de base en octobre, pourraient stimuler l’activité hypothécaire jusqu’à la fin de 2024 et en 2025», ajoute Tania Bourassa-Ochoa, économiste en chef adjointe à la SCHL.
Par ailleurs, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logements, environ 1,2 million de prêts hypothécaires à taux fixe doivent être renouvelés en 2025. De ce nombre, plus de 85 % ont été souscrits alors que le taux directeur de la Banque du Canada était égal ou inférieur à 1 %.
«Ces renouvellements à des taux d’intérêt élevés, dans un contexte où le niveau d’endettement des ménages est déjà élevé, sont surveillés de près par le secteur financier et les décideurs», explique la SCHL.
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Le taux de prêts hypothécaires en souffrance est passé de 0,17 % au quatrième trimestre de 2023 à 0,19 % au deuxième trimestre de 2024. Malgré cette hausse, ce taux est inférieur aux niveaux d’avant la pandémie et demeure bien en deçà des moyennes historiques depuis 1990.
«La hausse des prêts hypothécaires en souffrance cadre avec l’augmentation des comptes en souffrance signalée par d’autres indicateurs avancés, comme celle des prêts automobiles et d’autres produits de crédit. Cependant, chez les emprunteurs hypothécaires, les taux de ces comptes en souffrance ont nettement moins augmenté que chez les emprunteurs sans prêt hypothécaire», précise la SCHL.
Il est bien de noter, dans un contexte de pénurie de logements, que les prêts hypothécaires pour les immeubles de placement et locatifs ont atteint 17 % du total des prêts hypothécaires au troisième trimestre de 2023, comparativement à 13 % au troisième trimestre de 2019.