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«On est prêt à accueillir ces gens-là et je ne suis pas toute seule là-dedans.»
Alors que près de 200 anciens membres de la Mission de l’Esprit-Saint se sont regroupés sur une page Facebook afin de dénoncer cette communauté religieuse aux dérives sectaires, l’organisme Nouvelles Racines est prêt à aider ceux qui doutent ou qui désirent quitter le milieu religieux dans lequel ils évoluent.
L’initiative, qui a d'abord débuté sur un blogue en 2016, a rapidement accumulé une centaine de membres. «J'ai fait une maîtrise en psychosociologie. Mon sujet de mémoire, c'était le thème de la déconversion religieuse, du phénomène de perdre ses croyances. Et j'ai commencé à écrire sur un blogue personnel pour m'aider à mettre en forme mes phrases tranquillement», raconte Mélanie Gagné, la directrice générale de Nouvelles Racines.
Plusieurs personnes sont entrées en contact avec elle, ce qui a donné naissance à un groupe Facebook privé. «Quand on a dépassé le 100 personnes dans le groupe, là on s'est dit bien il y a peut-être un besoin», souligne-t-elle.
Un organisme à but non lucratif a finalement été lancé en 2023. «La confiance est lente à gagner. Quand on sort d'un milieu religieux ou sectaire, on a l'impression de s'être un peu fait avoir, d'avoir été manipulé aussi par un effet de groupe, souvent un gourou [...] On est rendus à environ 240 personnes maintenant dans le groupe», soutient Mme Gagné.
L’organisme vise principalement à offrir du soutien aux adultes qui doutent de leurs croyances ou qui désirent quitter un milieu religieux ou secteur.
Plusieurs se demandent d’ailleurs pourquoi une ressource semblable n’existait pas avant et avance qu’ils auraient peut-être quitté leur milieu religieux bien avant. Mélanie Gagné ajoute que certains se réjouissent également de la présence d’un groupe semblable en français.
«Il y a beaucoup de ressources qui existent en anglais, il y en a beaucoup moins dans le monde francophone», précise-t-elle.
Nouvelles Racines rejoint présentement une grande majorité de Québécois âgés entre 25 et 45 ans. «En majorité, c’est des gens qu'on va dire des croyants de deuxième génération. Donc c'est plus des gens qui sont nés dans ces mouvements-là», note-t-elle.
Les membres regroupent des personnes toujours croyantes, mais en questionnement et d’autres qui ont quitté leur milieu religieux.
Cette dernière précise que l’organisme n’est pas antireligieux. «Notre but ce n'est pas de les tirer hors de leur milieu religieux, c'est vraiment de les accueillir dans ce qu'ils vivent», note-t-elle.
Elle désire également que les gens qui se questionnent sachent «qu’il y a une vie à l’extérieur des milieux religieux». «On s'est fait enseigner qu'à l'extérieur, c'est le monde de Satan, que c'est un monde de débauche, que c'est un monde où il n’y a pas d'espoir et où tout est noir. Ce n'est pas ça le monde, la vie est belle. La vie est dure, quand on sort d'un mouvement religieux, on ne se le cache pas, ça va prendre du temps avant de se relever, puis de retrouver nos repères. Mais il y a de l’espoir», poursuit-elle.
Mélanie Gagné ajoute qu’il y a dorénavant des ressources qui existent. «On est prêt à accueillir ces gens-là et je ne suis pas toute seule là-dedans. Il y a 240 personnes qui sont là et qui sont prêtes, qui me disent moi, les prochains, je veux les aider.»