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Économie

Il pourrait éventuellement y avoir plus de vins en canette d'aluminium à la SAQ

La SAQ a pour objectif que, d'ici 2027-2028, 52 % de ses produits se vendent dans des contenants écoresponsables afin de réduire son empreinte sur l'environnement.

Le président et chef de la direction de la Société des alcools du Québec (SAQ), Jacques Farcy, pose dans l'un de ses points de vente à Montréal, le mardi 3 juin 2025.
Le président et chef de la direction de la Société des alcools du Québec (SAQ), Jacques Farcy, pose dans l'un de ses points de vente à Montréal, le mardi 3 juin 2025.
Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne

La Société des alcools du Québec (SAQ) souhaite augmenter le nombre de produits dans des contenants écoresponsables, comme du verre allégé ou du carton multicouche, au cours des prochaines années. En ce sens, elle veut aussi convaincre producteurs et clients d'adopter davantage le vin en canette.

La SAQ a pour objectif que, d'ici 2027-2028, 52 % de ses produits se vendent dans des contenants écoresponsables afin de réduire son empreinte sur l'environnement. 

Déjà, un bon nombre de bouteilles de vin à moins de 25 $ est passé en verre allégé, évoque le patron de la société d'État. 

«Depuis 15 ans, on travaille pour essayer de convaincre les producteurs à aller vers ces produits-là. (...) C'est devenu, je dirais, quelque chose de plus admis. Maintenant, ça fait vraiment partie de nos standards», a affirmé Jacques Farcy, lors d'une conférence au Conseil des relations internationales de Montréal, jeudi. 

La SAQ essaye aussi de pousser les fournisseurs vers d'autres contenants alternatifs, dont la canette d'aluminium.

«Pour le vin, c'est peut-être un peu moins instinctif, mais pour d'autres catégories, comme les prêts à boire, c'est vraiment le standard. Donc, on doit aussi amener certains vins, qui peuvent avoir un bénéfice à être embouteillés en canettes d'aluminium, d'aller dans cette direction-là», a affirmé M. Farcy, qui répondait aux questions de la sommelière et chroniqueuse Michelle Bouffard.

Cette dernière a souligné que plusieurs peuvent craindre que le vin perde en qualité dans une canette d'aluminium. 

«Il faut vraiment changer cette perception, a-t-elle soutenu. Sachez que 90 % des vins qui sont achetés sont consommés dans la première semaine d'achat. Alors, peu de vins vont se ramasser au cellier.» 

Un travail d'éducation reste à faire auprès des clients afin qu'ils embarquent dans le mouvement, a reconnu en entrevue le président et chef de la direction de la SAQ. 

«C'est un travail qui est permanent d'expliquer aux consommateurs que, dans notre industrie, ce qui fait la qualité du jus, c'est le jus. L'emballage en tant que tel, il est tout le temps développé pour s'assurer de bien conserver le jus, mais ce n'est pas l'emballage qui fait la qualité des produits», a mentionné M. Farcy. 

«C'est sûr que ça ne se prête pas forcément à tous les vins ou à tous les moments de consommation. Mais on a déjà des exemples qui fonctionnent relativement bien», a indiqué le haut dirigeant. 

Il précise que l'industrie prend parfois elle-même l'initiative de passer à un contenant écoresponsable sans attendre une demande de la société d'État.

Sur le plan de la visibilité, un défi se présente également. Dans l'esprit du consommateur, la canette d'aluminium est d'abord associée à la bière ou au prêt-à-boire. 

«Quand vous achetez une canette d'aluminium, vous ne savez pas forcément ce qu'il y a dedans. Il faut que vous compreniez bien que vous êtes en train d'acheter du vin. (...) On doit créer le fait que ça peut être d'autres choses», a dit M. Farcy. 

Le carton multicouche (Tetra Pak) est aussi considéré par la SAQ comme une alternative à la bouteille traditionnelle, tout comme les viniers, qui peuvent aussi être confrontés à des perceptions défavorables, mentionne le PDG. 

Stabilité des prix

La société d'État attribuait l'an dernier environ 57 % de ses émissions à la production des contenants et emballages. 

En plus de leur empreinte carbone plus limitée, les options écoresponsables peuvent aussi avoir pour effet de conserver plus longtemps des prix stables en magasin, selon M. Farcy. 

«Ce qu'on a vu sur le verre allégé, c'est que ça n'a pas eu d'impact sur le prix pour le consommateur. La bouteille ne coûtait pas plus cher. Parce que le producteur ne nous la vendait pas plus cher», a-t-il soutenu. 

Beaucoup de producteurs ont même pu dégager des économies, a précisé M. Farcy, grâce notamment à un besoin moins important de matière. 

«Ça permet aux producteurs d'être plus résilients et de retarder parfois certaines augmentations de prix, surtout dans un contexte où le verre est globalisé. Quand il y a des conflits dans certaines zones, vous pouvez avoir des grosses verries qui sont en rupture, donc ça crée des problèmes et des surcoûts», a-t-il expliqué. 

Par ailleurs, le PDG a indiqué en entrevue que la SAQ travaille toujours avec l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons/Consignaction pour assurer le déploiement de la consigne sur les bouteilles d'alcool en verre à compter de mars 2027. L'échéancier a été reporté de deux ans, le système devant entrer en vigueur le 1er mars dernier. 

Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne