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Politique

Immigration permanente: Québec va évaluer de baisser ses seuils à 25 000

Le ministre de l’Immigration propose trois scénarios de baisse 25 000, 35 000 et 45 000 immigrants par année.

Reportage vidéo :
Thomas Laberge
Texte :
Thomas Laberge / La Presse canadienne

Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, met la table à une diminution des seuils d’immigration permanente au Québec. Du même souffle, il menace de retirer des services aux demandeurs d’asile si Ottawa n’agit pas pour réduire de moitié le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire de la province. 

Jeudi en point de presse à l’Assemblée nationale, Jean-François Roberge a proposé trois scénarios pour les quatre prochaines années: 25 000, 35 000 ou 45 000 immigrants permanents par année.

Peu importe l’option retenue, cela représente une diminution importante considérant que le gouvernement prévoit accueillir environ 64 000 immigrants permanents en 2025. En 2024, ce nombre se situait à près de 60 000.

Lors de la campagne électorale de 2022, le premier ministre François Legault avait pourtant dit qu’il serait «un peu suicidaire» d'accueillir plus de 50 000 immigrants permanents par année.

Le Parti québécois est la seule autre formation politique à proposer une baisse importante des seuils d’immigration avec une cible à 35 000 permanents.

«La balle est dans la cour d'Ottawa»

Le ministre a justifié ces scénarios de baisse par le fait qu’il y a actuellement 620 000 immigrants temporaires sur le territoire du Québec. De ce nombre, plus de 400 000 sont contrôlés par Ottawa, selon Jean-François Roberge. Il a réitéré sa demande qu’il soit réduit de moitié.   

«Tant qu'on n'a pas atteint ce plafond de 200 000, d'aucune manière on peut envisager des augmentations de nos résidents permanents. C'est une condition sine qua non», a assuré le ministre en point de presse à l’Assemblée nationale jeudi. 

Par ailleurs, Jean-François Roberge n’a pas fermé la porte à réduire les services aux immigrants temporaires. 

«Si Ottawa ne fait pas le travail, je ne peux pas exclure qu'éventuellement, on soit obligé de revoir le panier de services (...) Le statu quo n'est pas tenable ni pour les services publics, ni les finances publiques», a-t-il affirmé. 

«Si on est obligé de faire ces choix difficiles, nous le ferons. On n’est pas là aujourd’hui (...)  La balle est dans la cour d'Ottawa», a ajouté le ministre. 

«Ça facilite l'intégration»

Québec veut aussi que 63 % des nouveaux permanents soient des immigrants qui sont déjà sur le territoire. On va aussi prioriser ceux qui maîtrisent le français. 

«Ça facilite l'intégration, puis ça nous aide aussi à réduire le nombre de personnes qui sont des résidents temporaires. Donc, on n'a pas besoin de faire venir de nouvelles personnes. On est capable de régulariser leur statut», a expliqué le ministre. 

Québec compte aussi baisser le nombre d'immigrants temporaires dans les secteurs qu’il contrôle. Les travailleurs étrangers temporaires vont passer de 72 000 à 65 000 sur quatre ans. 

Cette baisse sera concentrée à Montréal et à Laval. «Pourquoi là? Taux de chômage plus élevé; disponibilité de logements plus difficile; plus grande difficulté aussi quand on regarde la vitalité de la langue française», a énuméré le ministre.  

Les étudiants étrangers vont passer de 128 000 à 110 000 d’ici 2029. Le gouvernement a récemment adopté une loi pour lui permettre de réduire le nombre d'étudiants étrangers. 

Le gouvernement vise donc une réduction de seulement 13 % de son immigration temporaire, alors qu’il demande une baisse de moitié à Ottawa. 

«Je ne suis pas gêné de dire qu'on a des demandes beaucoup plus exigeantes en termes de réduction pour Ottawa, alors que son programme PMI est un programme fourre-tout dans lequel il y a vraiment toutes sortes de personnes», a affirmé le ministre. 

Le premier ministre, François Legault, ne cesse de marteler que le Québec a dépassé sa capacité d’accueil et que l’immigration temporaire exerce une pression sur les services publics.

Les discussions sur la planification pluriannuelle de l’immigration vont commencer en septembre prochain.

Reportage vidéo :
Thomas Laberge
Texte :
Thomas Laberge / La Presse canadienne