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Au tour de Québec solidaire de mettre son grain de sel dans le débat entourant l'impact que peut avoir l'immigration sur le marché locatif au Québec.
Au tour de Québec solidaire de mettre son grain de sel dans le débat entourant l'impact que peut avoir l'immigration sur le marché locatif au Québec.
Le responsable de Québec solidaire en matière d'immigration, Guillaume Cliche-Rivard, estime que l'immigration «nous apporte beaucoup collectivement» et que «oui, ça représente un défi». Il juge cependant trop «simpliste» de pointer l'immigration comme cause principale de la crise du logement.
« Il est trop simpliste de pointer l'immigration comme la cause principale de la crise du logement comme le font certains politiciens: il y avait une crise du logement bien avant que François Legault ne laisse l'immigration temporaire exploser. Personne ne devrait travailler au Québec sans l'accord du Québec», a affirmé dans un communiqué acheminé aux médias Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri–Sainte-Anne et avocat spécialisé en droit de l'immigration.
Ainsi, Québec solidaire propose trois solutions afin de «faire face aux défis que peut avoir l'immigration sur le marché locatif».
La première solution consiste à «établir sans délai la capacité d'accueil du Québec, incluant l'immigration temporaire, basée sur la science en créant un comité d'experts indépendants.»
La seconde vise à faire «respecter la volonté du Québec à Ottawa», soit «faire respecter l'entente avec le fédéral de 1991 qui stipule que tous les travailleurs temporaires qui s'installent ici doivent recevoir une autorisation préalable par le Québec» et «obtenir une meilleure répartition des demandeurs d'asile à travers le Canada qui respecte le poids démographique du Québec et la volonté et la vulnérabilité des demandeurs d'asile ainsi que le remboursement des frais encourus par l'accueil.»
Finalement, la troisième proposition de Québec solidaire vise à «s'assurer que les cégeps et universités procèdent à une analyse du marché du logement et construisent davantage de résidences étudiantes avant d'augmenter les inscriptions d'étudiants étrangers, le tout avec l'appui du gouvernement.»
«Le Québec n'a rien à gagner à ce que la discussion autour de l'immigration prenne une tournure polarisante. En fait, les seuls qui ont quoi que ce soit à y gagner sont ceux qui pensent pouvoir faire bouger l'aiguille des sondages avec ça. Personnellement, je sais qu'ils se trompent. Et si ça ne marche pas, c'est parce que les Québécois sont des gens accueillants qui savent que les immigrants enrichissent le Québec », écrit M. Cliche-Rivard dans une publication sur Facebook.
La semaine dernière, le premier ministre du Québec, François Legault, exhortait son homologue du Canada, Justin Trudeau, à freiner l'afflux de demandeurs d'asile sinon le Québec atteindra son «point de rupture».
M. Legault a lancé cet avertissement dans une lettre officielle qu'il a fait parvenir à M. Trudeau mercredi dernier en fin de journée.
«Nous sommes tout près du point de rupture en raison du nombre excessif de demandeurs d’asile qui arrivent au Québec mois après mois. La situation est devenue insoutenable», écrivait alors M. Legault.
«Les demandeurs d'asile ont du mal à se trouver un toit, ce qui contribue à accentuer la crise du logement. Nombre d’entre eux se retrouvent dans les refuges pour sans-abris, qui débordent. D’autres sont en situation d'itinérance, ce qui aggrave un problème déjà aigu, particulièrement en hiver. À nouveau, les organismes qui accueillent et accompagnent les demandeurs d'asile ne suffisent plus à la tâche», écrivait-il.
En octobre dernier, quelque 43 200 demandeurs d'asile recevaient 33 millions $. Les demandeurs d'asile constituent 16 % des prestataires de l'aide de dernier recours.
En réponse à cette lettre, le cabinet du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a fait savoir que son contenu était jugé «très constructif».
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De son côté, le Parti québécois critique vertement le bilan en habitation du gouvernement Legault. Il l'accuse entre autres «d'empirer la crise» en raison du «laxisme» dont il fait preuve en matière d'immigration.
«On a un gouvernement qui, malgré ses discours, a ouvert les vannes de l’immigration sans aucune considération des problèmes bien réels auxquels les ménages au Québec font face. On a aussi un gouvernement qui demeure passif face au fédéral et à sa politique migratoire, qui selon l’avis de plusieurs experts, a carrément créé la crise actuelle», estiment les troupes péquistes.
Le PQ fera de la crise du logement l'une de ses priorités lors des prochains mois. Le PQ a d'ailleurs lancé un «chantier national» sur les enjeux reliés au logement comme l’itinérance ainsi que l’abordabilité et l’accessibilité des propriétés. Le point culminant de ce projet est prévu au prochain Conseil de la formation politique, prévu en avril prochain.
Concernant l'approche de Québec solidaire face à la crise du logement et l'immigration, elle déplait particulièrement au chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon. «Québec solidaire confond sciemment « immigrant » et « politiques publiques en matière d’immigration » pour disqualifier moralement ses adversaires», a-t-il écrit lundi dans un long message sur X.
«Plutôt que de discuter des seuils d’immigration comme les autres partis le font, ils tentent de faire croire « qu’on met la faute sur les immigrants », « qu'il y a un seul coupable, l'Autre, l'immigrant », « que l’immigration est le problème ». Or personne n’affirme cela, sauf QS, qui tente de soutirer un petit profit politique en créant un climat de peur.»
Québec solidaire prétend vouloir éviter que le débat sur l’immigration prenne une tournure polarisante, mais fait tout pour polariser sur ce sujet. Plutôt que de discuter des seuils d’immigration comme les autres partis le font, ils tentent de faire croire « qu’on met la faute… pic.twitter.com/3o6c29TxFS
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) January 22, 2024