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«La réflexion a été faite» en vue du prochain scrutin qui doit avoir lieu d’ici deux ans, a expliqué le premier ministre dans un long entretien avec le chef d'antenne du bulletin «Noovo Info 22», Michel Bherer.
Justin Trudeau dissipe tous les doutes entourant son avenir politique: il briguera un quatrième mandat de premier ministre lors des prochaines élections fédérales.
M. Trudeau l’a confirmé jeudi dans une entrevue exclusive accordée à Noovo Info en marge de son passage à Montréal avec son homologue provincial, François Legault, pour officialiser une entente d’aide fédérale de 900 millions de dollars pour le logement abordable dans la métropole.
«La réflexion a été faite» en vue du prochain scrutin qui doit avoir lieu d’ici deux ans, a-t-il expliqué dans un long entretien avec le chef d'antenne du bulletin Noovo Info 22, Michel Bherer. «C’est clair et précis. Il n’y a aucun doute», a lancé le chef du Parti libéral du Canada (PLC).
Voyez l'entrevue intégrale de Michel Bherer avec Justin Trudeau dans la vidéo ci-contre..
Élu pour la première fois en 2015, M. Trudeau demeure toujours «enthousiaste et passionné» comme premier ministre et estime que le choix que feront les Canadiens lors du prochain vote sera «existentiel».
Justin Trudeau trouve qu’il «reste beaucoup de travail à faire» et que les résultats des politiques libérales commencent à «aboutir» sans toutefois être encore «solides».
C’est ainsi que le premier ministre relativise la chute des intentions de vote à son égard, particulièrement chez les plus jeunes électeurs, au profit de son principal adversaire, Pierre Poilievre. Le chef conservateur et son parti devancent les libéraux d’un océan à l’autre.
Pour l’ensemble du pays, les troupes conservatrices détiennent une avance de 14 points devant le gouvernement libéral minoritaire dans un récent coup de sonde effectué par la firme Léger.
À ce sujet, M. Trudeau estime que c'est une période «tough» pour «tout le monde», à l’heure où l’inflation affecte lourdement le portefeuille des gens et où la crise du logement complique le quotidien de la population.
Mais le chef libéral n'appuie pas sur le bouton panique pour autant.
«Les gens ne sont pas en train de faire un choix. Ils sont en train de réfléchir sur comment ils se sentent. [...] Ce n’est pas facile, particulièrement pour les jeunes.»
C’est dans ce contexte d'interrogations sur l'état des lieux au PLC que M. Trudeau compose avec le conflit qui s’envenime au Proche-Orient, dont les répercussions se font sentir jusqu’au Canada. Par emple, jeudi matin, deux écoles de confession juive ont été la cible de coups de feu à Montréal.
Aux yeux du premier ministre, ce sont des «actes terroristes».
Selon le premier ministre, «plus de protection policière» sera nécessaire à l’avenir pour protéger les lieux de culte.
«De jeunes Juifs qui pleuraient les otages et qui se font attaquer pour ce qui se passe de l’autre côté de la planète, ce n’est pas nous», a aussi mentionné M. Trudeau en référence aux actes de violence qui ont été commis à l’Université Concordia mercredi.
Le gouvernement Trudeau maintient qu'il faut établir de longues pauses humanitaires afin de venir en aide aux civils coincés dans la bande de Gaza.
«Le coût de la justice ne peut pas être la souffrance de tous les civils à Gaza», a soutenu le premier ministre, sans exiger un cessez-le-feu - quoique sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, souhaite la concrétisation, un jour, d'une telle trêve.
«Un cessez-le-feu, ça se négocie entre les deux parties», note-t-il. «Le Hamas n'est pas intéressé. Il n'est pas intéressé à libérer les otages et Israël a le droit de se défendre.»
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Et tandis que M. Trudeau navigue dans ce sanglant confit international qui a entraîné la mort de civils par milliers, le premier ministre doit remplir un rôle d'une autre importance, à la maison: celui de père.
M. Trudeau l’a avoué au chef d'antenne Michel Bherer: sa séparation avec son épouse Sophie Grégoire a amené son lot de défis, mais le premier ministre dit resté «ancré» dans ce qu’il a «besoin de faire» autant dans son rôle de principal leader canadien que celui de père.
Ceci dit «ça a amené des sacrifices personnels», a convenu M. Trudeau auprès de Noovo Info. «C’est tough… À plein de niveaux.»
Le premier ministre s’affaire à «protéger les moments magnifiques» avec ses enfants, avec pour engagement paternel de «mettre avant tout les enfants au centre de tout» ce que sa famille est en train de faire.
«Mes ados de 15, 16 ans, passent beaucoup moins de temps à la maison mais, quand ils sont là, on est là», assure-t-il.
«Il n’y a pas une famille qui ne vit pas des moments difficiles de temps en temps», philosophe-t-il. Et du mieux qu’il peut, M. Trudeau tire profit des apprentissages de son père, Pierre Elliott Trudeau, premier ministre du Canada avant lui dans les années 1960, 1970 et 1980 en tant que chef du Parti libéral du Canada (PLC).
«J’ai eu l’exemple de mon père, qui était un père extraordinaire, mais qui était aussi tellement concentré sur sa job. Il a trouvé une façon de bien nous élever malgré toutes sortes de circonstances difficiles», a-t-il ajouté en référence à la rupture de son propre père quand il était jeune.
En parlant de son paternel, M. Trudeau a d’ailleurs été pris d’émotion en cours de conversation – en apparence, du moins. Noovo Info a demandé au chef libéral quel premier ministre il choisirait de ressusciter pour obtenir des conseils dans un tête-à-tête.
«Oublie ça, le premier ministre. Quinze minutes avec mon papa, n’importe quand.»
Q: Baguette magique, vous avez 24 heures sans être connu comme premier ministre, que faites-vous?
R: «Je vais me promener au centre-ville pour faire un peu de magasinage, pas de sécurité. Juste me promener dans la rue, voir les gens et ne pas être entouré.»
Q: À Rideau Cottage, est-ce qu’on composte?
R: «On composte, on recycle, on fait tout ça.»
Q: Après la vie politique, vous vous voyez faire quoi?
R: «Je me vois travailler avec les jeunes, retourner enseignant ou professeur à l’université, conférencier, peut-être en technologie par rapport à notre démocratie. J’ai hâte au prochain chapitre, mais pas tout de suite.
Q: Prochaine campagne électorale: avec ou sans barbe?
R: «Sans barbe! La barbe, c’était la pandémie. Je l’assumais, mais c’est parce que je n’ai pas trop de cheveux blancs. La barbe, ça me vieillit.»
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info.