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C'est un «problème de ressources humaines».
De nombreux Canadiens ont besoin d'un billet du médecin pour leur employeur s'ils s'absentent pour des raisons médicales, une politique qu'un groupe de médecins tente de modifier.
Cet article a été traduit à partir d'un contenu de CTV News.
Au Québec, les élèves du primaire et du secondaire, de même que les étudiants de l'enseignement supérieur, n'ont plus à présenter de billet du médecin pour justifier certaines absences en classe depuis cet automne. Et à compter de janvier 2025, l’employeur ne pourra plus demander de billet du médecin pour les trois premières absences de trois journées consécutives ou moins sur un an, selon la Loi visant principalement à réduire la charge administrative des médecins.
Mais au pays dans l'ensemble, l'Association médicale canadienne (AMC) dénonce les lieux de travail et autres établissements qui exigent ces billets même pour des absences de courte durée – parfois aussi brèves qu'une journée – et demande instamment que cette exigence soit supprimée, du moins lorsqu'il s'agit de maladies mineures de courte durée. Au Québec, l'AMC voudrait que la période d'absence visée par une note du médecin soit étendue à cinq jours et que le reste du Canada s'inspire de cette mesure.
Dans un contexte de pénurie de médecins de famille au Canada, les notes de maladie constituent un fardeau supplémentaire pour les médecins épuisés, a déclaré le groupe représentant les médecins du Canada dans un communiqué publié lundi. Selon l'AMC, l'élimination de ces notes pour les problèmes de santé mineurs pourrait permettre d'éviter jusqu'à 12,5 millions de visites «inutiles» dans les services de santé au cours d'une année.
La présidente de l'AMC, la Dre Joss Reimer, a qualifié ces billets de «problème de ressources humaines».
«Nous comprenons que les organisations aient des politiques en place pour gérer leurs ressources humaines, mais lorsque 6,5 millions de Canadiens n'ont pas accès à un médecin de famille et que les patients attendent beaucoup trop longtemps pour obtenir des soins spécialisés, les médecins doivent consacrer leur temps à soigner les patients qui ont besoin de soins médicaux.»
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Selon un nouveau sondage réalisé par Abacus Data pour le compte de l'AMC, environ un tiers des travailleurs canadiens ont déclaré que leur employeur leur avait demandé de produire un billet de maladie pour une absence de courte durée au moins une fois au cours de l'année écoulée.
L'AMC précise qu'elle ne définit pas un nombre particulier de jours comme étant «de courte durée». Elle considère que les personnes souffrant d'affections courantes, non compliquées et de courte durée peuvent se débrouiller seules, sans l'aide d'un professionnel de la santé.
Selon le même sondage, 72 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une législation visant à restreindre les demandes d'arrêts de travail.
En outre, les résultats d'une enquête menée par l'AMC en 2021 indiquent que les tâches administratives, y compris la rédaction de ce type de notes, figurent parmi les principales raisons pour lesquelles 53 % des médecins se sont déclarés très épuisés.
Pour alléger le stress des médecins et leur permettre de se concentrer sur les patients ayant des problèmes de santé plus graves, l'AMC recommande au gouvernement d'apporter des modifications législatives afin de limiter la nécessité des notes de maladie pour les employeurs et les établissements d'enseignement. Les médecins canadiens ont suggéré d'autres options, telles que des déclarations signées par les employés et des politiques de congés flexibles, qui pourraient être mises en œuvre à la place.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante s’inquiète toutefois de cette nouvelle loi et craint que des employés utilisent des journées maladies à des fins personnelles.
Interrogé par Noovo Info, le vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante au Québec, François Vincent, se dit «favorable au fait de réduire le fardeau administratif des médecins», mais estime qu'il est important de «permettre aux entreprises de garder une certaine marge de manœuvre dans la gestion de leurs employés».
L'enquête a été menée auprès d'un échantillon aléatoire de 1 500 adultes actifs au Canada, du 7 au 10 octobre, par le biais de panels en ligne. La marge d'erreur pour un échantillon aléatoire comparable de la même taille est de +/- 2,53 %, 19 fois sur 20, selon l'AMC.
Avec de l'information de Lili Mercure et la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info, ainsi que de l'information de La Presse canadienne.
Note de la rédaction: La version initiale de cet article titrait qu'il faut «éliminer les billets du médecin pour les absences au bureau» selon l'AMC, alors que l'association demande plutôt l'élargissement de la période visée par les billets du médecin. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.